8-9-10 mai, deux jours Lyon-Centre pour les jeunes - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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8-9-10 mai, deux jours Lyon-Centre pour les jeunes

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Le 13 février dernier, France Catholique publiait un article sur la paroisse Sainte Croix à Lyon. Le Père Gréa nous expliquait comment deux des frères Pouzin (du groupe Glorious) lui avaient proposé un projet de « MegaChurch » à la lyonnaise.
Aujourd’hui un rassemblement de louange, catéchèses, temps de prière et de connect-groupes à Lyon Centre durant ce week-end, les 8, 9 et 10 mai, organisé sur le thème de : « Recevez l’Esprit-Saint », marque une nouvelle étape dans le développement de cette aventure.

A l’occasion de ce week-end, qui rassemble tous les membres du projet et tous les jeunes gravitant autour de Lyon Centre, il nous a paru utile de faire un bref état des lieux avec eux. Vers quelles perspectives Lyon Centre mène ses ouailles ?

Lyon Centre s’installe et devient un phénomène qui attire. C’est frappant lorsque le mot d’accueil est adressé aux aumôneries de Chartres, Lille, Nice et autres. Ce n’est donc pas uniquement Lyon qui est présent, les provenances sont vastes. L’affluence est également dense : 500 personnes étaient là jeudi dernier, dont 200 à se presser aux portes de la chapelle, ne pouvant suivre toute la veillée de l’intérieur pour cause de manque de place et de normes de sécurité.

« La typologie de la salle est intéressante, partage Jean-Philippe, un jeune du staff d’accueil amusé par ce constat depuis qu’il vient à Lyon-Centre, ce sont les plus jeunes qui se mettent tout devant, et les familles. Au milieu de la salle ce sont les ados et dans le fond et sur les côtés, se tiennent les adultes, jeunes professionnels et personnes âgées souvent assises sur des chaises. »

En passant dans le début de la soirée on peut apercevoir un grand-père entouré de jeunes en exaltation, tout heureux d’être là. Quand la musique retentit, on voit un bébé posé sur les épaules de son Papa qui se met à frapper des mains dans le rythme de la batterie, scène attendrissant. Dans un esprit très famille, les gens se retrouvent et louent. On sent une cohérence dans l’assemblée, ceux qui viennent découvrir sont entraînés par les fidèles participants. Il y a un sens dans ce rassemblement de tous âges.

Le père Gréa ne prêche pas à chaque fois mais assure toujours son rôle de pasteur qui accueille et introduit à la veillée, assurant également les confessions dans l’église. Avec sérieux il partage les attentes vis-à-vis de Lyon-Centre : « Il y a un enjeu dans le fait qu’une paroisse puisse être rayonnante, dans la mesure où c’est le lieu où j’habite et où je me confronte avec des frères que je n’ai pas choisi. Non pas parce que c’est bien, ou parce qu’on y passe de bons moments, mais parce que c’est là où Dieu m’a mis. En cela, Lyon-Centre est une proposition de ressourcement, au sein de la paroisse. On propose de faire une expérience de Dieu, à travers un accueil, et des propositions plus concrètes tout au long de la soirée. On aide les gens à prier, dans un style de musique particulière. La prédication est là pour orienter une prière assez exaltée avec la louange, pour une intelligence du cœur ; et le temps d’échange suivi de l’action de grâce permet d’enraciner les choses. C’est le premier objectif je crois aujourd’hui. »

« Je dirais à l’intention des paroissiens qu’il est facile de s’impliquer dans une soirée comme ça. Il est facile de faire l’accueil, vendre un CD, compter les gens qui viennent, faire un sourire. Cette implication est facile mais tellement importante. C’est aussi valorisant. » C’est l’occasion pour certains de faire acte de présence. Pour d’autres qui sont en cheminement dans l’Eglise, comme un jeune couple en préparation au mariage, c’est l’occasion de retrouver un visage de l’Eglise, qui semblait lointain.

