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Noël : Dieu fait homme
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2 – Le don du Saint-Esprit

La divinisation est l’œuvre de grâce du Saint-Esprit. Il nous faut nous rappeler comment celui-ci nous est connu par la Révélation avant de réfléchir à son rôle dans notre adoption filiale.
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I – Données de l’Ancien Testament

Les spécialistes disent que la première mention historique de l’esprit concerne l’art de l’orfèvre pour le Temple :

Vois, j’ai désigné nommément Beçaléel, fils de Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Je l’ai comblé de l’esprit de Dieu en habileté, intelligence et savoir pour toutes sortes d’ouvrages ; pour concevoir des projets et les exécuter en or, en argent et en bronze. (Exode 31,2-4)

mais la Bible s’ouvre sur la présence de l’esprit de Dieu :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent (ou souffle, ou esprit, c’est le même mot) de Dieu tournoyait sur les eaux. (Genèse 1,1)

Il va nous falloir comprendre comment on est arrivé depuis ces données un peu divergentes à la découverte de cet hôte intérieur qui nous fait participer à la vie divine.

L’esprit apparaît alors comme celui qui vient qualifier quelqu’un pour un rôle précis et temporaire dans l’histoire du salut : par exemple les Juges. « Otniel, l’Esprit du Seigneur était sur lui » (Juges 3.20). Ou encore : « L’Esprit du Seigneur revêtit Gédéon » (Juges 6.34). Quant à Samson : « L’Esprit fondit sur lui » (Juges 14.6). Il fondit aussi sur les prophètes
Le premier des prophètes, Samuel, n’est pas mis en lien avec l’Esprit, mais quand il va oindre David au milieu de ses frères, à Bethléem, il est dit :

Samuel prit la corne d’huile et l’oignit au milieu de ses frères. L’Esprit de Dieu fondit sur David à partir de ce jour-là et dans la suite. (1 Samuel 16, 16)

On remarquera la différence avec Saül qui reçoit bien l’onction de Samuel (10,1), mais sans mention de l’Esprit.

Dans la prédication prophétique, nous trouvons trois séries d’annonces :

* celles qui concernent un personnage futur qui recevra l’Esprit de manière particulière et personnelle, l’image est celle de l’onction qui imprègne, d’où le nom de Messie, celui qui a reçu l’onction, qui sera donné à ce personnage.
Nous avons Isaïe 11, un rejeton de David qui recevra l’Esprit sous sept formes (origine des 7 dons du Saint Esprit,
Isaïe 61 : « L’Esprit de Dieu repose sur moi », avec les signes qui accompagneront sa venue.

* Celles qui annoncent la venue de l’Esprit sur toute chair : Joël 3,1-5, qui sera utilisé par Pierre au jour de la Pentecôte.

* Celles qui annoncent la venue intime de l’Esprit pour nous changer profondément : psaume 50 : « Ô Dieu crée en moi un cœur pur…ne me reprends pas ton Esprit saint » qui est dans la ligne du prophète Jérémie, annonçant la nouvelle alliance inscrite dans le cœur (31) et du prophète Ézékiel (36,24-29) promettant un cœur nouveau et un esprit nouveau, accompagné d’une eau purificatrice.

Ce sont ces annonces qui sont directement dans la ligne de notre réflexion sur le changement que produit en nous l’Esprit. Mais nous ne pouvons le comprendre et le recevoir que parce qu’il est l’Esprit du Messie, (du Christ, c’est le même mot), qui l’a envoyé de la part du Père.

Toutes ces annonces sont donc celles d’un don, d’une qualité toute particulière.

II – Dans le Nouveau Testament

C’est le temps de l’accomplissement des promesses.

Le prophétisme ressurgit, avec Zacharie (Luc 1, 67 : « Zacharie prophétisa sous l’action de l’Esprit »), avec Siméon auquel l’Esprit avait fait une promesse, et surtout avec, Jean-Baptiste.

