3030-Les ficelles euthanasiques - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

3030-Les ficelles euthanasiques

La chronique judiciaire de l’euthanasie s’accélère à l’approche de l’année électorale : les deux soignantes de Saint-Astier ont été renvoyées aux Assises le 14 juin ; le mari d’Angers a été acquitté le 15. Après le non-lieu prononcé dans l’affaire Humbert le 27 février, les prévenus connaissent des fortunes diverses, mais ce sont toujours les mêmes ficelles qu’utilise le lobby de l’euthanasie.
Copier le lien

Ficelle n°1 : exploiter les faits divers et les procès. Déformés, ces drames familiaux ou médicaux deviennent des tribunes médiatiques rêvées : un non-lieu est dit « hypocrite » ; des décisions jugées « contradictoires » font revendiquer « une harmonisation légale ». L’émotion du public anesthésie sa réflexion.

Ficelle n°2 : abuser des sondages d’opinion. Leurs questions sont orientées : des expressions comme « souffrance insurmontable » ou « aide à mourir » déforment la définition de l’euthanasie. Résultat : les politiques sont mis sous pression par ses scores impressionnants.

Ficelle n°3 : impliquer des personnalités renommées. Chanteurs, écrivains, journalistes… Parmi les soutiens de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) figurent certains qui sont censés « arbitrer » ces débats de société à la télévision comme Mireille Dumas. Vous avez dit objectivité ?

Ficelle n°4 : s’appuyer sur les exemples étrangers. Le jour du renvoi aux Assises de l’affaire de Dordogne, Marie Humbert se montre à Strasbourg, au Parlement européen. La Hollande, la Belgique, la Suisse et l’Oregon sont présentés comme des précurseurs d’une modernité inéluctable, alors qu’ils demeurent marginaux sur la planète.

Ficelle n°5 : profiter de trois failles du système hospitalier.
1/ La menace de l’acharnement thérapeutique. La peur des soins disproportionnés constitue le moteur de la revendication euthanasique.
2/ L’euthanasie clandestine. Cette pratique illégale révélerait une toute-puissance médicale à réguler par la loi.
3/ Les difficultés d’accès aux soins palliatifs. On avance les défauts de mise en œuvre du droit d’accès aux soins palliatifs prévu par la loi de 1999 pour promouvoir l’euthanasie. Moins coûteuse solution de facilité.

Ficelle n°6 : récupérer le mouvement des soins palliatifs. L’ADMD revendique le développement de la lutte contre la douleur et des unités de soins palliatifs : une OPA inamicale qui entretient la confusion. A noter cependant que les soignants de l’affaire de Dordogne ont dit leur malaise de voir un praticien mal à l’aise avec la question de la souffrance et de la mort venir casser la dynamique de ce service de soins palliatifs.

Ficelle n°7 : arguer des limites des soins antidouleur et d’accompagnement. Puisque « 10% des souffrances » résisteraient aux soins palliatifs, on avance que les patients concernés doivent avoir accès à l’euthanasie, au nom de « l’égalité des droits ». L’euthanasie serait-elle complémentaire des soins palliatifs ? La réalité : en Hollande, sa légalisation en a eu raison.

Ficelle n°8 : détourner de son sens le mot « dignité ». L’expression « droit de mourir dans la dignité » laisse croire que la dignité humaine est une notion relative qui peut être perdue. En 2003, cinq organisations maçonniques ont organisé un colloque titré « La dignité humaine, un droit inaliénable. » Contresens fatal, la dignité humaine est, non pas un droit, mais une réalité inaliénable : « Tout personne est toujours digne d’être aimée, d’être soignée ».

Ficelle n°9 : avancer un prétendu « droit au suicide ». De plus en plus de personnalités assènent que toute personne aurait le droit de se suicider, alors que la pratique des services d’urgence continue heureusement de le démentir en sauvant les personnes suicidaires. Certes, on ne peut empêcher quelqu’un de passer à l’acte mais la logique d’un droit au suicide pousse à l’euthanasie légale.

Ficelle n°10 : Détourner les arguments spirituels. Les mots clés du lobby de l’euthanasie comme « compassion » sont tirés du christianisme. Marie Humbert professe sa foi catholique. Une tribune pro-euthanasie avançait l’idée selon laquelle c’est au nom de l’Evangile qu’elle pourrait être demandée par des vieillards souhaitant permettre, en quittant la terre, à un enfant du bout du monde d’y trouver sa subsistance car, « il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » !

Face à une toile ainsi tissée, se saisir d’un fil et le tirer est la première étape pour défaire l’écheveau et y voir clair. Face à la dialectique euthanasique, l’urgence est de revenir à la réalité.