Certaines sciences jouissent auprès du profane d’un prestige qui souvent embarrasse le spécialiste. Ainsi de l’électroencéphalographie. Ces électrodes, fixées sur le cuir chevelu et qui font s’agiter des aiguilles, ont toutes les apparences d’une machine à enregistrer la pensée, et c’est bien ainsi que, très souvent, elles sont plus ou moins clairement présentées par une vulgarisation facile. Le 8e Congrès international d’électroencéphalographie, qui vient de se tenir à Marseille, montre à quel point cette image est éloignée de la réalité. Dans son magistral exposé introductif, le Pr H. Gastaut, qui est l’une des plus hautes autorités mondiales en la matière, l’a rappelé avec autant de science que de verve.1
Voilà tout juste un demi-siècle, l’Allemand Hans Berger identifiait pour la première fois le rythme alpha, qui constitue l’activité électrique fondamentale du cerveau. Berger avait d’abord espéré que cette découverte promettait bel et bien que l’on pourrait un jour mettre en évidence les concomitances électriques de la pensée. Le rythme alpha, puis les autres rythmes, très vite identifiés à leur tour (bêta, delta, thêta), devaient dans l’esprit du pionnier allemand, aller en se diversifiant à mesure que les recherches deviendraient plus subtiles et plus complexes, jusqu’à finalement fournir des correspondances électriques rigoureuses à la fantasmagorie inaccessible et insaisissable de la vie intérieure.
« Le culte de l’alpha »
Or, note Gastaut, Berger lui-même dut bien vite reconnaître, à sa grande déception, que les rythmes de l’électroencéphalographie (eeg) ne constituent qu’un sous-produit très grossier de l’activité cérébrale, totalement incapable de nous fournir la moindre indication sur le contenu réel de la pensée elle-même. 2
Les seules indications valables (mais celles-là sont certaines) ont un caractère négatif. Par exemple, le rythme delta, signe du sommeil cérébral et physiologique, exclut la présence de la conscience attentive.
Malgré des recherches innombrables utilisant des moyens de plus en plus ingénieux, on n’est guère allé plus loin que les pionniers, et ce que l’on a découvert depuis une trentaine d’années a toujours tendu à limiter la signification psychique de l’activité électrique cérébrale.
Ici, la démonstration de Gastaut est écrasante. Devant les 1500 délégués de l’électrophysiologie mondiale, il projette sur un écran, côte à côte, deux variétés d’enregistrements eeg confrontés l’un à l’autre. A gauche, les divers rythmes électriques d’un certain cerveau (appelons-le A) ; à droite, ceux d’un cerveau B. Où peut-on voir, demande-t-il, la moindre différence entre les rythmes de A et ceux de B ?
Or, révèle-t-il parmi les éclats de rire, A est un homme et B est le plus primitif des singes, un tarsier qui existait déjà semblable à lui-même il y a trente millions d’années ! Peut-on raisonnablement contester que le sous-produit électrique de la « pensée » du singe soit rigoureusement identique à celui de la pensée humaine ? Il est donc clair que l’eeg ne traduit en aucune façon une correspondance physiologique de la pensée.
« Science sans conscience… »
Cela prouvé (et je passe sur d’autres démonstrations tout aussi convaincantes d’une communication qui dura plus d’une heure), Gastaut en vient avec une visible délectation à la partie polémique de son exposé, et j’ai eu, en l’écoutant, la satisfaction de constater que ce savant éminent était arrivé aux mêmes conclusions que je développe dans mon dernier livre (a). 3
C’est un fait, note-t-il, que la contemplation des mystiques s’accompagne de l’établissement du rythme alpha. Il est à peu près certain également que lors de la contemplation, ce rythme alpha, que l’on observe ordinairement dans la seule partie postérieure du cerveau, envahit aussi sa partie antérieure. Est-ce à dire que la contemplation, c’est le rythme alpha ? Cette assertion est tout simplement ridicule et absurde, rappelons-nous l’eeg du tarsier !
Or, constate Gastaut, un véritable « culte de l’alpha », dérisoire substitut de la contemplation mystique, est né et se développe aux Etats-Unis depuis quelques années. Il tente d’envahir l’Europe. Les adeptes de ce culte s’imaginent qu’en entraînant leur cerveau à produire de l’alpha moyennant un très élémentaire processus de conditionnement, ils atteignent aux mêmes états psychiques que les grands contemplatifs ! Non seulement cette prétention est illusoire, mais elle est psychologiquement dangereuse. Sait-on de quels états intérieurs tel ou tel rythme peut être accompagné ? En aucun cas ! On sait seulement que certains rythmes excluent certains états. Mais cela est bien limité et laisse la porte ouverte à toutes les aberrations.
Gastaut (qui n’est pourtant pas, dit-il, un homme religieux) dénonce avec une éloquence sarcastique les substituts de la vraie contemplation qui confondent la réalité de celle-ci avec le moins significatif de ses sous-produits. Il y a là, dit-il, un danger réel pour la santé mentale de notre temps à la recherche d’une vie spirituelle : que ceux qui veulent méditer entrent dans une église et se recueillent, qu’ils étudient l’enseignement des grands contemplatifs qui, eux, savent de quoi ils parlent. Mais qu’ils ne demandent pas à l’électroencéphalographie ce qu’elle ne saurait leur donner.
Et de conclure par un précepte plus que jamais valable ici : « Science sans conscience n’est qu’une ruine de l’âme. » Souhaitons que le texte en tous points remarquable de cette communication soit prochainement publié. Je ne manquerai pas d’en informer nos lecteurs.