Jésus est celui qui possède l’Esprit. Au baptême, l’Esprit ne « fond » pas sur Jésus, il se montre comme chez lui. Saint Luc met un soin particulier à souligner la présence et l’action de l’Esprit dans la vie de Jésus : il le pousse au désert, il inspire sa prière… Saint Jean, qui parle déjà de la promesse de l’Esprit en 7,39, va accentuer les promesses de l’Esprit, pendant le discours après la Cène, en détaillant son action dans le cœur des croyants : il est l’Esprit de Vérité qui fait comprendre le Christ, qui défendra les croyants (14, 16 et 26). Il rejoint par là les évangiles synoptiques qui assurent que le croyant persécuté sera aidé par l’Esprit pour porter témoignage (Marc 13,11 et Matthieu 17,20).

Parmi les très nombreuses mentions de l’Esprit dans les écrits pauliniens, retenons celles qui nous éclairent sur son rôle dans notre adoption filiale.

Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale. Et la preuve que vous êtes des fils, c’est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père ! Aussi n’es-tu plus esclave mais fils ; fils, et donc héritier de par Dieu. (Galates 4,8)

En effet, tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Aussi bien n’avez-vous pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : Abba ! Père ! L’Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui. (Romains 8,14-16)

Paul donnera alors le rôle de l’Esprit dans la prière :

Nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui même intercède pour nous (8,26)

Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Corinthiens 3,16)

Il faut remarquer qu’à un autre endroit (Éphésiens 1,5), Paul n’éprouve pas le besoin de préciser que cette adoption filiale est l’œuvre de d’Esprit.
Ailleurs, le rôle de l’Esprit pour notre transformation est mis en avant :

(Que le Père) qui est riche en gloire vous donne la puissance par son Esprit pour rendre fort l’homme intérieur. Que le Christ habite en vos cœurs par la foi. (Éphésiens 3.15)

L’évangile de Jean met le don de l’Esprit en relation avec la nouvelle naissance :

Amen, amen, oui, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (3,5).

Les Actes des Apôtres montrent l’Esprit à l’œuvre dans les débuts de l’Église, mais sont surtout attentifs à son rôle d’organisation et d’orientation des Apôtres (15,28 : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé…. » ou encore 16,6 : « L’Esprit Saint les avait empêché d’annoncer la parole en Asie »). Néanmoins, l’action intérieure de l’Esprit est souvent soulignée : « Les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit » (13,52).

III – Repères dans la Tradition

* Basile de Césarée. Dans le 3° tiers du 4° siècle, alors que les partisans d’Arius, même condamnés par le concile de Nicée en 325, sont encore nombreux, l’empereur Valens lui-même est arien, une autre hérésie se répand : celle qui consiste à nier la divinité du Saint Esprit. En utilisant le mot grec pneuma, qui désigne cette personne divine, on les nomme les pneumatomaques, ceux qui tuent l’Esprit. Basile va produire un traité très dense pour le réfuter. Chose curieuse, à l’instar des évangiles qui évitent de nommer Jésus Dieu, Basile n’emploiera jamais la formule l’Esprit est Dieu, mais toute sa démonstration tend à cela. L’un de ses arguments, qui sera très employé au concile de Constantinople qui définira cette divinité de l’Esprit, est de dire : puisque l’Esprit nous sanctifie, nous divinise, il ne peut être que Dieu.

Celui qui s’élance en sa pensée vers la plus haute essence a nécessairement dans l’idée une substance intelligente, infinie en puissance, illimitée en grandeur, échappant à la mesure des temps et des siècles, prodigue de ses propres biens.

Vers lui se tournent tous ceux qui ont besoin de sanctification, vers lui s’élance le désir de tous ceux qui vivent selon la vertu et qui sont comme « rafraîchis » par son souffle, secourus dans la poursuite de la fin conforme à leur nature. Capable de parfaire les autres, lui-même ne manque de rien : non pas vivant qui doit refaire ses forces, mais « chorège » de vie (= celui qui mène le chœur, ou la danse). Il ne s’accroît pas par additions mais il est en plénitude tout de suite, solide en lui-même, et il est partout. Source de sanctification, lumière intelligible, il fournit par lui-même à toute puissance rationnelle, pour la découverte de la vérité, comme une sorte de clarté…………

Ceux qui participent à l’Esprit jouissent de lui autant qu’il est possible à leur nature mais non pas autant qu’il peut, lui, se donner en participation.