« Il y a toujours des personnes âgées aux soirées, il y en a une ce soir qui ne rate pas un jeudi soir, malgré son arthrose qui l’handicape elle se déplace jusqu’ici et elle me dit :

« Je revis ! » en voyant ce qui se passe. A l’instar de cette femme, je trouve qu’il n’y a pas assez de paroissiens qui en profitent. »

Benjamin et Thomas évoluent également. Ils confiaient au cours d’une soirée avec des jeunes d’une aumônerie universitaire de Lyon :
« Nous voulons être des professionnels dans la musique, pour travailler au renouveau des paroisses. Aujourd’hui il n’y a plus beaucoup de jeunes dans les paroisses, il faut vraiment le vouloir pour rester dans l’Eglise. Mais si ce n’est pas nous qui le faisons, personne ne le fera à notre place. On a également besoin de la prière. Combien de temps on perd en réunion ? Alors que si on prenait ce temps pour prier ensemble, combien plus de fruits cela porterait. N’ayez pas peur de proposer et de vous engager dans vos paroisses à plusieurs. »

C’est un constat courageux mais non dénué d’espérance. Puisqu’ils réussissent à rassembler les jeunes dans l’église tous les jeudis soirs, il est donc possible de les amener à prier et à avoir une vraie relation à Dieu. 
Benjamin explique avec simplicité : « Pour ce qui est de la louange, c’est vrai que c’est un style qui choque un peu ou qui détonne avec l’habitude qu’on a de prier le dimanche à la messe. Mais c’est une manière très simple de goûter Dieu. Faire l’expérience de sa présence, et cela passe par les chants, la musique et l’accueil. C’est aussi une prière vraiment gratuite qui nous décentre de nous-mêmes, puisque je loue uniquement parce que Dieu est Dieu. »

De retour à la sortie de la veillée on voit un père de famille portant son petit dernier dans les bras pendant que les deux plus grands de sept et neuf ans attendent patiemment à ses côtés, profitant de la bonne ambiance qui règne.


– Bonsoir ! Vous êtes venus en famille ? 

– Et oui, l’aîné est trop loin pour venir mais nous venons tous les soirs tous ensembles.

– Et vous les enfants, vous avez aimé ?

– « Oh oui ! C’était super ! On a bien chanté.»

– Mais, vous avez réussi à suivre les chants affichés sur l’écran ?

-« Oh, mais on les connaît déjà par cœur, ce n’était pas la peine… »

Lyon-Centre kids, ça promet !


Nous avons interrogé un père de famille de la paroisse, directeur de l’association Lyon-Centre, Serge le Tourneur du Breuil :

Claire Montabone : Serge le Tourneur, vous êtes directeur de l’association de Lyon-Centre, comment cette responsabilité vous a-t’elle été proposée ?

SlTdB : J’ai été responsable de l’EAP (Equipe d’Animation Paroissiale) pendant deux ans, dans la paroisse Sainte-Croix. En 2007, à l’arrivée du Père Gréa dans la paroisse, celui-ci m’a contacté pour me faire part du projet d’un de ses paroissiens, Benjamin Pouzin, de monter une animation à l’image de Hillsong Church, église protestante en Australie. Nous en avons donc discuté ensemble et ayant des enfants entre douze et vingt-et-un ans pour ma part, je me trouvais exactement dans la problématique de l’évangélisation des jeunes ! J’ai été tout de suite emballé par le projet.

Par la suite, on m’a rapidement proposé d’en devenir le responsable et ayant pu assurer ma succession à l’EAP, je me suis consacré au projet Lyon-Centre. Je trouve que c’est une richesse d’avoir pu prendre conscience profondément de ce qu’est une communauté paroissiale avant de me lancer ainsi dans Lyon-Centre. Cela m’aide car je connais la richesse opérationnelle et spirituelle de la paroisse. Il est essentiel que le projet de Lyon-Centre soit incarné dans un projet paroissial, il faut que ce soit des paroissiens qui aiment participer à ce projet.

C.M. : Aujourd’hui, aux vues du succès de Lyon-Centre, quelles sont vos préoccupations ?

