Humanæ vitæ : un acte de foi et de courage - France Catholique
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Humanæ vitæ : un acte de foi et de courage

L’encyclique Humanæ vitæ fut la plus attendue des encycliques publiées par Paul VI. Contestée en son temps, elle demeure une référence constamment citée par ses successeurs, de Jean-Paul II jusqu’au pape François.
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Le pape Paul VI au Vatican, en juin 1968. Une encyclique longuement préparée.

Le pape Paul VI au Vatican, en juin 1968. Une encyclique longuement préparée.

Avec le concile Vatican II, qui s’ouvrit en 1962, la question du « contrôle des naissances » et de la contraception devint un sujet de débat dans l’Église. Jean XXIII créa, en mars 1963, une Commission pontificale pour l’étude des problèmes de la population, de la famille et de la natalité. Lors de la IIIe session conciliaire, en octobre 1964, les cardinaux Léger, Alfrink et Suenens, et Maximos IV, patriarche de l’Église grecque-catholique melkite, demandaient une évolution de la doctrine. Le cardinal Suenens estimait que l’Église devait suivre « le progrès de la science ».

Éclairé par le cardinal Wojtyla

Le 23 octobre, Paul VI déclara qu’il se prononcerait lui-même sur ce « problème extrêmement complexe et délicat » lorsque la Commission aurait achevé ses travaux. La question fut donc retirée de l’ordre du jour des débats du concile. À cette époque, Paul VI était encore hésitant. Au rédacteur en chef de La Croix, il confiait en privé : « Rien n’est encore dit, car nous ne savons rien. » La Commission acheva ses travaux en juin 1966. Une large majorité des membres estimait que la contraception pouvait être autorisée. En octobre, le pape déclara qu’il ne pouvait considérer les conclusions de la Commission « comme définitives ». Et décida de consacrer une encyclique à la question.

Jean Guitton a témoigné que le pape était partagé entre sa « tendance » libérale, qui était d’autoriser la contraception, et son « devoir » qui était de l’interdire, pour rester en continuité avec l’enseignement de ses prédécesseurs. Si le pape avait autorisé la pilule, il aurait été acclamé, dit Guitton, comme le « libérateur de la femme ».

Paul VI finalement estima qu’il ne pouvait pas contredire l’enseignement constant de l’Église, mais que l’interdiction de la contraception devait s’accompagner d’un souci pastoral envers les fidèles. Il a été éclairé en ce sens par le cardinal Wojtyla, archevêque de Cracovie, qui avait publié en 1962 un ouvrage sur le sujet, Amour et responsabilité.

Réactions en France

Après différentes études préparatoires, au printemps 1968 un groupe restreint de trois théologiens – Mgr Paul Philippe, le Père Ciappi et le Père Lio – rédigea la partie doctrinale de l’encyclique. Tandis qu’un autre groupe – Mgr Carlo Colombo, le Père Gustave Martelet et Mgr Ferdinando Lambruschini – ajoutait, à la demande du pape, une partie pastorale.

L’encyclique Humanæ vitæ « sur le mariage et la régulation des naissances » fut publiée le 25 juillet 1968, en la fête de l’apôtre saint Jacques. S’appuyant sur la loi naturelle et sur la doctrine constante de l’Église sur le mariage, elle demandait de ne pas dissocier union et procréation.

La presse catholique – La Croix, France Catholique, L’Homme nouveau – accueillit favorablement l’enseignement du pape en reproduisant en totalité ou en partie l’encyclique et en lui consacrant de nombreux articles.

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