2012
Mgr Claude Dagens s’interrogeait l’autre semaine devant ses collègues réunis à Lourdes sur l’indifférence religieuse contemporaine. Il montrait comment celle-ci n’est pas toujours aussi évidente qu’on le dit et que certaines interrogations témoignent d’une inquiétude sur le sens de la vie. On ne doit pas en effet confondre le phénomène de sécularisation, qui s’impose à nous sous le biais d’une ignorance de la culture religieuse et des fondamentaux du christianisme, avec une attitude forcément fermée au sentiment religieux. Celui-ci peut revenir en force, parfois sous les aspects les plus inattendus et même les plus sauvages.
Un exemple : on ne parle en ce moment que du film 2012 qui fait fureur sur nos écrans : la terre devenue un gigantesque volcan, tous les continents se soulèvent, à Rome des cardinaux voient avec terreur se fissurer l’admirable plafond de la chapelle Sixtine qui s’effondre, la coupole de Saint-Pierre se précipite sur les fidèles réunis sur la place. Il s’agit d’un film apocalyptique où, pendant plus de deux heures, on reste accroché sur son siège pour ne pas être déstabilisé par un spectacle qui devrait vous en arracher.
En deux mots, l’histoire se rapporte à un mythe prétendument maya, qui annoncerait un cataclysme universel pour l’année 2012, en privilégiant l’héroïque bataille d’un groupe de survivants.
On a pu discuter de beaucoup de choses à propos de ce film, dont l’auteur aurait dit lui-même, si j’en crois ce que je lis sur Internet, qu’il avait préféré faire s’effondrer, dans son film, les symboles du christianisme plutôt que ceux de l’islam parce que c’est moins risqué. D’autres ont ajouté : et plus rentable ! Les lecteurs de France Catholique ont d’ailleurs discuté de ces points sur notre propre forum internet. L’essentiel n’est pas là, mais dans le message qui est repris et discuté dans de nombreux milieux, ce dont on peut avoir notamment de multiples témoignages dans des forums sur Internet. Que signifie la fin du monde ? Le monde peut finir, l’espèce humaine peut disparaître. Comme l’écrivit dans « Tristes tropiques » le regretté Claude Levi-Strauss: « Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui. » Les chrétiens et les Juifs ont un mot pour désigner cette question de la fin du monde ou même de la fin des temps, ils parlent d’eschatologie, désignant ainsi les grandes questions ultimes.
Si l’humanité est promise à la disparation, cela signifie qu’elle est une espèce éphémère à l’intérieur du cosmos. Non, répond la Révélation chrétienne. Il y aura le retour du Christ – que Saint Paul appelle la parousie – car lui même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, descendra du Ciel et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu.Et l’auteur de la première épître aux Thessaloniciens explique que nous rencontrerons le Seigneur et serons avec lui pour toujours. Réconfortez-vous les uns les autres de ces pensées.
Oui un film comme 2012 ne réanime pas simplement un mythe du peuple Maya en annonçant pour dans trois ans la fin des temps. Il pose la question ultime de l’humanité et du sens éphémère absurde ou non de son histoire. Ce n’est d’ailleurs pas le seul film actuel à porter ces inquiétudes religieuses, pour le pire mais aussi le meilleur peut-être pour autant que nous saurons nous saisir de l’occasion.
Pour aller plus loin :
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