SlTdB : Ce qui est intéressant c’est de prendre le projet sous l’angle de l’attente, il y a ce qu’on a voulu faire et ceux qu’on a rencontré à travers le projet. Maintenant il est bon de se poser la question : « Quelle est l’attente des jeunes ? » Les gens savent ce que nous offrons mais eux, qu’est ce qu’ils attendent ? Nous sommes dans la phase d’adaptation à cette attente. Dans le contenu des soirées et le rythme de celles-ci nous étions à peu près surs de nous, mais lorsqu’on passe à l’idée de faire un WD à Lyon-Centre, on est un petit peu moins surs de nous…

En ce moment nous nous interrogeons très largement sur plusieurs questions. Quels sont les projets qui peuvent tourner autour de L-C ? Quelle ambition peut-on avoir pour ce mouvement ? Quelles sont ses dimensions ? Qu’est-ce que le lecteur ou celui qui n’y est pas aimerait voir se vivre à Lyon-Centre pour que cela donne une lumière à sa vie?

C.M. : Et quels sont les dimensions de Lyon-Centre ? Fait-il partie intégrante de la paroisse ou bien vient-il faire le lien entre les différentes parties ?

SlTdB : Je dirais que Lyon-Centre est une pierre de l’édifice paroissial. Elle prend sa place en s’ajustant aux autres pierres de l’édifice. Elle ne sert ni de chapeau ni de base, elle est inclut dans la paroisse. C’est une entité plutôt indépendante mais aussi interdépendante à beaucoup de points de vue. Tous les paroissiens ne le voient pas comme ça, certains le vivent comme étant quelque chose de bizarroïde. Mais ce qui rejoint tous c’est le constat que : « Ah enfin ! Voilà une offre qui est pour les jeunes et dans laquelle on voit les jeunes ! » On les voit vraiment, ils sont là. Ce n’est plus théorique, ce n’est pas l’Eglise qui dit : « On fait quelque chose pour les jeunes » et qui finalement s’aperçoit qu’il n’y a pas de jeunes. En cela Lyon-Centre correspond aux jeunes et ils y sont. Cela correspond donc bien à une attente, tous les paroissiens en sont unanimes. Enfin il y a un endroit où les jeunes viennent !

Lyon-Centre a une dimension autonome également. Le Père Gréa est venu catholiciser l’idée protestante apportée par Benjamin, Thomas a apporté la note d’énergie artistique, qui vient là pour ne pas faire une activité parmi d’autres mais pour sublimer artistiquement l’offre de Lyon-Centre. Thom est l’artiste, Benjamin est le bâtisseur et David le pasteur. L’association de Lyon-Centre vit également pour elle-même. On y retrouve la capacité de mobiliser des énergies comme le staff ; celle d’intéresser les jeunes, de rejoindre les jeunes qui sont loin, d’aider le groupe de musique Glorious, puisque Lyon-Centre et Glorious sont interdépendants. De réaliser des projets plus importants qu’une paroisse ne pourrait pas faire. Il y a vraiment une autonomie de L-C.

Le troisième aspect essentiel à sa structure est le diocèse, sans lequel notre existence ne serait pas possible non plus. Il nous aide financièrement, c’est un appui fondamental non seulement par la parole du Cardinal, mais aussi par son aide financière. Nous avons rejoint avec plaisir toute l’offre de la pastorale des jeunes. Nous venons compléter ce large éventail proposé aux jeunes. Mais nous n’avons pas encore tout fait, nous n’en sommes qu’aux premiers balbutiements de ce qu’on pourrait faire avec le diocèse

C.M. : Et qu’est-ce que les paroissiens y trouvent ?

SlTdB : Aujourd’hui les paroissiens y trouvent incontestablement l’énergie. IL y a quelque chose de frappant à Lyon-Centre c’est l’énergie qui s’en dégage. Sans cesse renouvelée, par une envie générale, une joie et une capacité à se mobiliser de la part des volontaires qui semblent sans cesse en action (envies, idées, développements possibles…)

Pour certains paroissiens, leur sensibilité à l’égard du projet est due au fait qu’ils y voient plus ou moins une continuité réelle de la communauté, malgré une certaine rupture avec la tradition. En effet on y retrouve certaines activités paroissiales : la louange qui est l’objectif, le volontariat, certaines activités paroissiales sont en projet, par exemple faire de la catéchèse à Lyon-Centre qu’on appellerait « Lyon-Centre kids ».
Dans mon rôle de président que je découvre, ce n’est pas du tout la même chose que mon métier de chef d’entreprise. Une fois de plus, la connaissance de la paroisse m’aide beaucoup.

