Il y a donc soixante-dix ans qu’était déclenché l’effroyable cataclysme de la Seconde Guerre mondiale. Benoît XVI a tenu à rappeler le souvenir de cette guerre, le dimanche 6 septembre, lors de sa visite à Viterbe, avant de se recueillir sur le tombeau de saint Bonaventure : « Nous ne pouvons pas ne pas nous rappeler des faits dramatiques qui ont été à l’origine de l’un des conflits les plus terribles de l’histoire, qui a causé des dizaines de millions de morts et provoqué tant de souffrance au bien-aimé peuple polonais ; un conflit qui a vu la tragédie de l’Holocauste, et l’extermination d’autres foules innocentes. » Le Pape a aussi mis en évidence les maux qui produisirent tant de massacres : la violence, le racisme, le totalitarisme et l’extrémisme, qui « défigurent l’image du Créateur en l’homme, effaçant l’horizon de Dieu et, par conséquent, conduisent au mépris de l’homme lui-même. »
Benoît XVI répond à sa mission en insistant sur l’étiologie du mal. Il est d’autres paramètres utiles pour analyser les origines proches ou lointaines du conflit, celles qui se rapportent aux erreurs des politiques, aux conséquences des traités qui ont redessiné le centre de l’Europe, sans prendre garde aux déséquilibres qu’ils introduisaient dans les rapports entre nations. Mais l’insistance sur la question du mal, loin d’être superflue, apparaît fondamentale dans la dramaturgie du XXe siècle. Déjà un Georges Bernanos avait été bouleversé par la Première Guerre mondiale et avait souligné l’inadéquation foncière entre l’ampleur des affrontements et l’idéologie scientiste et progressiste qui prétendait alors régir la culture européenne. Celle-ci était dans l’incapacité foncière de comprendre l’horreur du XXe siècle et de lui apporter le moindre remède.
De la Première Guerre mondiale sont nés deux totalitarismes, le communisme et le nazisme. L’un et l’autre s’analysent comme des idéologies, c’est-à-dire, selon Soljenitsyne, comme des facteurs incitatifs et multiplicateurs de la violence inhérente aux rapports humains. Mais leur aspect le plus pernicieux ne vient pas de leur contenu programmatique, aussi aberrant soit-il, ni même des faux idéaux qu’ils revendiquent. Il se rapporte exclusivement à leur légitimation des transgressions les plus graves, celles qui contreviennent à la dignité humaine et à la loi de Dieu. Lorsque les lois non écrites sont bafouées et niées, lorsque le Décalogue est oublié, lorsque les Béatitudes sont foulées aux pieds, ne reste que la volonté de puissance sans autre règle qu’elle-même.
Les deux totalitarismes sont sortis vaincus du vingtième siècle. Mais nous ne sommes pas prémunis pour autant des menaces sur l’intégrité de l’humanité. Les démocraties se réclament heureusement des déclarations des droits de l’homme qui montent la garde contre les atteintes à la dignité des personnes. Mais lorsqu’elles prétendent ignorer l’ordre supérieur qui est au-dessus des lois positives, elles s’exposent aussi à de redoutables transgressions. C’est pourquoi, il faut retenir, comme première leçon, l’avertissement du Pape : sauvegarder à tout prix l’image du Créateur en l’homme !
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Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- La France et le cœur de Jésus et Marie