Quant à l’union de l’Esprit à l’âme, elle ne consiste pas dans un rapprochement local ( comment pourrait-on s’approcher corporellement de l’Incorporel), mais dans l’exclusion des passions….. Et lui, comme un soleil s’emparant d’un œil très pur, te montrera en lui-même l’Image de l’Invisible ; dans ma bienheureuse contemplation de l’Image, tu verras l’ineffable beauté de l’Archétype.

Traité du saint Esprit, § 108 b et 109 b

Autre texte semblable à cette finale :

Notre esprit, illuminé par l’Esprit, fixe son regard sur le Fils et en celui-ci, comme une image, contemple le Père. (Lettre 226)

Pour la divinité du saint Esprit, Basile emploie la méthode indiquée ci-dessus : il développe les qualités de l’Esprit qui sont les qualités divines. Dans un autre texte, il utilisera le même procédé pour parler du Verbe de Dieu.
Nous trouvons aussi cette source de sanctification, qui rejoint l’argument qui sera employé au concile.
Enfin, il frôle le problème de l’inhabitation divine : voir ci-dessous.

* Saint Augustin a été accusé de trop s’intéresser à la grâce, à cause de la querelle avec Pélage, et pas assez au Saint Esprit. Il ne l’oublie cependant pas et dans son livre sur la Trinité il lui consacre du temps, non seulement pour montrer qu’il est coéternel avec le Père et le Fils, mais pour scruter sa qualité propre. Il la souligne dans le mot de « don », en précisant :

Pourquoi le Fils n’est-il pas lui aussi Esprit Saint, puisque lui aussi sort du Père (Jean 15,26) ? Sans doute, le Saint Esprit sort du Père, mais sous forme de don, non de naissance. Aussi bien ne l’appelle-t-on point fils. (L. 5, ch. 14, § 15)

Le Saint Esprit est éternellement don, mais temporellement donné. (L. 5, ch. 16, § 17)

Il faut signaler ce texte qui illustre notre propos de cette année, devenir Dieu, où saint Augustin n’attribue pas cela à l’Esprit.

L’âme voit intérieurement la beauté de certaines choses, dans la nature souveraine de Dieu. Alors qu’elle devrait demeurer dans la jouissance de ces biens, elle prétend se les attribuer à elle-même ; refusant de devenir semblable à Dieu par Dieu, mais voulant être par elle-même être ce qu’est Dieu, elle se détourne de lui. (L. 10, ch. 5, § 7)

* Saint Thomas d’Aquin consacre deux questions de la Prima pars de la Somme théologique au Saint Esprit : ce vocable est son nom propre ; il procède du Père et du Fils (contentieux avec les chrétiens d’Orient) ; il est amour, car il procède du Père par voie d’amour (alors que le Fils est engendré par voie d’intelligence, comme la parole) ; il est don, car don et amour sont intrinsèquement liés.

Dans la I-II, il consacre une question aux dons du Saint Esprit, en général, principalement pour essayer de les distinguer des vertus théologales, foi, espérance et charité, qui sont aussi des dons de Dieu : « Les vertus théologales sont celles par lesquelles l’âme est unie à Dieu….les dons rendent toutes facultés de l’âme capables de se soumettre à la motion divine » (q 68,a.8, réponse). La vraie différence est donc dans le caractère multiple des dons (référence à Isaïe 11) et dans leur caractère parfois exceptionnel. Puis il compare les fruits de l’Esprit aux béatitudes, pour souligner que ceux–ci leur sont supérieurs car ils installent l’âme dans la perfection reçue de Dieu, tout en préservant la suréminence de la charité.
Chose curieuse, le détail des dons du saint Esprit va être traité à propos de chaque vertu qu’ils perfectionnent.

Mais surtout, on retiendra son analyse de la Loi Nouvelle (q. 106 à 108) dans laquelle il affirme que celle-ci est la grâce du saint Esprit.

