Introduction
Dans le langage courant le mot de révélation semble avoir deux connotations : une parole dite, et un voile levé sur une connaissance peu connue. Ce dernier sens est d’ailleurs l’étymologie du mot révélation = lever un voile.
La théologie a adopté se mot. Elle en a peu à peu précisé le sens, pour arriver à une première définition : une parole de Dieu aux hommes. Même si, en fin de parcours, nous enrichirons considérablement cette définition c’est cette parole de Dieu aux hommes que nous allons essayer de saisir en son surgissement. Celui-ci semble lié à un événement précis, la rencontre de Dieu et de Moïse au Mont Sinaï (ou Horeb). Étudions d’abord ce que nous disent les textes de la Bible sur le sujet.
I – Les textes du Livre de l’Exode
Exode 3
Moïse faisait paître le petit bétail de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madiân ; il l’emmena par-delà le désert et parvint à la montagne de Dieu, l’Horeb. L’Ange du Seigneur lui apparut, dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson. Moïse regarda : le buisson était embrasé mais le buisson ne se consumait pas.
Moïse dit : » Je vais faire un détour pour voir cet étrange spectacle, et pourquoi le buisson ne se consume pas. » Le Seigneur vit qu’il faisait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson. » Moïse, Moïse « , dit-il, et il répondit : » Me voici. » Il dit : » N’approche pas d’ici, retire tes sandales de tes pieds car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Et il dit : » Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Alors Moïse se voila la face, car il craignait de fixer son regard sur Dieu. Le Seigneur dit : » J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel, vers la demeure des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizzites, des Hivvites et des Jébuséens. Maintenant, le cri des Israélites est venu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que font peser sur eux les Égyptiens. Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les Israélites. »
Moïse dit à Dieu : » Qui suis-je pour aller trouver Pharaon et faire sortir d’Égypte les Israélites ? » Dieu dit : » Je serai avec toi, et voici le signe qui te montrera que c’est moi qui t’ai envoyé. Quand tu feras sortir le peuple d’Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. Moïse dit à Dieu : » Voici, je vais trouver les Israélites et je leur dis : « Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. » Mais s’ils me disent : « Quel est son nom ? », que leur dirai-je ? » Dieu dit à Moïse : » Je suis celui qui est. » Et il dit : » Voici ce que tu diras aux Israélites : « Je suis » m’a envoyé vers vous. »
Dieu dit encore à Moïse : » Tu parleras ainsi aux Israélites : » « Je suis », le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est mon nom pour toujours, c’est ainsi que l’on m’invoquera de génération en génération. » (1-15)
S’il est intéressant de découvrir le mécanisme d’une rencontre avec Dieu, d’une vocation, notre propos sera plutôt de savoir ce que Dieu veut faire connaître.
Mesurons d’abord l’audace de Moïse qui demande son nom à Dieu. Quand on sait que, dans la pensée hébraïque, le nom c’est la personne, que nommer quelqu’un c’est en quelque sorte avoir prise sur lui (Dieu fait passer devant Adam les animaux pour qu’il les nomme : Genèse 2, 19), cette demande, même rendue nécessaire, estime Moïse, par la mission qui est confiée, reste un peu stupéfiante. Dieu s’y soumet par cette réponse dont les interprétations sont variées. On peut d’abord y lire une fin de non-recevoir : « Petit curieux, je suis qui je suis .» Mais la tradition y a vu beaucoup plus : la présence permanente de Dieu à celui qui l’interpelle et auquel il confie une mission : « Je suis qui je serai, le Dieu qui t’accompagnera » avec la perception qu’il y aura beaucoup à découvrir. La théologie médiévale a interprété ce nom comme l’affirmation que la réalité même de Dieu c’est d’être, d’exister : « Je suis celui qui est, qui existe pleinement, qui est l’être par excellence. » Le philosophe E. Gilson nomme cela la métaphysique de l’Exode. Le Judaïsme, lui, a gardé de cette révélation un sentiment d’émerveillement et de respect infini : on ne prononce pas ce nom, on l’écrit en abrégé (les quatre lettres, le tétragramme sacré), à tel point que la prononciation originale de ce saint nom a été perdue et que «Yahvé » n’est qu’une reconstitution hypothétique.
Quels traits sur Dieu ce texte nous donne-t-il ?
Un Dieu qui s’inscrit dans une histoire. C’est le sens de cette référence aux patriarches. Mais aussi aux actions qui vont être conduites par Moïse au nom de Dieu. Pour l’ensemble de la Bible, cela va devenir une caractéristique de la religion d’Israël. On nommera cela le dessein de Dieu.
