Le jeune homme a commis l’irréparable en disant avoir entendu la « voix » d’un être manipulateur et égoïste… Peut-on envisager une emprise maléfique ?
Père Jean-Pascal Duloisy : Quand nous, exorcistes, recevons des personnes en crise qui entendent des voix, que nous nommons des pollutions auditives, qui sont souvent assorties de pollutions visuelles, nous pensons à une seule chose : il met sa vie en danger et / ou celle des autres. Dans le cas de ce jeune homme, la schizophrénie a été écartée par le procureur. Cela peut venir d’une puissance du mal, mais pour l’homicide de Saint-Jean-de-Luz, je me garderai bien, pour l’instant, de faire un rapprochement. Il est important de rappeler qu’en tout cas, ce garçon n’incarne pas le mal. Il faudrait connaître plus précisément sa personnalité, et étudier la structure de péché qui peut résider dans l’environnement social dans lequel il a grandi.
Un diagnostic psychiatrique exclut-il une influence démoniaque ?
Le mal qui vient dans le monde ne vient pas directement du démon ! Les hommes qui agissent avec un cœur de pierre font le mal tel que le démon le ferait. lls prêtent leurs bras, leurs mains et leur intelligence au démon. Ce garçon a peut-être une intelligence affaiblie : il était suivi par un psychiatre et prenait des antidépresseurs. Je ne suis pas médecin, mais je me pose la question : la solution médicamenteuse est-elle suffisante ?
Ce qui est sûr, c’est que le monde ressemblera à un hôpital psychiatrique s’il continue à vivre sans observer les commandements de Dieu : « Tu ne tueras pas », « tu ne voleras pas », « tu ne mentiras pas », « tu ne commettras pas d’adultère ». Le démon est-il concerné par ce drame de Saint-Jean-de-Luz ? Difficile de trouver le « cancer mère », quand aujourd’hui il y a tellement de « métastases » dans notre société…
Le résultat est qu’un professeur a été tué sans motif apparent. Le démon sort-il vainqueur dans cette affaire ?
L’enseignante est une victime, mais cet adolescent l’est aussi, d’une certaine manière – ce qui ne l’exonère pas de sa responsabilité. Sa vie est détruite. Je constate que ce garçon était hors de lui-même, il n’était plus en possession de son discernement, comme dépossédé de lui-même… Par des incidences extérieures ? Ou par l’intelligence du mal ? Pour l’instant, nous ne pouvons le savoir, mais le résultat est là.
Naturel ou surnaturel, ce drame n’a cependant pas pu arriver du jour au lendemain. Il a dû y avoir des signes avant-coureurs qui ont déclenché et permis le passage à l’acte. La véritable question est donc : comment a-t-il été privé de sa capacité à choisir le bien ?
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