Il m’est bien difficile d’apporter mon commentaire à ce qui vient de se passer dans le diocèse de Toulon, dont les ordinations prévues en cette période de l’année ont été reportées sine die. Pour une raison bien simple, on ignore les motifs précis d’une telle décision. La seule communication sur cette affaire nous vient de l’évêque de Fréjus-Toulon lui même, Mgr Dominique Rey, qui a simplement annoncé une décision qui vient de l’autorité romaine, décision qui provoque de la douleur, a-t-il dit, même si l’évêque invite à attendre la suite dans l’espérance.
On est amené à s’interroger sur ce qui a pu motiver la vigilance de la Congrégation pour les évêques dirigée par le cardinal Marc Ouellet, vigilance qui a conduit à une visite du nouveau cardinal de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, au séminaire de la Castille. Mais ce ne sont que des hypothèses. Ce séminaire accueillerait trop largement des candidats venus depuis des communautés charismatiques d’Amérique du Sud. Certains se font tout de même fort de justifier ce qui apparaît comme une sanction. Ont-ils leurs dossiers ? Ils n’aiment guère le pasteur de ce diocèse dont le dynamisme évangélique n’est pas conforme à leurs critères. On ne peut contester en tout cas ce dynamisme qui produit des résultats certains.
J’ai connu Dominique Rey bien avant qu’il soit évêque, comme prêtre de la communauté de l’Emmanuel, curé de la paroisse de la Trinité à Paris, responsable du sanctuaire de Paray-le-Monial. Partout, il a fait preuve de son sens de la mission, en multipliant les initiatives. C’est pourquoi, d’ailleurs, il a été promu à l’épiscopat. La difficulté c’est que, faute de connaître les motifs réels de Rome, les commentaires s’étendent bien au-delà du cas du séminaire de la Castille. C’est le style du pasteur qui serait en cause. Et puis la décision est dure pour ces séminaristes qui se préparaient au diaconat et au sacerdoce. Il nous reste à les accompagner dans la prière, en espérant que de l’épreuve jaillira une grâce d’éclaircissement et de réconfort.
