3102-Pilule amère - France Catholique
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3102-Pilule amère

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C’est sur fond de désenchantement, qu’on vient de fêter les quarante ans de la loi Neuwirth sur la « prophylaxie anticonceptionnelle ». À la longue, la pilule lasse et inquiète les femmes.

Aaurait-elle la quarantaine défraichie, cette pilule qui devait libérer les femmes ? Les effets secon­daires de sa prise au long cours ont fait pâlir l’idole. Après de multiples passes d’arme entre experts, il est reconnu qu’elle augmente le risque de cer­tains cancers, notamment celui du sein (de 20 %), dont la prévalence a cru ces dernières années. Elle est incompatible avec la cigarette, prisée des plus jeunes. Quant à son impact protecteur pour d’autres cancers, il est loin de compenser ses effets négatifs.

Les féministes historiques se désolent de cette image froissée. À l’instar de Joëlle Brunerie-Kauffmann, gynécologue depuis 1965. Lorsqu’elle entend « dire du mal de la pi­lule par des jeunes femmes », elle suspecte un « retour à la nature » de celles qui « disent qu’elles ne veulent pas être vic­times des labos ». Ce retour de bâton intervient au moment où l’usage de la pilule contraceptive a atteint des sommets, 60 % des Françaises en âge de procréer l’utilisant.

Un produit cependant contraignant puisqu’il faut l’ingérer chaque jour avec des risques importants d’oubli, voire de rejet par une simple gastroentérite. C’est ainsi que l’impensable est arrivé : la gé­néralisation de l’usage de la pilule contraceptive et des autres moyens anticonceptionnels ne s’est pas accompagné d’une baisse du nombre des avortements. C’est même l’effet inverse qui est constaté.

Les deux tiers des 220 000 avortements annuellement relevés sont consécutifs à un « accident de contraception » (oubli de pilule, gros­sesse sous stérilet, rupture de préservatif). Celles qui avaient prédit « des IVG marginales lorsque la contraception aura fait ses preuves » ont dû se rendre à l’évidence. Plus d’un tiers des grossesses demeurent un événement imprévu alors que la plupart des femmes s’interdisent désormais de donner naissance à un enfant qui n’aurait pas été dûment planifié.

L’Institut national d’études démographiques (INED) le confirme : « La propension à recourir à l’avortement en cas de grossesses non prévues s’est accentuée à mesure que la maîtrise de la fécondité s’est améliorée ». Son constat en forme de satisfecit révèle l’ambivalence du rôle joué par cet Institut. Car à l’image de l’INSERM où règne, avec Nathalie Bajos, la grande prêtresse des statistiques de l’avortement orientées dans le sens du féminisme idéologique, les analyses de l’INED ont joué leur rôle dans l’enracinement de la culture contraceptive.

Le dernier numéro de sa revue Population et Sociétés titré « la loi Neuwirth, quarante ans après : une révolution inachevée ? » revendique cette influence sur les débats de 1967 : « des évolutions importantes sont perceptibles dans certains organismes phares de l’expertise publique, comme à l’Institut national d’Études démographiques qui incite à une certaine dédramatisation des enjeux de la contraception et de l’avortement ». Et l’INED de conclure « cette reconnaissance par l’État du droit à maîtriser sa fécondité constitue une avancée fondamentale ».

Mais qu’en est-il concrètement de cette « maîtrise » ? On sait que de nombreux couples ne parviennent pas à engendrer les enfants qu’ils désirent. On reconnaît même que cette notion de « désir d’enfant » s’ins­crit dans un contexte économique et social qui le conditionne au moins autant que les choix personnels, au point que les Françaises déclarent, au terme de leur période de fécondité, regretter en moyenne la naissance d’un enfant supplémentaire… La dissociation annoncée entre sexualité et procréation n’est ni aussi totale, ni aussi épanouissante qu’on l’avait annoncé.

La tendance est pourtant à la surenchère. À celles qui abandonnent la pilule, lassées par quinze ans d’usage, les militantes du Planning, se gardent de dire l’efficacité des méthodes contemporaines de régulation naturelles des naissances qui n’ont plus rien à voir avec l’antique Ogino. Elles vantent des techniques plus radicales encore : stérilet, implant contraceptif voire ligature des trompes, tandis que la contraception masculine, appelée de leurs vœux, fait encore sourire la majorité des hommes… et des femmes.
Quant aux générations nou­velles, au grand dam de celles qui entendent les éduquer à « jouir sans entrave » – comme en 68 – elles osent encore rêver grand amour et fidélité.

✔ L’Université de la Vie, à l’intiative de l’Alliance pour les Droits de la Vie, prévoit un cycle de 4 soirées de formation pour com­prendre les enjeux de la bioéthique et pour agir au service de la vie (avortement, techniques de procréation assistée, clonage, recherche sur embryon, dépendance et fin de vie…). Pour tous publics, étudiants et adultes, cette formation donnera des éclairages sur les souf­frances en jeu, les avancées de la science et aussi des clés pour communiquer au service de la vie. Les lundis 28 janvier, 4, 11 et 18 février, (à 20h30 précises, fin à 22h30), à l’ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent, 75007 Paris.

Inscription sur

http://www.universitedelavie.fr

Rens. : contact@universitedelavie.fr

ou ✆ 01.45.23.08.29.

Tarif pour le cycle des 4 soirées :

– 25 euros,

– 10 euros tarif étudiant. Nb. places limité.

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