La détermination du Président des Etats-Unis paraît totale. Entouré d’une équipe d’une rare cohérence intellectuelle, George W. Bush conduit son pays vers la guerre avec le régime irakien, fort de ses convictions politiques, géostratégiques, idéologiques et même religieuses. Rien n’y fait : la résistance d’une partie du peuple américain, l’opposition de ses alliés menée par la France, les demandes instantes de Jean-Paul II et de la plupart des courants chrétiens et religieux n’ont pu entamer la résolution du Président qui poursuit, de façon implacable, son plan de guerre.
Est-il besoin de redire ici que l’opposition de Jean-Paul II et des Eglises à cette stratégie ne saurait être imputée à aucun antiaméricanisme de principe, à aucune prévention contre le peuple américain et ses dirigeants ? De même, le refus circonstancié d’une guerre préventive ne saurait être rapporté à un pacifisme quelconque, du moins celui que désignent, non sans véhémence, ceux qui, outre-atlantique et ailleurs, rappellent les mauvais souvenirs de la non-résistance au danger hitlérien. Le Vatican, dans un passé récent, à propos des conflits en Yougoslavie, s’est prononcé en faveur d’une intervention armée proportionnée pour défendre la sécurité des plus faibles. En aucun cas le refus présent de la guerre ne saurait être assimilé à la non-résistance, à la résignation et au laisser-faire.