Un Dieu qui a de l’intérêt pour l’homme : « J’ai vu la misère…j’ai entendu le cri…. » et qui va agir pour lui.
Exode 33
Moïse dit Dieu : » Fais-moi de grâce voir ta gloire. » Et Dieu répondit : » Je ferai passer devant toi toute ma beauté et je prononcerai devant toi le nom du Seigneur. Je fais grâce à qui je fais grâce et j’ai pitié de qui j’ai pitié. Mais, dit-il, tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. » Le Seigneur dit encore : » Voici une place près de moi ; tu te tiendras sur le rocher. Quand passera ma gloire, je te mettrai dans la fente du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que je sois passé. Puis j’écarterai ma main et tu me verras de dos ; mais ma face, on ne peut la voir. (18-23)
Dans cette rencontre, nous découvrons un autre aspect : Dieu est inaccessible à nos seules forces. Cela ne veut pas dire qu’il ne veut pas qu’on le connaisse, mais qu’il ne se fait connaître que quand il le veut et comme il le veut. Ne pas voir sa face sans mourir rappelle aussi l’immense différence entre Dieu et l’homme. Certes l’homme est fait pour rencontrer Dieu, mais en mesurant qu’il ne le fait que par la bienveillance, la grâce de Dieu. La très belle remarque « de dos » nous apprend que nous ne voyons souvent l’œuvre de Dieu qu’une fois qu’elle s’est déroulée. On remarquera aussi que Dieu « prononce son nom », continuité avec la révélation du Buisson Ardent. Ce nom est déjà enrichi par la mention : « Je fais grâce… » et le sera encore dans la scène qui suit où le Seigneur se proclame : « Dieu miséricordieux et bienveillant…) (34, 6)
Exode 24
Dieu dit à Moïse : » Montez vers le Seigneur, toi, Aaron, Nadab, Abihu et soixante-dix des anciens d’Israël, et vous vous prosternerez à distance. Moïse s’approchera seul du Seigneur. Eux n’approcheront pas et le peuple ne montera pas avec lui. « Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et toutes les lois, et tout le peuple répondit d’une seule voix ; ils dirent : » Toutes les paroles que le Seigneur a prononcées, nous les mettrons en pratique. »
Moïse mit par écrit toutes les paroles du Seigneur puis, se levant de bon matin, il bâtit un autel au bas de la montagne et douze stèles pour les douze tribus d’Israël. Puis il envoya de jeunes Israélites offrir des holocaustes et immoler au Seigneur de jeunes taureaux en sacrifice de communion. Moïse prit la moitié du sang et la mit dans des bassins, et l’autre moitié du sang, il la répandit sur l’autel. Il prit le livre de l’Alliance et il en fit la lecture au peuple qui déclara : » Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons et nous y obéirons. » Moïse, ayant pris le sang, le répandit sur le peuple et dit : » Ceci est le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous moyennant toutes ces clauses. »
Moïse monta, ainsi qu’Aaron, Nadab, Abihu et soixante-dix des anciens d’Israël. Ils virent le Dieu d’Israël. Sous ses pieds il y avait comme un pavement de saphir, aussi pur que le ciel même. Il ne porta pas la main sur les notables des Israélites. Ils contemplèrent Dieu puis ils mangèrent et burent. Le Seigneur dit à Moïse : » Monte vers moi sur la montagne et demeure là, que je te donne les tables de pierre – la loi et le commandement – que j’ai écrites pour leur instruction. » (1-12)
Pour décrire la conclusion de l’Alliance, ce texte combine plusieurs manières de faire : les sacrifices et le rite du sang, élément vital pour sceller l’Alliance (cf. Abraham en Genèse 15), le repas cultuel, avec cette affirmation insolite, ils voient Dieu, mais sans description, ni sanction. Enfin, le texte, les tables de la Loi, qui seront conservées dans l’Arche et relues régulièrement, à l’instar des traités d’alliance de l’Orient Ancien qui étaient déposés dans les temples des deux nations et proclamés régulièrement.
Mais ce que nous tirerons de ce texte est que la rencontre de Dieu, l’écoute de ses volontés, de sa parole, se situe dans un cadre liturgique, associant écoute, réponse positive du peuple, offrande, et repas de communion.
II – Reprise des traits du Dieu qui se révèle au Sinaï
* Redisons que la rencontre du Buisson Ardent s’inscrit dans une histoire et inaugure une histoire : référence aux Patriarches et annonce de la libération d’Égypte. La parole de Dieu devient événement.
