Charles Borromée - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Charles Borromée

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Depuis le Concile Vatican II, l’Eglise catholique a lutté pour se renouveler. Ce renouvellement a rencontré de nombreux problèmes – liturgiques, doctrinaux, moraux, et pastoraux. Les progrès ont été laborieux, avec des succès et de fréquents revers ; pourtant l’Eglise continue d’aller de l’avant, tout en s’efforçant de se rajeunir dans la sainteté et la vérité.

Bien que les défis théologiques, les circonstances historiques et les besoins pastoraux soient bien différents aujourd’hui de ce qu’ils étaient dans la période qui a suivi le Concile de Trente, il y a suffisamment de similitudes pour qu’il ne soit déraisonnable de ne pas récupérer une partie de la sagesse de ce temps-là. Il n’y a pas de meilleure personne pour nous inspirer que St Charles Borromée (1538-84).

Normalement le népotisme n’est pas une bonne chose, et il est fréquemment criminel. Dans le cas de Charles Borromée, Pie IV (son oncle) l’a transformé en vertu. En nommant le jeune Charles cardinal et évêque de Milan, Pie IV a donné à l’Eglise une grâce importante et transformatrice, car Charles est devenu une lumière ecclésiale, théologique et pastorale de premier plan dans une Eglise rongée par les soucis.

Charles a incarné les réformes doctrinales, morales et pastorales du Concile de Trente et il n’a pas seulement renouvelé son diocèse, mais il est devenu le modèle pour le renouvellement de l’Eglise en général.

Malgré son importance, Charles Borromée est peu connu et apprécié dans le monde anglophone, en particulier parce que peu de ses œuvres ont été traduites. Cette lacune a maintenant été remplie avec la publication de Charles Borromée : :allocutions, homélies et écrits choisis. J.R.Cihak et A. Santogrossi nous ont fourni une édition et une traduction superbes des textes les plus importants de Charles.

L’introduction de Cihak nous fournit une biographie de Charles courte mais splendide et un guide pour le cadre historique, ecclésial et pastoral de ses écrits. Quatre sections suivent et mettent l’accent sur différents aspects du travail de Charles.

La première présente des allocutions que Charles a faites à ses conseils provinciaux. Là il expose distinctement le besoin de réforme et la nature de la réforme. Charles remarque que le vrai évêque « est fréquemment en prière et en contemplation des choses célestes. » Il est « régulièrement présent dans la résidence épiscopale, et également totalement dévoué et absorbé par ses fonctions épiscopales. » C’est un « vrai père et pasteur des pauvres, des veuves et des orphelins, un protecteur des lieux saints et il est assidu à promouvoir les pratiques saintes. »

Cependant, il existe un « autre évêque ». Il « est insouciant ou négligent dans toutes ces choses, ou ce qui est pire, fait le contraire. » Pour Charles, ses collègues évêques et prêtres doivent être des hommes de l’Evangile qui aiment l’Eglise et le peuple qu’ils servent. Avant tout, ils doivent être de saints bergers comme l’a été leur suprême Berger – Jésus lui-même.

Ainsi, Charles montre en même temps son amour pour ses collègues évêques et prêtres et le besoin de leur donner un défi si l’Eglise et le peuple de Dieu doivent grandir en sainteté.

La deuxième partie contient des sermons sur l’Eucharistie, dont beaucoup ont été donnés à la fête de Corpus Christi. Ces sermons témoignent de l’amour de Charles pour la messe et pour la présence du Christ dans l’Eucharistie.

Jésus a montré Son grand amour pour nous en donnant :

Sa personne même aux hommes comme nourriture. Vous, Jésus Christ, qui êtes le pain des anges, n’avez pas dédaigné de devenir la nourriture d’hommes rebelles, la nourriture de pécheurs très ingrats. O dignité d’excellence humaine, et combien la restauration est plus grande que la chute ! Combien la sublimité de cette dignité surpasse les calamités précédentes ! O faveur exceptionnelle qui nous est accordée par Dieu ! O amour inexplicable de Dieu envers nous !

Des passages aussi profonds non seulement ont ému les cœurs et les esprits de son troupeau, mais ils peuvent aussi émouvoir les cœurs et les esprits de ceux qui les lisent aujourd’hui.

La troisième et la plus longue section traite de ce que signifie être un bon berger. Ici Charles est persuadé, en accord avec le Concile de Trente (et maintenant Vatican II, que « le principal devoir d’un évêque » est « de prêcher la parole de Dieu. »

Pendant la peste de 1576, Charles exhorte ses prêtres et religieux à risquer leurs vies pour soigner les corps et les esprits du troupeau dévasté. Quant à lui-même, Charles déclare : « J’ai décidé de n’épargner aucun travail ni aucun danger pour remplir ma fonction pastorale et servir le troupeau qui m’a été confié de toutes les manières dont je le pourrai pour leur salut. » Charles traite aussi du besoin de promouvoir l’humilité et de vaincre la vanité, de grandir en sainteté et de mener une vie vertueuse, et avant tout d’être des bergers vigilants.

La dernière section contient des écrits sur la manière de rendre le monde saint. En 1577, immédiatement après la peste dévastatrice, Charles a écrit une brochure principalement pour les pères et les mères de famille; elle est encore utile de nos jours. Il a fourni des principes, des exercices et des dévotions pratiques de l’Evangile, qui les nourriraient en sainteté et ainsi leur permettraient d’être un levain dans le monde. Il a écrit aussi sur le besoin d’être ouvert au Saint Esprit et, c’est assez surprenant, de la valeur d’imiter la Sainte Famille.

Dans tout ceci, Charles montre infatigablement son amour pour l’Evangile, son affection pour l’Eglise, et sa sollicitude toujours présente pour les fidèles de Milan. Cet amour contagieux pour Jésus, dans tous ses mystères, est ce que Charles a offert à ses collègues évêques, aux prêtres, et aux personnes dont il avait la charge. Ce faisant, l’Eglise de Milan a été incitée à se détourner du péché, à être animée par le Saint Esprit et ainsi à rendre gloire à Dieu le Père.

C’est un excellent livre qui ferait un magnifique cadeau pour des séminaristes, des prêtres, et même (ou surtout) des évêques. Tous ceux qui lisent les allocutions, les homélies et les écrits de Charles Borromée et y réfléchissent, seront incités à aider au renouvellement difficile de l’Eglise de nos jours et, comme Charles, deviendront ainsi saints.

Le 31 août 2017

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/08/31/the-borromeo-option/

Image : St Charles Borromée par Antiveduto Grammatica, c. 1620 [Musée d’Art de Worchester, MA]

Thomas G. Weinandy, OFM, Cap .Le père Thomas G. Weinandy, OFM, Cap, est un nouveau collaborateur de The Catholic Thing. Il a enseigné la théologie dans des universités catholiques diverses et a été membre, pendant douze ans, de la faculté de théologie de l’Université d’Oxford. En ce moment il écrit à plein temps et il est membre de la Commission théologique internationale.