3108-Kirghizistan - France Catholique
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La justice de Dieu
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3108-Kirghizistan

Ancienne république soviétique au cœur de l’Asie centrale, le Kirghizistan reste très dépendant de la Russie. L’Église catholique n’y compte que quelques centaines de fidèles.
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Au kirghizistan, peuplé de 5 millions d’habitants, dont 75% sont musulmans et 20% russes orthodoxes, les catholiques constituent une toute petite minorité : ils sont à peine 600 ! La plupart d’entre eux sont d’origine allemande, venus de Sibérie après la mort de Staline. Autrefois plus nombreux, ces « Allemands russes », comme on les appelle, ont massivement émigré en Allemagne ces dernières années. On estime le nombre de départs à environ 20.000, dont 8 à 10.000 catholiques.
En réalité, beaucoup de Kirghizes sont tentés par l’émigration, d’après Mgr Messmer, l’administrateur apostolique du pays. « Beaucoup de choses sont dans l’impasse totale », dit-il. « Les gens sont fatigués de cette situation instable et ne voient pas d’avenir devant eux » et les non-musulmans pourraient bientôt émigrer en masse vers la Russie, « où le président Poutine promet des ré­formes et une meilleure retraite ».

Malgré cette « saignée » et malgré les moyens précaires dont elle dispose, l’Église catholique au Kirghizistan est très active dans le domaine social. Les six reli­gieuses qui travaillent dans le pays rendent régulièrement visite aux malades et aux personnes âgées, assistent les enfants dans le besoin et vont rencontrer les fidèles dans les villages, très éloignés les uns des autres.
L’action des religieux catholiques dans les prisons mérite une attention parti­culière, surtout dans les prisons de femmes, où quelques-unes ont demandé et reçu le baptême.

D’après Mgr Messmer, l’un des grands défis pour l’Église dans le pays concerne la faiblesse de sa structure : pour tout le Kirghizistan, on ne compte que sept prêtres, dont deux seulement sont diocésains et les cinq autres jésuites. Il n’y a que trois paroisses, et les prêtres doivent parfois parcourir jusqu’à 600 km pour pouvoir rejoindre leurs fidèles. C’est la raison pour laquelle l’un des premiers projets soutenus par l’AED, pour assurer une présence pastorale régulière, a été celui d’acheter une voiture.

Un des projets en vue est la fondation d’un centre paroissial dans la capitale Bichkek, où réside l’évêque, qui souhaite acheter une maison qui permettrait aux prêtres et religieuses d’assurer des rencontres régulières de catéchisme pour des groupes d’enfants, de jeunes et d’adultes. Mgr Messmer regrette profondément qu’il n’y ait pas d’église catholique à Bichkek, qui est pourtant la capitale et le siège épiscopal. C’est pour le moment une simple maison qui fait office d’église.

« Durant la période soviétique, les églises étaient interdites dans le centre ville », précise l’é­vêque. « Résultat, nous nous retrouvons en banlieue, et pour beaucoup il est difficile d’arriver chez nous, surtout le soir ». La présence d’une cathédrale dans la ville, ce qui confirmerait la présence de l’Eglise catholique dans le pays, n’est encore qu’un « rêve » pour l’évêque. L’AED a décidé de financer le projet de construction d’un centre paroissial catholique à hauteur de 20.000 €.

Malgré cette situation, Mgr Messmer « trouve magnifique que beaucoup de jeunes et enfants aillent à la messe. Parmi les quelques 120 paroissiens qui assistent régulièrement à l’Eucharistie, beaucoup sont des jeunes et il y a dix enfants de chœur ». Au-delà des difficultés, Mgr Messmer reste optimiste quant à l’avenir de l’Église au Kirghizistan. La foi peut déplacer des montagnes ! ■