3113-Nadine Morano - France Catholique
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3113-Nadine Morano

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FAMILLE Retour explosif Paradoxalement, la création d’un portefeuille de la famille dans le gouvernement « Fillon 3 » peut inquiéter, en raison de son titulaire. C’est une sarkozy en jupons qui, selon beaucoup d’observateurs, vient d’entrer au gouvernement. Si Nadine Morano hérite du portefeuille de la Famille dont les associations familiales regrettaient l’absence, ce serait en raison du désistement d’Hubert Falco, qui, réélu maire de Toulon, a préféré le secrétariat d’État à l’Aménagement du territoire. Battue à Toul, Nadine Morano aurait reçu le soir même le coup de fil de « Nicolas » lui annonçant une victoire : sa prochaine entrée au gouvernement. La députée UMP re-vient ainsi d’un an de disgrâce provoquée en pleine campagne présidentielle par un épi-sode grand-guignolesque. Elle s’était infiltrée, déguisée, lors d’une réunion tenue par Ségolène Royal avec des personnes sourdes et malentendantes, pour l’interpeller. Filmé par France 2, l’épisode gênant avait fait choir l’étoile montante de l’UMP. La secrétaire d’État à la Famille est issue d’un milieu modeste : son père fut chauffeur routier et sa mère standardiste. Son parcours laisse deviner ce qu’elle doit à ses parents et à son énergie personnelle qui lui fait dire : « On ne m’a rien donné, moi je prends ». On la présente comme une Madame sans gêne. Mais c’est elle qui répondit vertement à Fadela Amara lorsque la secrétaire d’État à la Ville s’exprima en verlan : « Un ministre de la République ne parle pas comme ça ». Dans le crêpage de chignon qui s’ensuivit, Fadela traita la fougueuse blonde de Castafiore. Elles travailleront désormais sous le même mentor. D’ailleurs, en sortant du bois sur une question familiale, s’affirmant favorable au mariage et à l’adoption homosexuels, Fadela Amara colle aux idées de sa nouvelle collègue. Quelles sont en effet les convictions de cette femme de 44 ans que François Fillon a placée sous la houlette de Xavier Bertrand, ministre du Travail et de la Solidarité ? En récapitulant les prises de position de Nadine Morano, ceux qui sont attachés à la permanence des re-pères familiaux se sont désolés de la réapparition de « leur » ministère. Présentée comme droitière, Nadine Morano apparaît comme libertaire décidée à « ouvrir tous les débats sans tabou ». Et c’est bien l’image qu’elle a dans la classe politique. Elle représente finalement assez bien le paradoxe de l’actuel président vis-à-vis de l’héritage de mai 1968. Certes, on sait que l’entrée au gouvernement – et spécialement dans ce gouvernement – la fait aussi, d’une certaine façon, rentrer dans le rang. Interviewée dès sa nomination, Nadine Morano a précisé qu’elle devrait « appliquer un projet présidentiel », à propos de l’adoption d’enfant par les couples homosexuels à laquelle le président de la République, a-t-elle souligné, n’est pas favorable. Et, même si elle assume avoir proposé avec le député Gaétan Gorce (PS) la création d’une « commission nationale d’exception d’euthanasie » pour « les cas les plus sensibles », chacun sait que ce n’est pas à elle qu’il appartiendra de trancher. Plus discrètement mais non moins fermement qu’avant, l’Élysée reste aux commandes. Il n’en demeure pas moins que Nadine Morano épouse les thèses du lobby de l’euthanasie en déclarant à propos de Chantal Sébire : « Je trouve assez dom-mage de devoir quitter le territoire français pour pouvoir accéder à son désir de mourir dans la dignité ». L’Union Nationale des Asso-ciations Familiales a beau se réjouir de la promotion de Nadine Morano par la bouche de son président estimant que : « C’est une femme volontaire qui sait s’engager sur des dossiers », on peut voir dans cette nomination un camouflet asséné aux défenseurs de la famille. L’Express ne présente-t-il pas la nouvelle promue comme « l’exact opposé d’une Chris-tine Boutin » ? La sensibilité de Roselyne Bachelot, qui fut en son temps seule contre son camp sur l’homosexualité, est renforcée. Les réactions des associations homosexuelles et d’élus de gauche ne trompent pas. Éric Verdier, qui milite pour l’homoparentalité, affirme « préférer » avoir Nadine Morano « comme interlocutrice pour la révision en 2009 de la loi bioéthique qui étudiera la question des mères porteuses », tandis que Gaétan Gorce confirme : « Elle a sur plusieurs points des positions beaucoup plus ouvertes que les membres de sa majorité et j’espère qu’elle contribuera à les faire évoluer sur ces questions. » Pour vider un mot comme celui de « famille » de son sens, il suffit d’en dénaturer la définition. Cerise sur le gâteau, voilà qu’on prend soin d’indiquer que cette mère de famille de trois enfants, séparée « à l’amiable » de son mari, serait « catholique pratiquante » et que ses fils ont été enfants de chœur. Voilà qu’on refait le coup du catho de service ouvert au « progrès ». Une façon d’exclure du débat ceux qu’on affublera de l’étiquette intégriste ? En critiquant la gay-Pride qu’elle juge « exhibitionniste », Nadine Morano peut d’autant mieux faire avancer les revendications des organisateurs de cette marche. Mais pourquoi donc sa rivale de Toul, Nicole Feidt (PS) a-t-elle lancé : « On a évité le pire : qu’elle soit nommée aux droits de la femme… »?

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