Un Dieu de miséricorde et de paix - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Un Dieu de miséricorde et de paix

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Dimanche, à l’angélus sur la place Saint-Pierre, le pape François ne pouvait dissimuler son émotion, en évoquant la tragédie qui s’était produite à Paris, le vendredi précédent : « Je veux réaffirmer avec force que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité, et utiliser le nom de Dieu pour justifier ce chemin est un blasphème. » Comment ne pas retenir cette expression de blasphème qui caractérise aujourd’hui l’attitude d’assassins prétendant se réclamer de Dieu pour perpétrer leurs crimes ? La revendication des attentats parisiens par Daesh confirme de la façon la plus formelle cette captation de l’autorité divine pour justifier l’injustifiable : [sic] « Dans une attaque bénie dont Allah a facilité les causes, un groupe de croyants des soldats du Califat, qu’Allah lui donne puissance et victoire, a pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe, Paris. » Et encore : « Un groupe ayant divorcé la vie d’ici-bas s’est avancé vers leur ennemi, cherchant la mort dans le sentier d’Allah, secourant sa religion, son Prophète et ses alliés, et voulant humiliant ses ennemis. Ils ont été véridiques avec Allah, nous les considérons comme tels. Allah a conquis par leurs mains et à jeter la crainte dans le cœur des croisés dans leur propre terre. »

L’incorrection de la syntaxe n’empêche nullement la clarté du propos. C’est au nom d’Allah que les combattants du Califat ont agi à Paris, leur cause est revêtue de la caution divine. L’abomination du massacre se métamorphose, à travers cette dialectique, en attaque bénie. Le vocabulaire employé se veut strictement coranique. L’ennemi désigné a encouru la vindicte divine, qui exige le châtiment des impies. Faut-il en conclure que nous serions en pleine guerre religieuse ? Ce serait tomber dans un piège redoutable que de consentir à la logique d’affrontement mimétique que l’on veut nous imposer. Certes, il faut nous défendre, protéger nos concitoyens sur le sol national et s’opposer à l’adversaire là où il exerce sa terreur. Mais au seul motif de la paix internationale à rétablir. Jamais au nom d’une guerre religieuse qui nous situerait du même coup dans la rivalité avec notre contraire.

La pensée de notre ami regretté René Girard nous est une lumière dans l’opacité d’une telle tragédie. Car nul penseur n’a été, autant que lui, prévenu contre la perversité de la dénaturation du religieux qui produit le fanatisme et la terreur. Ce faisant, il était l’interprète de la révélation de l’Évangile. « Tu ne voulais ni holocauste ni sacrifice. Alors j’ai dit : me voici. » Le Christ, en avançant vers la Passion, affirme sa totale liberté par rapport aux pièges de la violence. Il rend témoignage à son Père, le Dieu de miséricorde et de paix.