C.M. : Quelle est la part de participation des jeunes dans l’organisation ?

SlTdB : Les jeunes sont présents partout, y compris dans le conseil d’administration. Il n’y a que dans le bureau de l’association où il n’y a pas de jeunes. J’entends par là des jeunes ayant entre 15 et 30 ans. Sinon il y a une quinzaine de personnes de la paroisse, des adultes d’âge moyen, entre 30 et 50, souvent des parents, qui sont impliqués dans le projet. On leur a demandé de donner ainsi leur témoignage dans les connect-groupes. En effet, on a besoin de gens qui ont la foi et qui en témoignent de telle manière. Pour cela on a fait appel à des personnes qui viennent de la paroisse, parfois même d’ailleurs. Lyon-Centre est le filet pour faire en sorte que tous les jeunes viennent, croyants ou non, que tout le monde puisse venir à ce premier stade de la foi qui est simplement de faire la louange du Seigneur. Il n’y a pas de sacrements, c’est un lieu où l’on peut tout simplement recevoir l’amour du Christ, dans le noir, la musique, personne ne vous regarde, pour savoir si on danse ou si on ne danse pas, si on claque des mains ou non… on s’en fout. C’est un moment de liberté. Les gens peuvent venir et s’interroger sur ce qui se passe, et cela, quelle que soit la qualité de sa foi. C’est à cela que doit répondre Lyon-Centre pour moi. Pour que tous les jeunes et surtout ceux qui sont le plus loin possible de l’Eglise, puissent venir et se dire : « Ah ! Là il se passe quelque chose ! » Ou au contraire « là il ne se passe rien ! », pourquoi pas. Mais qu’ils sachent que s’ils veulent avoir des renseignements c’est là qu’ils peuvent venir en toute liberté. Ils vont rencontrer des jeunes comme eux, qui ont les mêmes attentes, les mêmes goûts, les mêmes idées… qui vivent dans la même culture etc.

C.M : Et les connect-groupes, comment ce concept est-il mis en œuvre ?

SlTdB : On n’a pas encore totalement déterminé ce qu’est un connect-groupe. Idéalement, celui-ci doit permettre à un groupe de cinq ou six personnes d’avoir compris la prédication, de retenir certaines grandes idées et de repartir avec une méditation qui va nourrir sa semaine. Si on dévie du sujet de la prédication, si on part sur autre chose, ce n’est pas grave. Le connect-groupe est d’abord un lieu de partage. C’est un moyen de nous reconnaître entre nous comme étant dans l’attente, dans l’attente du sauveur. L’essentiel c’est que chacun puisse repartir avec ce sentiment profond qu’on a partagé un moment entre nous où on est bien en attente du sauveur. Que chacun ait pu partager sa propre richesse et qu’il soit reconnu. On vise à donner une formation d’animation pour cela aux animateurs des connect-groupes. Le bon animateur est celui qui prend son carnet et son crayon pour noter les questions ou réactions des uns et des autres lorsqu’il ne peut pas répondre, qui prend les adresses des uns et des autres, de celui qui n’est pas baptisé et qui aimerait pouvoir le faire… Avoir ce niveau d’accueil serait bien. Il ne faut pas forcément témoigner soi-même, mais laisser témoigner les autres. Beaucoup n’aiment pas les connect-groupes à Lyon-Centre. Aussi est proposée l’adoration, qui est somme toute une possibilité de faire connect-groupe avec soi-même, un moment de réflexion par rapport à ce qui a été dit … Nous fonctionnons à thèmes, il n’y a pas de mot d’ordre ou de ligne de pensé ou de conduite en terme spirituel. A 19h30, avant le début de la veillée il y a une réunion des staffs pour faire le point et donner des conseils en vertu de l’expérience passée.

C.M. : Comment le vivez-vous avec votre famille ?

