La campagne médiatique que nous subissons en ce moment obéit à toutes les lois du harcèlement moral. Rien ne nous est épargné pour produire dans l’opinion une vague de fond qui viendra à bout des résistances à une subversion gravissime du droit et de la loi. Jour après jour, les chaînes de télévision prétendent nous faire entrer – et nous font entrer de force – dans l’intimité du couple homosexuel dont nous sommes sommés de partager les souffrances. Au nom de la compassion, on nous intime l’ordre formel de céder à leur désir de mariage et d’enfants. Tout ce qui s’oppose à ces prétentions est ridiculisé, ringardisé, moralement disqualifié (le crime d’homophobie est brandi sur tous les tons, comme le reproche le plus infâmant qui soit). Des enquêtes “scientifiques” sont assénées par établir l’innocuité de l’homoparentalité, alors que des spécialistes notent que ces travaux ont été produits dans les conditions les plus douteuses afin de conforter les convictions idéologiques des lobbies. Mais aucune objection n’est admise dans un climat sciemment créé afin d’opérer un renversement d’opinion.
Les sondages constituent l’arme suprême des lobbies en lutte pour la reconnaissance de leurs prétentions et droits subjectifs. Les contradictions observables d’un institut à l’autre montre l’incertitude d’une opinion très sensibilisée par les surenchères de propagande dont elle est l’objet. La réplique à ce type de technique est extrêmement malaisée, car elle fait référence à un ordre symbolique qui contredit le totalitarisme d’un désir s’arrogeant tous les pouvoirs et les manipulations qui jouent dans l’inconscient sur la conquête de la toute-puissance. La subversion intellectuelle dont nous sommes témoins, ces dernières semaines, se réclame d’une vulgate philosophique, dont les principaux motifs ne sont qu’esquissés. Ainsi oppose-t-on la culture à la nature, la première se définissant comme le domaine propre à la volonté et au désir humain, la seconde comme un modèle figé justifiant le conservatisme moral. Peu osent aller au bout de leur démarche qui consiste à faire du transsexualisme le pivot de leur dispositif intellectuel. Le fait d’être homme ou femme ne résisterait pas à la possibilité donnée à chacun de choisir sa détermination sexuelle. C’est dire à quel point ce genre de théorie (relativiste ou constructiviste) avoue son basculement ultime dans le domaine des pathologies, là ou des souffrances indicibles s’expriment, confirmant la gravité de la difficulté à vivre dans le déni d’une personnalité sexuée. Comme il est bon, contre ces pures folies, de revenir à l’enseignement biblique sur la sexualité, dont nous sommes redevables au génie spirituel de Jean-Paul II. (1)
Gérard LECLERC