Ne pas oublier que, derrière la reconstruction de Notre-Dame, se cache un enjeu spirituel : tel est l’objectif de la troisième édition du pèlerinage des Pierres vivantes. Lancé en 2021, l’événement devrait accueillir plus d’un millier de pèlerins, venus en procession depuis la basilique Notre-Dame-des-Victoires jusqu’au parvis de la cathédrale, en présence de l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. « Le but de ce pèlerinage est de faire vivre Notre-Dame, afin qu’elle ne soit pas simplement un lieu dont nous sommes fiers », relève Noémie Teyssier d’Orfeuil, coordinatrice de l’édition 2023. « Ce pèlerinage est porté par le désir de vivre des moments de communion de foi en nous confiant à Marie, le tout dans l’unité du diocèse » note encore la coordinatrice, qui contacte les différents clochers de Paris pour inviter fidèles et prêtres à les rejoindre.
La ferveur après l’incendie
Comme beaucoup de participants, la jeune femme a été profondément marquée par l’incendie de la cathédrale parisienne et par la ferveur qu’il a déclenchée chez les fidèles : « Ce drame a été l’occasion de nous rappeler que ce lieu pouvait être un vecteur de communion incroyable, objet d’un attachement qui nous dépasse, relève Noémie Teyssier d’Orfeuil. Mais il ne faut pas oublier que, derrière cet édifice de pierres qui se reconstruit, se trouve aussi un édifice fait de “pierres vivantes”, comme l’écrivait saint Pierre dans son épître : l’Église, portée par tous ceux qui témoignent de leur foi. »
Le témoignage de la foi catholique est au cœur de la soirée, qui se tiendra le Lundi saint : après un départ à 19 heures depuis Notre-Dame des Victoires, les pèlerins arriveront pour 20 heures sur le parvis de la cathédrale. La veillée débutera par une louange, animée par la chorale Olé Chœur, avant de se poursuivre par un chapelet médité, accompagné par le chœur de l’aumônerie de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, lors duquel seront confiés à la Vierge les plus pauvres, comme les malades ou les personnes de la rue.
Enfin, un temps d’adoration clôturera la veillée. « L’adoration sur le parvis permet de rappeler que nous vénérons la Vierge Marie pour rejoindre le Christ, et de manifester l’enjeu de communion que la cathédrale porte en elle-même : même si nous ne pouvons plus nous retrouver à l’intérieur, la communion continue au sein du diocèse, en particulier par le sacrement de l’Eucharistie », explique le Père Louis de Frémont, prêtre accompagnateur du pèlerinage.
Une jeunesse présente
Parmi les images de l’incendie, le 15 avril 2019, la jeunesse des fidèles au chevet de la cathédrale en flammes avait marqué les esprits. Pour ce pèlerinage, l’équipe de Pierres vivantes – elle-même très jeune – s’attend de nouveau à ce que la jeunesse réponde présent : « Il y a chez les jeunes un désir de vie spirituelle particulièrement vif, surtout dans une société qui perd la foi », avance le Père Louis de Frémont, ordonné en juin dernier.
« La jeunesse a toujours eu soif de beauté et de spiritualité, mais encore plus depuis l’incendie de la cathédrale, qui nous a marqués, et depuis la crise du Covid, qui nous a empêchés de nous rassembler » abonde Guillemette de Préval, pèlerine de 27 ans qui a déjà marché l’an dernier. Et si la ferveur des pèlerins sera tout entière tournée vers la Vierge Marie et vers le Christ, nul doute que chacun aura en tête, sur ce parvis, à l’ombre des grues du chantier de la cathédrale, la date du 8 décembre 2024 : la réouverture au culte et aux visiteurs de Notre-Dame de Paris, en la solennité de l’Immaculée Conception.