3092-Chrétiens dans la tourmente en Iran - France Catholique
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La justice de Dieu
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3092-Chrétiens dans la tourmente en Iran

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Les minorités religieuses, et particulièrement les chrétiens (0,2 % de la population) ont tout à craindre des conséquences de la fuite en avant nucléaire de Téhéran.

Il faut beaucoup de courage pour vivre, en Iran, en disciples du Christ. La détérioration de la liberté religieuse, commencée avec la victoire des partis conservateurs au début de 2004, a continué après l’élection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005. Ce dernier a proclamé son triomphe comme une nouvelle révolution islamique.

Depuis, « on assiste à une vague croissante de harcèlements, d’emprisonnements et d’agressions physiques contre les minorités religieuses, de descentes dans les églises lors de services religieux, de détentions de fidèles et de responsables d’Église », a déploré Michael Cromartie, président de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale.
Les chrétiens sont autorisés à exprimer leur foi à l’intérieur des murs de leurs églises, mais ceux qui sont d’origine musulmane courent un énorme danger. Les Églises ont d’ailleurs l’interdiction de soutenir des croyants d’origine musulmane. Certains ont donc retiré leur soutien à ces frères et sœurs, qui doivent maintenant se réunir en secret. L’islam est la religion officielle de l’Iran : lois et règlements doivent être en accord avec l’interprétation actuelle de la charia.

Pourtant, les chrétiens, et notamment les Arméniens, qui sont les plus nombreux, ne baissent pas les bras. L’Église aposto­lique arménienne, qui compte trois dio­cèses en Iran et 110 000 fidèles réunis en 63 communautés, veut engager un dialogue interreligieux avec la République Islamique d’Iran. « C’est la première fois que l’Église arménienne lance une telle initiative et cela s’explique par les divers défis que lance le monde moderne aujourd’hui aux religions », a déclaré le porte-parole du siège de l’Église d’Arménie, à Etchmiadzine, le père Vagram Mélikian.

L’idée d’entamer un dialogue interreligieux avec l’Iran est venue aux digni­taires arméniens lors de la visite en 2004 de l’ancien président Khatami, visite qui a été suivie d’une collaboration active avec l’ambassade iranienne à Erevan. « Nous nous efforcerons d’abord de rapprocher la culture spirituelle de deux religions, vieilles de plusieurs siècles », a ajouté le père Mélikian.
Pour l’Arménie, soumise au blocus de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, l’Iran représente, avec la Géorgie, une voie de secours vers le monde extérieur. Ces dernières années, la collaboration économique s’est développée entre l’Arménie et l’Iran. L’Église arménienne espère que le dialogue interreligieux pourra avoir une influence positive sur la vie des chrétiens en Iran.

Mais l’horizon reste sombre pour l’ensemble de la population, avec une situation économique difficile malgré les fabuleux cours mondiaux du pétrole. On signale chaque jour des soulèvements dans les zones kurdes, azéris et baloutchis, sans compter le mécontentement des Perses laïcs, surtout les jeunes, qui ne peuvent plus supporter les restrictions aux échanges culturels avec le monde imposées par la dictature théocratique des mollahs.

La tension politique est accrue par les menaces d’intervention militaire américaine. Il faut dire qu’en plus du dossier nucléaire, Téhéran continue d’armer le Hez­bollah pour affaiblir le régime libanais et alimente la guerre en Irak et à Gaza. Ce régime extrémistes court le risque de soumettre son propre territoire au déluge de feu américain, avec le calcul d’en profiter pour fermer définitivement la bouche à tous ses possibles opposants. Dans la tourmente qui s’annonce, les chrétiens ne seront que des fétus de paille. ■