Un pape qui réveille - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Un pape qui réveille

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Chaque pape a sa personnalité et tous ceux que nous avons connus dans la période récente ne manquaient ni de caractère ni de charisme. François, qui vient de fêter le second anniversaire de son pontificat, se distingue de ses prédécesseurs par une sorte de spontanéité vive, qui a séduit les foules et explique son étonnante popularité. On se tromperait pourtant à ramener sa personne à des données purement psychologiques. L’homme est d’abord un être spirituel, qui n’a pas choisi au hasard son appartenance à la Compagnie de Jésus. On ne se met pas impunément à l’école d’un maître comme saint Ignace de Loyola. Une vie entière marquée par la pratique des Exercices façonne l’âme, de telle sorte qu’elle respire dans l’espace des conseils évangéliques. À cela s’ajoute le fait que ce jésuite est aussi un pasteur, qui n’a cessé de cheminer avec le peuple dont il avait la charge. C’est pour cette raison qu’il a toujours cultivé un sens du contact direct, de l’interpellation spontanée, dont il a gardé l’usage comme évêque de Rome, en charge d’une responsabilité universelle.

François procède souvent par des phrases percutantes, qui surprennent. Il agit moins en professeur qu’en vrai prédicateur qui secoue son auditoire. Cela ne l’empêche pas d’être imprégné d’une culture vaste et profonde — celle dont il a témoigné lors d’un long et fameux entretien avec les revues jésuites. Mais un de ses charismes propres est de percer l’écorce superficielle de ses interlocuteurs pour les faire réagir. Parfois même, cela atteint un rare degré de provocation et d’interpellation. On se souviendra longtemps de sa véritable algarade à la Curie romaine. Algarade dont la portée dépassait forcément ses collaborateurs immédiats pour atteindre tous ceux qui, en prenant connaissance, ne pouvaient pas ne pas se sentir eux-mêmes visés. Il est trop facile de croire que pareille monition ne s’adresse qu’aux autres ! En agissant ainsi, le Pape est dans le droit fil de l’Évangile et de la prédication de Jésus lui-même. Peut-être, pour le comprendre, faudrait-il revenir aux attestations de certains prophètes du christianisme. On connaît la prédilection de Jorge Bergoglio pour notre compatriote Léon Bloy, dont la véhémence secouait toutes les bonnes consciences. On pourrait sans doute se référer aussi à un Kierkegaard dont la vertu est de rappeler que le christianisme est bien autre chose qu’un phénomène historico-social. Il est paradoxe et scandale.

Paradoxe et scandale d’un Dieu mourant du supplice réservé à l’esclave. Voilà qui nous renvoie à l’esprit même de l’Année jubilaire de la Miséricorde qui se profile. « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous soulagerai » (Mt 11,28). Tel est le visage de Celui qui vient à nous dans l’attente du Grand Triduum de l’année.