2772-Sauvons l'homme ! - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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2772-Sauvons l’homme !

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En ce début de millénaire, sauvons l’homme ! Sauvons-le tous ensemble ! Aux responsables des sociétés, il appartient de sauver l’espèce humaine, en faisant en sorte que la science soit au service de la personne, que l’homme ne soit pas un objet que l’on dissèque, que l’on achète ou que l’on vend, que les lois ne soient jamais conditionnées par le mercantilisme ou les revendications égoïstes des groupes minoritaires. » Ces propos de Jean-Paul II, tenus devant les 180 membres du corps diplomatique accrédités auprès du Saint Siège, à l’occasion des vœux de la nouvelle année, avaient un accent de gravité qui ne pouvait pas ne pas frapper l’assistance. Le Pape avait évidemment le souci d’une actualité internationale, dont il a d’ailleurs évoqué précisément certains aspects, celui du conflit israélo-palestinien en premier lieu. Mais on peut penser que s’ajoutait cette année une préoccupation plus particulière, concernant le destin de l’homme, mis en cause dans son intégrité biologique, d’une façon qui blesse gravement sa dignité.

Force est de constater que, sur ce terrain, l’Eglise est souvent bien seule à lutter. Dans les nations démocratiques sont édictées de nouvelles législations qui ouvrent la porte à la manipulation eugénique de l’espèce. L’Angleterre se distingue par son indifférence aux interdits moraux qui protègent cette intégrité humaine, les Pays-Bas la suivent de peu sur ce terrain, la France au travers de la modification de ses lois en matière de bioéthique est sur le point de violer les principes de précaution qui avaient été, malgré tout, gardés précédemment. Seule, pour le moment, l’Allemagne résiste, traumatisée qu’elle est par son passé nazi, et consciente des risques considérables qui résultent d’un mépris des principes qui président à la sauvegarde de notre humanité.

C’est cette humanité que le Pape veut sauvegarder : « Qu’y a-t-il de plus commun à tous que notre nature humaine ? » Par cet appel, c’est tous les hommes qu’il appelait à un sursaut, au nom de la mission de l’Eglise, dans sa détermination « à défendre l’homme, sa dignité, ses droits et sa dimension transcendante ». Ce n’est pas un hasard si dans l’espace culturel européen, depuis plus de trente ans, le courant de pensée dominant en philosophie s’est acharné à détruire les fondements jusqu’ici incontestés de l’anthropologie. Un certain athéisme ne voulait plus entendre parler de nature humaine, c’est ensuite la mort de l’homme qui a été annoncée. Nous voyons aujourd’hui les conséquences de cette dérive étroitement associée à la déchristianisation de l’Europe. Jean-Paul II ne pouvait pas ne pas réagir à la décision de supprimer dans la charte européenne toute référence au passé chrétien de notre continent. Il est bien conscient de défendre ce qu’il y a de plus précieux dans l’héritage commun, y compris pour les non-chrétiens et les non-croyants. « Les chrétiens continueront à proclamer que l’expérience religieuse fait partie de l’expérience humaine. Elle est un élément vital pour la construction de la personne et de la société. »