SlTdB : Pour ce qui est de ma famille, tous mes enfants y vont. Priscille a vingt-et-un an et s’occupe de la relation presse, Audrey est dans le staff service, elle s’occupe essentiellement de la vente des Tee-shirts et autres produits pour le marchandising. Matthieu est plus distant, il a seize ans et Thibaut lui est à fond dedans, il a douze ans et c’est son truc. Il y passerait ses soirées complètes ! C’est pas mal quand on pense qu’à douze ans il y a beaucoup de remise en cause, en tout cas c’est le début. C’est une réaction très intéressante, il n’est pas le seul. Beaucoup de jeunes de 12/13 ans se retrouvent dynamisés par l’offre religieuse. Bien sur il y a la tentation pour eux de considérer la veillée comme un amusement, un moment de déconnade etc. Je pense qu’ils le font les premières fois mais que quelque part la louange est une chose qui se travaille, qui s’apprend. Mais au bout d’un moment cela s’imprègne. Voilà un gros apport de Glorious de permettre de passer à travers la musique pop-rock les belles paroles des psaumes. Ma femme quand à elle a eu beaucoup de mal à rentrer dedans, maintenant c’est fait. Elle a eu besoin de prendre son temps et elle regrette énormément le bruit lorsqu’il trouble la prière. C’est elle la première à m’en avoir fait le reproche ! Elle a profité du Carême pour venir régulièrement, elle est très sensible à ce mode de prière. Ce n’est pas du tout une activité faite en couple, c’est une activité familiale. En tout cas il est clair que Lyon-Centre occupe nos vies. Chacun peut y trouver sa place. Il est cependant vrai que je ne parle absolument pas de Lyon-Centre avec mes enfants, chacun y vit sa vie, ses responsabilités, très librement.

C.M : Et quelle est l’ambiance actuelle ? Avez-vous eu des problèmes dans l’animation, avec les jeunes?

SlTdB : Bizarrement, même si c’est un concert Rock, on trouve qu’il y a beaucoup de bruit. Cela nuit à la prière, donc on fait un gros travail pour comprendre d’où vient le bruit, comment le gérer, comment demander aux gens de se taire ? Le dire n’est pas facile, comment faut-il le dire ? Ce n’est pas simple. La chapelle est toujours bondée donc quand quelqu’un fait trop de bruit ce n’est pas facile de l’atteindre pour le lui dire sans bousculer d’autres personnes en train de prier… Pour cela, nous projetons la création d’un petit staff « Be quiet » qui puisse s’adresser aux gens pour leur demander de se taire, pour laisser la prière les envahir.

Si les jeunes ne sont pas trop dans l’ambiance ils le sentent eux-mêmes et ils savent qu’ils peuvent sortir pour aller à la buvette ou autre… Lyon-Centre est une démarche qui n’est pas non plus facile, baigner ainsi dans une atmosphère de louange est assez difficile, avec les bras en l’air, les gens qui frappent dans les mains en priant Jésus. En général on est très imprégnés d’une liturgie qui n’est pas du tout celle-ci. Même pour les jeunes de 16/20 ans ce n’est pas simple. On peut donc comprendre qu’un jeune arrive là et puisse se dire « ce n’est pas mon truc »… et peut-être fasse un peu le con, choisisse une option qui n’est pas la bonne. Là encore il y a une évolution. Il peut y avoir du rejet, mais j’ai entendu un jeune dire : «C’est vraiment pourri ici, c’est nul, c’est chiant, je me barre… je ne reviendrai plus jamais !» et le gars est revenu. Il est revenu car il n’y est plus allé pour la même chose. Avant c’était pour voir, savoir ce que c’est, quel jugement porter dessus… et après, c’était en sachant ce qu’il allait y trouver. Ce n’est plus la même démarche. Dans ces cas là il ne s’agit pas de recadrer des jeunes déviants mais de faire en sorte que les membres de l’assemblée ne nuisent pas à la prière des autres. C’est donc à ça que servira le staff « Be quiet ». Il faut aussi installer un staff sécurité.

C.M. : Quels sont vos désirs à venir pour l’évolution de Lyon-Centre ?

SlTdB : Que Lyon-Centre se pérennise dans ses revenus. En organisant des évènements qui soient rentables et qui permettent de financer le fond de roulement de l’association, notamment les concerts du jeudi. Il faut y être attentif de façon à ce que la chose puisse durer. Car en effet tout ce travail a un coût.

