En présentant nos vœux à la grande famille de nos lecteurs, nous ne pouvons pas ne pas penser d’abord à cette superbe année jubilaire qui s’achève et qui nous a tant apporté… Préparée de longue date par le Saint-Père et toute l’Eglise, elle a réellement mobilisé toutes les paroissses, toutes les communautés chrétiennes. Chacun sait ce qu’il a pu recevoir en grâces d’approfondissement de sa foi, de plus grande communion avec ses frères, de progrès dans la vie spirituelle. Le Pape vient de récapituler, devant l’ensemble de la curie romaine, cette année exceptionnelle, en insistant d’abord sur l’essentiel : « Repartir du Christ ! Tel est le mot d’ordre qui doit accompagner l’Eglise à son enrée dans le troisième millénaire. Dans quelques jours, la Porte sainte se ferme, mais, plus que jamais, reste grande ouverte la Porte vivante qu’est le Christ Lui-même ».
Parmi les événements qui ont compté, Jean-Paul II distingue son voyage en Terre Sainte et les Journées mondiales de la jeunesse à Rome. Certes, des événements malheureux ont surgi depuis ces jours mémorables où le Pape avait posé des gestes qui avaient impressionné le monde entier. Mais le témoignage demeure. Un moment a été entrevu « un avant-goût de la joie que tous expérimenteront, comme un reflet de la joie de Dieu Lui-même, lorsque cette terre si sainte et malheureusement déchirée trouvera enfin la paix. » N’a-t-on pas compris comment brusquementt l’histoire pouvait être éclairée comme de l’intérieur, et les hommes avertis de ce que Dieu leur demande pour mieux se comprendre eux-mêmes à l’intérieur du plan d’amour de la Providence.
Quant aux JMJ, elles ont montré l’immense appel qui montait des nouvelles générations, avides de comprendre le sens de la vie, pour mieux se construire, alors que tout est en état d’incertitude chaotique, en ce qui concerne les questions les plus aiguës : la fidélité dans l’amour, l’engagement, la responsabilité à l’égard de l’autre, la continuité généalogique de l’humanité. Certes, les JMJ ne suffisent pas à bâtir une pastorale, une formation, mais elles ont initié des foules de jeunes qui ont compris que le Christ était la clef de leur présent et de leur destinée.
Jean-Paul II n’a pas caché les difficultés qui assaillent une Eglise qui se veut à l’écoute de son Seigneur et qui en même temps veut développer le plus grand dialogue possible avec tous ses partenaires, chrétiens ou non. Le concile Vatican II nous a légué cet héritage qui demeure la charte du millénaire qui commence. Ce n’est pas rien, dans le monde tel qu’il marche, d’être ceux qui font le pari de l’espérance, en se fondant sur le seul roc : Dieu, dit le psalmiste, dont je suis sûr !
Pour aller plus loin :
- Jean-Paul Hyvernat
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux
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