* Ce Dieu qui parle est le Dieu « ami des hommes ». Il ne dépend par d’eux, il est uniquement mû par le désir de leur procurer le bonheur, malgré leur état délabré à cause du péché. Compassion, qui va d’ailleurs avec des exigences, puisqu’il leur fait savoir ce qui est bon pour eux, même si cela ne leur plaît pas. Cette révélation est totalement désintéressée. Dieu n’est jaloux de l’homme. Le seul texte qu’on pourrait invoquer dans le sens contraire est celui de la Tour de Babel (Genèse 11, où Dieu semble craindre la bonne entente entre les hommes et va s’arranger pour qu’ils ne s’entendent pas), survivance d’une conception de Dieu qui n’aura pas d’écho dans le reste de la Bible.
* Un Dieu qui a l’avenir devant lui et qui prend son temps pour réaliser son plan. Le dessein bienveillant de Dieu n’est pas à l’horizon d’une génération, mais englobe toute l’histoire. Ceci va retentir dans toute l’histoire sainte, et encore maintenant : « Jusques à quand, Seigneur… » soupirent tous les croyants, y compris les chrétiens qui voudraient hâter la venue finale du Christ. Nous retrouverons cet aspect dans l’originalité de la parole biblique.
III – Comment Dieu parle-t-il ?
On assiste dans la Bible à un approfondissement de cette parole de Dieu aux hommes.
La religion de l’Alliance partage au début avec les autres religions des formes archaïques. Par exemple, le sort : on pose une question et par un procédé analogue à celui des boules blanches ou noires, Urim ou Tumin, Dieu est censé donner la réponse. (Nombres 27, 21). Plus tard, cela deviendra un ornement de l’habit du Grand Prêtre. Il y avait aussi la divination, avec des coupes dans lesquelles ont lisait la volonté de Dieu. On trouve cela dans l’épisode de Joseph qui fait cacher sa coupe de divination dans le sac du plus jeune de ses frères pour le retenir ( Genèse 44,5). Cette « lécanomancie » sera ensuite interdite par la Loi mosaïque. Les transes, comme celles qui animèrent les faux prophètes de Baal, (1 Rois 18), rappèlent celles de la Sibille qui respirait des vapeurs soufrées pour obtenir un état second durant lequel elle prononçait son oracle.
Un certain progrès est visible avec les songes. Cette partie un peu obscure de notre conscience semblait apte à véhiculer les paroles divines. Le Nouveau Testament est encore abondant sur le sujet, depuis Joseph (Matthieu 1,20) jusqu’à saint Paul (Actes 16,9). C’est une avancée dans la mesure où l’on quitte des moyens « mécaniques » pour s’approcher du psychisme humain. Cela sera encore plus vrai quand il s’agit de vision, où le sujet, quelque soit l’état dans lequel il l’expérimente, peut raconter et interpréter ce qu’il voit. On remarquera que ces phénomènes sont la plupart du temps entourés d’un contexte de prière, ce qui souligne leur lien avec Dieu. Mais surtout cette étape souligne que le sujet de cette révélation est engagé avec toute son intelligence, même s’il prononce des paroles dont la portée dépasse le sens immédiat. Nous reprendrons cela lors de la communication sur les prophètes et les évangélistes.
IV – Originalité de la révélation biblique.
Les religions oraculaires, c’est-à-dire celles où Dieu parle, sont nombreuses, et nous avons vu qu’il y en a trace dans la religion de l’Alliance. D’un autre côté, il y a des religions que nous pourrions qualifier de philosophiques, celles qui ne doivent leur existence qu’à la réflexion des hommes (ex : le stoïcisme, dans l’univers gréco-romain, qui a contribué à une grande moralisation du comportement). Quelle est donc l’originalité de le religion de l’Alliance ?
Par rapport aux religions oraculaires, on peut d’abord souligner que ces paroles divines concernent de moins en moins des problèmes immédiats, entrée en guerre par exemple, mais qu’elles s’attachent de plus en plus à un devenir important : le sort du peuple (au départ la libération de l’esclavage d’Égypte, plus tard sa survie au milieu des nations).
De même pour le comportement. On sait que des codes de comportement sont présents dans d’autres religions du Moyen-Orient Ancien, mais peu se réclament d’une origine divine, même si c’est par autorité divine que le roi le prononce.