Ce qui prime dans la loi de la nouvelle alliance, ce en quoi réside toute son efficacité, c’est la grâce du Saint Esprit, donnée par la foi au Christ. C’est donc précisément la grâce du Saint Esprit, donnée à ceux qui croient au Christ, qui constitue au premier chef la loi nouvelle. (q. 106, a.1, réponse)

* Signalons, pour finir cette partie positive, que l’étude du Saint Esprit, de son action dans notre sanctification aussi bien que dans la vie de l’Église, a pris un regain de force au 19° siècle sous le double aiguillon des Orthodoxes et des Protestants. Au 20° siècle, cela a produit les études poussées des PP Galtier (Le Saint Esprit en nous d’après les Pères grecs, 1950), Bouyer (L’Esprit Paraclet), et la forte imprégnation de la théologie de l’Esprit Saint dans les œuvres des cardinaux Congar et surtout Balthasar.

IV – Réflexion théologique

* Notre enquête sur le Saint Esprit nous a fait percevoir qu’il est don. Don substantiel du Père à son Fils, comme il est leur amour substantiel. C’est ce que nous chantons dans le Veni creator : altissimi donum Dei, don du Dieu Très-Haut. Ce que nous retrouvons dans la parole sacramentelle de la confirmation : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu. » Comment devient-il, d’une part celui qui nous est donné, d’autre part la source des dons spirituels dont nous bénéficions.

En Dieu, l’Esprit « ferme » la ronde des personnes. Il assure la cohésion d’amour des trois personnes. En un sens, il est au bout du processus éternel de leur ronde aimante. On peut même aller jusqu’à dire que face à la source primordiale qu’est le Père, face à la réponse aimante du Fils, qui se reconnaît totalement dépendant de lui, face à leur union d’amour qui est sa source, il apparaît « infécond ». Pourtant, son rôle de don est de faire vivre le cercle d’amour des Trois. Mais ce serait oublier que la générosité du don est sa réalité propre. Nous devons donc retourner les termes du problème. Puisque l’Esprit nous est révélé comme la source des dons, c’est qu’il est dans l’éternité bienheureuse de Dieu capable de donner. Nous pouvons donc contempler en Dieu la surabondance qui ne replie pas les personnes sur elles-même mais les élance les unes vers les autres. Le « don » en Dieu est aussi celui qui donne. Il lui revient donc de nous faire partager cette vie et cet amour.

On comprend mieux alors que ce rôle devienne le sien dans la vie spirituelle. Don il est, mais aussi source de dons.

* Nous avons employé le mot inhabitation. Il est cher à la théologie latine, les grecs préférant divinisation. Cette affirmation est basée sur le verset de l’évangile de Jean : « Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre demeure » (14,23). Ce mot de demeure est cher à saint Jean pour signifier la proximité, l’intimité avec le Maître, depuis les Apôtres qui demeurèrent avec Jésus après leur appel (1,39), jusqu’à la promesse de nous préparer une demeure (14,2). Bien que cela ne soit pas le même mot, on peut rapprocher cette idée de l’affirmation que le Verbe fait chair a demeuré parmi nous (1,14). Cette affirmation d’une demeure va se préciser avec l’envoi de l’Esprit que Jésus promet comme une aide, une présence réconfortante. Voir la prière de conclusion de la prière Veni sancte Spiritus : « éprouver toujours le réconfort de sa présence. » On retrouve cette prière dans la messe votive du Saint Esprit.

Une première explication nous situe dans le domaine des réalités spirituelles. Les corps ont une extériorité, ils sont impénétrables. Les esprits ne sont pas opaques et peuvent s’interpénétrer. C’est pour cela que Jésus peut dire : Le Père est en moi et je suis dans le Père (Jean 14,10). Nous comprendrons mieux cela en relisant la scène du baptême du Christ. Il est précisé que l’Esprit ne tombe pas sur lui, ou ne fond pas sur lui comme sur les Juges ou les prophètes, mais il apparaît comme une réalité qui lui appartient. Cette colombe, lointain écho de l’Esprit créateur qui planait sur les eaux primordiales (Genèse 1,1), manifeste la présence de l’Esprit, comme une possession tranquille. Certains commentateurs donnent l’image de l’oiseau qui volète au dessus de son nid ; il y est chez lui. Jésus a donné à ceux qui croient en lui de vivre à sa manière la présence de l’Esprit.
Le danger de ce langage est celui de la chosification. L’Esprit n’est pas une chose qui se logerait dans notre être. C’est pour exorciser ce danger que la traduction liturgique du verset Jean 14,23 se contente de dire : Nous irons demeurer auprès de lui.

