La manifestation du dimanche 24 mars devra confirmer la mobilisation de notre peuple dans ses profondeurs. Ce qui se passe chez nous depuis plusieurs mois relève d’un mouvement vraiment historique, qui s’est levé, confirmé, développé, en démentant toutes les prévisions sur l’inéluctabilité d’une évolution sociale programmée. On nous annonçait que le soi-disant mariage pour tous serait massivement adopté par une opinion acquise à ce qu’on appelait l’évolution des mœurs et le développement des droits. Tout l’arsenal de l’argumentaire « moderne », avant-gardiste, branché, était brandi, alimenté par des médias complices. Les adversaires de la loi Taubira ne pouvaient être que des réactionnaires obtus, des catholiques rances. L’ensemble ridicule de tous les has-been et rétrogrades possibles. C’est dire combien la bien-pensance a pris en pleine figure la réalité formidable de ces rassemblements populaires, jeunes, motivés, enthousiastes, car complètement engagés au service de la vie et non défenseurs d’un ordre ancien.
On prendra de plus en plus conscience de ce soulèvement qui s’est spectaculairement affirmé dans la rue, mais qui correspond aussi à une intense mobilisation à travers tout le territoire national. C’est vrai que la France vient contredire une certaine apathie européenne, d’où la fureur de beaucoup. C’est tout à son honneur, car elle montre qu’elle inaugure une résistance spirituelle, qui pourrait s’étendre très au-delà de ses frontières. Et pourquoi pas, à l’heure ou un nouveau pasteur de l’Église universelle affirme si tranquillement sa foi en lien avec les valeurs humaines fondamentales, ne pas songer à un réveil mondial qui signifierait le déclin des idéologies mortifères, du nihilisme moral, de tout ce qui détruit les âmes et les corps ? Ce qui va encore s’affirmer au cœur de Paris, c’est le miracle d’un peuple réveillé, debout, renouant le pacte qui assure la transmission des générations, grâce à l’alliance de l’homme et de la femme et à l’amour qui perpétue les renouveaux.