2010 ANNEE INTERNATIONALE DE LA BIODIVERSITE - France Catholique
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2010 ANNEE INTERNATIONALE DE LA BIODIVERSITE

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L’année 2010 qui commence sera, par décision de l’Organisation des Nations-Unies, l’Année internationale de la biodiversité. C’est le 11 janvier que sera lancé l’événement à Berlin, l’Allemagne assurant actuellement la présidence de la Conférence sur la Diversité Biologique (CDB) créée en 1992 dans le sillage du Sommet de la terre à Rio qui a également établi le 22 mai comme Journée internationale de la biodiversité. La 10ème réunion des signataires de la CDB se tiendra du 18 au 29 octobre prochains à Nagoya au Japon.

Souhaitons que, sur ce sujet, l’ONU soit plus heureuse que pour le changement climatique dont la conférence de Copenhague qui lui était consacrée en décembre dernier s’est achevée sur un bilan plus que mitigé. Rien de moins sûr pourtant, car l’état de la biodiversité, ou diversité biologique, n’est pas bon. Plusieurs questions se posent à son endroit. Et d’abord, que recouvre exactement ce terme ? La CDB l’a défini en 1992 comme « la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ». Pourquoi l’état de la biodiversité n’est-il pas bon ? Parce que la biodiversité décline rapidement sous l’effet à la fois de l’urbanisation, de la déforestation, de la surpêche, de l’agriculture intensive, des maladies, des espèces invasives et des diverses formes de pollutions.

Ainsi, chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent de notre planète et un cinquième de toutes les espèces vivantes pourrait avoir disparu en 2030. Cela est-il grave ? Oui, car la biodiversité est la source première des services rendus par les écosystèmes. Elle fournit aussi bien l’oxygène que nous respirons que la nourriture que nous consommons. Elle contribue à l’épuration et au cycle de l’eau ainsi qu’aux grands cycles biogéochimiques et à la régulation climatique. Outre son intérêt écologique, elle revêt une valeur économique comme le montre l’importance grandissante des recherches sur les biotechnologies aux débouchées multiples. Ce constat est-il partagé ? Comme pour le réchauffement climatique, la communauté internationale, s’appuyant sur des avis scientifiques autorisés, est apparemment unanime sur la réalité du phénomène et la nécessité de l’enrayer même si, là encore, elle ne semble pas encore prête à prendre des mesures significatives et consensuelles. Mais des voix s’élèvent pour contester l’extinction massive des espèces et la responsabilité de l’homme dans le processus.

Quelle est justement la place de l’homme dans la biodiversité ? Disons qu’il est à la fois juge et partie. En tant qu’espèce, il fait partie intégrante de la diversité biologique. En tant qu’acteur, il est sans doute le seul à pouvoir sciemment ou inconsciemment la modifier ou la faire évoluer. S’il est capable de la détruire, il doit pouvoir aussi la restaurer et la conserver, ce qui implique la préservation des grands équilibres écologiques dont la rupture occasionne de graves dysfonctionnements préjudiciables à l’homme lui-même. Que peuvent proposer les instances internationales ? C’est bien tout le problème car pour l’heure les propositions sont à la fois peu nombreuses et peu nouvelles. On parle d’un Mécanisme international d’expertise scientifique sur la biodiversité fonctionnant sur le modèle du Groupe d’experts sur le changement climatique et d’une Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystèmiques, mais sans objectifs chiffrés.

L’Europe peut-elle jouer un rôle moteur dans la discussion ? A dire vrai, elle n’et pas forcément la mieux placée car elle a perdu la moitié de ses zones humides depuis 50 ans et 40% des espèces animales vivant sur son sol sont menacées d’extinction. En 2001, l’Europe s’était pourtant engagée à enrayer sa perte de biodiversité en 2010, mais il est clair que l’objectif ne sera pas atteint. Elle vise donc désormais l’après 2010 avec un plan d’action européen pour la biodiversité composé de huit axes d’actions. Et la France dans tout ça ? Il est vrai qu’elle a adopté en 2004 une Stratégie nationale pour la biodiversité mais il s’agissait surtout de rattraper le retard pris, notamment pour la mise en place du réseau Natura 2000. Pour cette année 2010, elle entend être présente dans le débat et le ministère de l’écologie et du développement durable vient d’ouvrir le site www.biodiversite2010.fr pour encourager les initiatives prises en la matière.

Il est vrai que c’est la période des vœux, alors Bonne Année à la biodiversité.