La fête que les catholiques célèbrent au sommet de l’été et qui se rapportent à l’Assomption de la Vierge Marie (sa montée au ciel) présente l’avantage de rassembler en une idée un dogme), l’essentiel de la vision chrétienne de l’homme. En la figure de la mère du Christ, c’est toute l’humanité qui reconnaît sa vocation à être saisie, entrainée jusqu’au cœur du mystère de Dieu. Humanité est à prendre au sens le plus réaliste, au-delà d’une notion morale. L’homme n’est pas uniquement esprit à rejoindre le monde céleste car cet esprit habite une chair qui solidairement participera aussi à l’Assomption.
Marie, comblée de grâce, précède ses frères et sœurs en cette démarche inouïe que les Pères de l’Église ont caractérisée avec une formule admirable : le Christ s’est fait homme, pour que tous les hommes deviennent Dieu. Ce n’est pas un paradoxe verbal, c’est le paradoxe même de la créature façonnée à l’image de Dieu et qui n’a d’autres destinations que la vie divine, la montée et l’intégration, corps et âme, dans le foyer d’un Dieu qu’il appelle à entrer dans sa vie d’amour trinitaire.