Mais surtout, ces paroles divines vont s’inscrire dans le temps et prendre très vite l’aspect d’un plan divin. Ceci est sensible dans la variété des paroles reçues qui va s’adapter aux différentes manière de vivre du peuple : nomade, puis semi sédentaire, sédentaire et enfin agricole ou urbain. En un sens, le Peuple de Dieu est constitué autour de cette parole qui sera sa mémoire. Nous verrons les efforts que les prophètes feront pour rappeler cette vérité essentielle au peuple qui aura toujours tendance à l’oublier, pour être « comme les autres nations ». Seul, le calendrier liturgique va garder la trace de la variété de ces aspects, avec des fêtes, souvent d’origine agraire et qui reçoivent leur lettre de noblesse d’événements de l’histoire du salut : ex la fête de la Pâque oubliera très vite son origine pour ne parler que de la délivrance d ‘Égypte. Nous devons donc reconnaître à la parole biblique un triple caractère : elle n’est pas isolée, mais s’inscrit dans une histoire, elle est alors coordonnée, elle ne n’ignore pas les précédentes, mais les enrichit, les approfondit, enfin, elle a un sens, elle est orientée vers un but qui va se dévoiler peu à peu.
Mais surtout, il faut mettre en avant le contenu des cette parole qui, si elle trace un avenir pour le peuple élu, ne manque pas de dire quelque chose sur Dieu lui-même, ce qui nous ramène à l’objet de notre étude, qui est ce Dieu nous parle. Sans vouloir tomber dans un anachronisme facile, c’est la différence avec l’Islam qui a un tel respect pour Dieu qu’il s’interdit d’en dire plus que les 99 noms glanés dans le Coran.
V – La problématique actuelle
Jusqu’à présent nous nous en sommes tenus à une lecture directe des textes bibliques. Mais il faut savoir que, depuis plusieurs années, un grand travail s’est fait pour mieux comprendre dans quel contexte ont été élaborés ces textes.
Il y a d’abord eu l’affirmation que beaucoup de textes sont plus tardifs qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Certains vont même jusqu’à affirmer que presque tous n’ont eu leur forme définitive qu’après l’Exil (fin du 6° siècle, début du 5° siècle). D’autres ont été sensibles aux motivations qui ont présidé à certains textes : par exemple, donner une légitimité à la dynastie davidique.
Ces différentes approches ne sont pas sans poser un gros problème : peut-on encore parler d’événement dans la Bible, au sens où nous l’avons étudié ? Ne sommes nous pas en présence d’une mise en valeur d’un état du peuple qui s’interroge sur ses origines quitte à se créer une mythologie pour se justifier ? C’est là un grand problème actuel, celui du rapport du texte et de l’événement. À force d’être sensible aux circonstances littéraires d’un texte, on risque d’oublier qu’il a un rapport avec son contenu, surtout si celui-ci est de l’ordre de l’histoire, ce qui est éminemment le cas pour les textes bibliques. Certes, il faut reconnaître qu’avec la distance qui, obligatoirement, sépare l’événement de la rédaction du texte, la saisie de l’événement est bien difficile. Le chantier est donc ouvert par les publications qui abondent dans ce sens.
Peut-on risquer une amorce de solution ? Elle tient à la fois du bon sens et des luttes exégétiques de la deuxième moitié du 20° siècle ? Peut-on admettre de sang froid qu’une série de textes qui se présente avec l’autorité d’une tradition très soucieuse de vérité, et qui prétend s’appuyer sur un événement du passé, ne repose que sur un désir de valoriser tel ou tel état du peuple, alors que celui-ci a été souvent mis en couse par les prophètes ? Peut-on penser qu’une telle originalité de pensée et d’action ait pu naître dans l’esprit de certains rédacteurs, sans que ceux-ci s’appuient sur un fondement historique, même minime ? La comparaison avec le problème historique de Jésus est la suivante : si on refuse la présence d’un nommé Jésus à l’origine du Nouveau Testament, on est obligé de lui trouver un inventeur qui serait encore plus génial et extraordinaire que ce Jésus dans il est question. Par économie de pensée et de merveilleux, il a bien fallu accepter qu’il y ait eu un personnage nommé Jésus à l’origine de tout cela. Revenons à l’Ancienne Alliance : devant la profondeur, et l’étonnante fécondité de l’événement du Sinaï, il semble indispensable qu’il y ait eut l’expérience singulière d’un personnage d’exception, en l’occurrence Moïse, même si on est autorisé à voir tous les compléments et les approfondissements que la tradition ultérieure a pu y ajouter, sans en dénaturer le fond.
C’est peut-être le sens de cette décision de la Commission Biblique, qui en pleine crise moderniste, affirmait sereinement l’authenticité mosaïque du Pentateuque, non pas pour prétendre qu’il avait tout dicté lui-même, y compris le récit de sa propre mort, mais pour tenir bon sur le fait que Dieu a agit à travers un individu précis qui a infléchi le reste de l’histoire.
Conclusion
Admirons une fois de plus l’œuvre de Dieu qui ne méprise pas les intermédiaires humains dont il se sert, mais qui veut entrer dans notre histoire à un instant précis pour nous en monter le sens.