Les travaux de l’Assemblée des évêques à Lourdes concernent l’ensemble du peuple chrétien, des plus petites communautés de village aux grandes assemblées urbaines. La visibilité nécessaire de l’Église ne correspond pas à une sorte de marketing qui traduirait en termes de publicité son message. Seule la vitalité évangélique des fidèles du Christ pourra faire rayonner la puissance de la grâce aux yeux des contemporains dépourvus de contact avec la parole de Dieu et le patrimoine de la foi. C’est en somme ce que disait le cardinal André Vingt-Trois dans son discours de clôture « À travers les faiblesses de notre témoignage, par la puissance de l’Esprit, c’est Dieu lui-même qui s’adresse à l’homme d’aujourd’hui. »
Les pessimistes seraient tentés d’insister sur ces faiblesses, ou du moins sur les moindres disponibilités de l’Église en personnel et en moyens, sans voir ce que la force de l’Esprit permet quotidiennement dans notre pays, en fait de ferveur liturgique, de transmission de la foi, d’action caritative. Il existe des ressources étonnantes qui distinguent même le catholicisme d’autres relais de la vie sociale qui peinent à renouveler leurs cadres et leurs militants. Mais ces ressources doivent être aujourd’hui totalement mobilisées. Par exemple, la sauvegarde de nos églises de village requiert la présence des chrétiens pour que la prière vienne donner sens à ces édifices qui ne sont pas seulement des œuvres d’art.
Dans un passé encore récent, les institutions civiles portaient les préceptes de l’Église. Il n’en va plus de même au XXIe siècle, où seuls les chrétiens sont personnellement en charge de diffuser l’espérance qui les anime. Ils doivent dans le même mouvement répondre aux requêtes d’une société bousculée par ses incertitudes éthiques et les provocations d’une technique qui met en cause l’intégrité et la liberté des hommes et des femmes. L’assemblée de Lourdes s’est très spécialement intéressée aux problèmes de bioéthique que le législateur doit prochainement réexaminer pour encadrer la recherche scientifique et ses applications inédites. C’est tout le corps ecclésial qui est partie prenante dans cette grande cause nationale, et nos évêques proposent aux autorités politiques de participer à un débat qui doit se faire dans l’écoute mutuelle et le respect des principes.
La visite de Benoît XVI à Paris et à Lourdes a montré la détermination et l’unité de notre Église. C’est dans la dynamique missionnaire impulsée durant ces journées privilégiées que se dessine son avenir.