Le coût d’une soirée est de 1200 euros et un concert dans une autre paroisse revient à 3000 euros. Il ne faut pas oublier que chanteurs et musiciens sont rémunérés. Le staff quant à lui est bénévole. Les musiciens sont rémunérés grâce aux dons, de mécénats notamment. La plupart des dons tournent aux alentours de 500 et 1000 euros. Il y a aussi les quêtes, les petits dons, puis le marchandising : produits dérivés, Tee-shirt, sweats, stylos… Pour les CD, le partage des bénéfices est vu entre Glorious et le conseil administratif de L-C. Il faut savoir que par rapport au monde du spectacle on ne trouve pas grand-chose dessous de 5000 euros, mais il est vrai que cela rebute beaucoup de paroisses de faire venir Glorious ou Lyon-Centre à cause du coût.

Je souhaiterais également qu’il y ait une vraie rencontre avec l’attente des personnes, donner une vraie réponse à ces attentes. Pour cela il faut créer des journées Lyon-Centre comme cela va avoir lieu ce week-end, qui puissent accueillir un groupe sur une journée entière ou faire des minis-séminaires sur des journées complètes. Accueillir aussi les familles à Lyon-Centre et cette fois-ci s’appuyer sur la paroisse. En perspective ce serait pouvoir partir d’un partage eucharistique, suivi d’une messe animée avec les enfants et une soirée de jeu avec Lyon-Centre. Ceci serait le volet paroissial du projet. Et puis pouvoir faire des concerts avec des stars, inviter des grands témoins. Pouvoir les faire venir pour donner leur témoignage de vie. Et enfin organiser des évènements comme des pièces de théâtres, des expositions et autres, qui soient toujours orientées sur l’évangélisation, par exemple il va y avoir très prochainement des contes bibliques. C’est-à-dire comment on peut parler de Jésus autrement qu’en témoignant directement aux gens de vives voix ou en allant faire une conférence. Il y a d’autres moyens de témoigner et il y a des artistes qui témoignent par leur art. Il faut les écouter, il faut venir les voir. En ce cas Lyon-Centre servirait de salle de production. Et enfin une chose qu’il faut qu’on fasse plus sérieusement : une adhésion solide à Lyon-Centre avec un système de cartes, de membres qui puisse justement pérenniser aussi le côté financier. Notre prochain conseil d’administration va nous permettre d’en parler, d’un peu plus structurer… pour le moment c’est assez flou. En tout cas l’idée est que Lyon-Centre en 2009/2010, sans trop d’ambition, puisse installer jusqu’à cinq évènements majeurs dans lesquels il y ait une vraie atmosphère, une énergie, un engouement et un vrai rassemblement pour rejoindre une vraie attente.

Pour le week-end du 7/8 mai c’est justement l’idée de départ selon laquelle ceux qui sont loin de Lyon et qui ont envie de découvrir Lyon-Centre en ont ainsi la possibilité. Ce week-end de trois jours a été une bonne opportunité pour leur permettre de ne pas venir pour rien et d’en avoir le temps. Cela dit on s’aperçoit qu’il n’y a pas tellement d’inscrits. Le but du programme est d’accueillir et d’animer tout le week-end pour les jeunes à la paroisse. Nous nous sommes beaucoup interrogés sur qu’est-ce que les jeunes qui vont participer à ce week-end sont en droit d’attendre, en matière de nourriture spirituelle, de vie collective, d’organisation.

Une possibilité est offerte à ceux qui le souhaitent de pouvoir dormir sur place. Le week-end peut être découpé selon les possibilités des participants, et permettre ainsi à ceux qui ne peuvent payer tout le week-end de suivre une partie en venant uniquement la journée du samedi par exemple. Il y aura deux veillées Lyon-Centre dans le week-end qui permet à ceux qui ne peuvent pas participer à tout d’en profiter au maximum. Quand on sait tout l’arsenal déployé pour les concerts et les musiciens, le prix est somme toute peu cher. Mais bon, on aura ce que le Seigneur nous donnera.

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