Il faut donc choisir un langage dans le domaine de la relation. En parlant de proximité, d’ouverture de cœur, d’accueil d’une personne nous comprendrons mieux cette importante réalité : le chrétien est habité par Dieu. Nous affirmons que cela va même plus loin, il est immergé dans la vie de Dieu. En nous donnant l’Esprit, le Père nous considère comme ses fils,,il nous regarde et nous aime comme le Fils, et nous donne l’Esprit sans mesure. (Jean 3,34)

* Après avoir essayé de percer le mystère de la personne de celui qui est don, il ne nous reste plus qu’à énumérer les cadeaux qu’il nous fait.
La théologie médiévale a fortement insisté, à la suite de saint Paul sur les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, en précisant qu’elles étaient les dons durables, stables, que l’Esprit fait au croyant. Elles l’installent dans une amitié durable avec Dieu. Il faut les comprendre comme une transformation de notre être. L’homme, incapable par nature de remonter vers Dieu, même si il a été créé pour cela, est pétri de nouveau, refondu, en quelque sorte. Par elles, nous sommes rendus aptes à écarquiller les yeux sur le secret divin (foi), à désirer un rencontre plénière (espérance), à nous faire vivre dans l’amour qui vient de Dieu et qui déborde vers les frères humains(charité).

À côté de ces dispositions stables, il y a des dons plus particuliers, distribués selon la sagesse de l’Esprit. Ils peuvent caractériser tel ou tel croyant. Ce que nous nommons des charismes, celui de la parole, de l’action charitable, et tant d’autres qui ornent l’Église dans son infinie variété. Voir la pléiade d’ordres de religieux, chacun avec son charisme…. Paul précise qu’ils sont toujours donnés par l’Esprit en vue du bien commun.

Ces dons peuvent être plus ponctuels et pousser le croyant à telle ou telle action décisive pour le bien de toute l’Église.

Il faut maintenir qu’à travers tout cela la liberté du croyant n’est pas annihilée. Au contraire, Dieu se plaît à passer par les mécanismes humains, psychologiques ou spirituels, les plus complexes. De même que dans la Trinité l’Esprit assure la différenciation des personnes, de même l’Esprit a un rôle personnalisant dans le cœur du croyant. Celui-ci n’est jamais si libre que lorsqu’il se soumet au flux de l’Esprit. On connaît la réponse du saint, qu’il partage avec le héros : « Je ne pouvais pas faire autrement ». Face à la sclérose du péché, qui pousse le pécheur à user de sa liberté sans concertation avec Dieu, la motion de l’Esprit libère et transfigure chaque élan. Si Dieu nous a créés libres, ce n’est pas pour agir à notre place lorsque nous devenons croyant, mais pour valoriser notre action et la rendre apte à atteindre son but.

Conclusion

La richesse du don de l’Esprit nous apparaîtra encore plus dans le détail de cette vie d’enfant de Dieu qui nous occupera dans les prochaines communications.

1 – Esprit Saint, viens en nos cœurs, envoie-nous du haut du ciel un rayon de ta clarté.

2 – Protecteur des miséreux, comble-nous de tous tes dons, illumine nos esprits.

3 – Souverain consolateur, très doux hôte de nos cœurs, tu leur gardes la fraîcheur.

4 – Tu reposes du labeur, tu apaises les ardeurs, et tu viens sécher les pleurs.

5 – Ô lumière de bonheur, viens briller au plus profond de tous tes fidèles.

6 – Rien ne peut sans ton secours, en tout homme subsister, rien qui soit sans tache.

7 – Lave ce qui est souillé, baigne toute aridité, et guéris les cœurs blessés.

8 – Assouplis toute raideur, viens réchauffer la froideur et redresse les erreurs.

9 – A tous ceux qui ont la foi, et qui se confient en toi, donne tes sept dons sacrés.

10 – Donne mérite et vertu, donne le salut final, dans la joie d’éternité !

Séquence de la messe de la Pentecôte