C’est devenu une habitude. A l’approche de Pâques, les magazines s’interrogent sur le phénomène religieux à travers le monde. Est-il en progression ou en régression ? C’est selon. Telle étude américaine parle d’un déclin des grandes religions, mais insiste sur la persistance du spirituel. Ce qui ne nous surprend guère et rejoint la thématique du bricolage religieux, mais en toute superficialité. Hélas, Christophe Lasch n’a pas fait école et la plupart des analyses sociologiques du religieux se révélent d’une rare indigence. Comment s’en étonner alors que la pensée qui s’y exprime est comme à fleur de peau et refuse, par principe, d’affronter les grandes questions. On ne peut rien, nous dit-on contre la logique du temps. Nos contemporains sont résolument rebelles à toute dogmatique et à toute religion structurée. Il leur faut simplement de quoi satisfaire leur supplément d’âme et leur offrir la pharmacopée qui leur permettra de se « sentir bien ».
Toute une propagande voudrait nous faire croire que ce genre de courants est irréversible et qu’à terme le christianisme serait condamné. Parallèlement, on nous annonce une expansion du bouddhisme dont la doctrine correspondrait précisément aux attentes de la société post-moderne. Il est urgent de tordre le cou à tous ces slogans qui ne résistent pas à une analyse sérieuse. Dans le monde actuel, seuls l’islam et le christianisme sont en expansion. Le bouddhisme stagne et l’hindouisme régresse. Ce n’est pas parce que l’ésotérisme à bon marché se réclame des sagesses de l’Extrême-Orient, que celles-ci sont en passe de conquérir l’Amérique et l’Europe. De ce point de vue, elles seraient plutôt en voie de dévitalisation, n’ayant plus guère à voir avec l’inspiration de leurs fondations. Par ailleurs, ce n’est pas parce que des pratiques se réclament de la modernité ou d’on ne sait quelle révolution des mentalités et des mœurs qu’elles représentent pour l’humanité une progression intellectuelle et spirituelle. C’est, en l’espèce, tout à fait le contraire. Christopher Lasch note que « le culte contemporain de l’intimité ne tire pas son origine d’une affirmation de la personnalité, mais de son effondrement. » Il en va de même de l’attrait des religiosités nouvelles qui ne correspond pas à un regain de la spiritualité mais à son effondrement.
C’est pourquoi il est grand temps de renoncer à la démagogie qui égalise tout et acquiesce de fait à cet effondrement. L’exemple de la prédication du père Joseph-Marie Verlinde a Notre-Dame de Paris est éloquent. Lorsque la foi est affirmée pour ce qu’elle est et n’hésite pas à marquer en contraste la régression qu’impliquent les nouvelles religiosités, c’est comme si l’opinion sortait de son sommeil et de sa molesse pour redécouvrir l’inaltérable grâce du christianisme et la révélation du Dieu vivant et vrai. Les pseudo évolutions sociologiques sont renvoyées à leur néant et la véritable quête spirituelle peut se déployer sur les chemins de la Bible et de l’Evangile. La nouvelle évangélisation a de beaux jours devant elle. Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité et appelle les hommes d’aujourd’hui à passer de leur mort spirituelle à la Vie.
Pour aller plus loin :
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- LA FLEUR
- La République laïque et la prévention de l’enrôlement des jeunes par l’État islamique - sommes-nous démunis ? Plaidoyer pour une laïcité distincte