Aimé MICHEL
(a) Aimé Michel : le Mysticisme, l’homme intérieur et l’ineffable (CAL, 114, Champs-Elysées, Paris, 1973).
Les Notes de (1) à (3) sont de Jean-Pierre Rospars
(*) Chronique n° 153 parue initialement dans France Catholique-Ecclesia – N° 1396 – 14 septembre 1973.
- Henri Gastaut (1915-1995) fit ses études de médecine à l’université de Marseille pendant la guerre (à la même époque Aimé Michel, également étudiant, y connut le froid et la faim). Il mena dès le début des recherches sur l’électroencéphalographie (EEG) à laquelle il avait été formé par Alfred Fessard (1900-1982), l’un des principaux artisans de la renaissance de la neurophysiologie en France après la guerre. Il se forma aussi en Angleterre à Bristol auprès de Grey Walter, neurophysiologiste et pionnier de la cybernétique, puis à Montréal auprès de Wilder Penfield et Herbert Jasper. Gastaut et ses collaborateurs apportèrent des perfectionnements à l’EEG qui eurent un grand retentissement, précisèrent les relations entre EEG et conditionnement et contribuèrent à la classification et au diagnostic des épilepsies.
Gastaut fut ainsi l’un des premiers à appliquer l’EEG à la médecine et à l’origine du regain d’intérêt pour l’épilepsie. Il publia près de 400 articles et une dizaine de livres, et forma un grand nombre d’étudiants qui formèrent « l’école de Marseille ». En 1960, il créa le Centre Saint-Paul (aujourd’hui Hôpital Henri Gastaut) de Marseille pour les enfants épileptiques qu’il dirigea jusqu’en 1972. Un laboratoire de recherches neurophysiologiques fut construit à côté que Gastaut dirigea de 1960 à 1971 (il devint, en 1964, l’unité 6 « Recherches neurobiologiques » de l’Inserm. Professeur titulaire de la chaire d’anatomie pathologique (1952-1972), puis de la chaire de neurophysiologie clinique (1973-1984) à la faculté de médecine de Marseille, il fut doyen de cette faculté (1967-1970), puis Président de l’université d’Aix-Marseille 2 (1971-1980). Il fut également président de la Fédération internationale des sociétés d’électroencéphalographie et de neurophysiologie (1957-1971) et de la Ligue internationale contre l’épilepsie (1953-1973). Il cessa toute activité, médicale ou scientifique, à partir de 1984.
Forte personnalité, comme on l’aura deviné à ce qui précède, il avait d’autres intérêts que la neurophysiologie, notamment la voile, l’art et l’anthropologie. En 1989, il céda, pour le tiers de sa valeur de l’époque, sa collection de crânes humains « sculptés, surmodelés, peints, gravés, momifiés, réduits de tous les continents » au Musée des Arts Africains, Océaniens et Amérindiens de Marseille qui ouvrit ses portes à la Vieille Charité en 1992.
Voir : http://www.vjf.cnrs.fr/histrecmed/notices/gastaut.html ;
http://www.vjf.cnrs.fr/histrecmed/entretiens/naquet/naquet.html ;
- Dans son livre cité en note, Aimé Michel s’est amusé de cette incapacité à remonter au contenu de la pensée à partir des phénomènes mesurables : « le cerveau de quatre imbéciles attablés à leur belotte produit exactement les mêmes concomitances physiques et le même eeg que celui de J.-S. Bach composant l’Art de la fugue. A ce compte, pour égaler sa pensée à celle du génie, il suffirait de taper le carton puisque, à s’en tenir aux manifestations observables sur l’eeg, les deux activités sont rigoureusement identiques. » (p. 52). Certes, on a fait mieux depuis avec l’imagerie cérébrale, mais on est encore loin d’accéder au contenu de la pensée quoiqu’en dise certains journalistes pressés.
- Le Mysticisme, l’homme intérieur et l’ineffable est le livre le plus ambitieux et le plus abouti d’Aimé Michel. Il est construit sur une articulation logique en trois temps (thèse, antithèse, synthèse si on veut) :
1° Il commence par exposer succinctement ce que signifiait la conscience pour les hommes d’avant l’époque moderne. « La richesse jamais épuisée de sa vie intérieure a depuis toujours convaincu l’homme que le monde invisible est aussi réel, sinon plus, que l’autre. Platon exprima jadis cette conviction dans son fameux mythe de la caverne, qui nous invite à reconnaître dans les choses l’ombre mouvante des idées éternelles. Jusqu’aux temps modernes, les hommes de toutes cultures ont fait du platonisme, comme M. Jourdain de la prose. Archimède, qui fut le premier grand génie de la science expérimentale, considérait les vérités géométriques comme plus réelles que la nature. (…). Ethnologues et historiens des religions témoignent qu’en tous temps et en tous lieux les hommes ont été aussi platoniciens qu’Archimède : ils ont cru à la réalité d’un monde invisible accessible à notre seule pensée. En tous temps et tous lieux, certains d’entre eux sont allés plus loin. (…) Ils ont cru pouvoir affirmer que ce monde invisible où se meut toute pensée est lui-même une pensée , personnelle comme la nôtre, c’est-à-dire se pensant comme un être pensant, sachant qu’elle sait, et que la destinée ultime de toute pensée mortelle est de découvrir et d’éprouver son identité avec elle (…). Ce sont les mystiques. » L’expérience mystique serait dans cette perspective la forme la plus élevée de l’expérience consciente. « Sans, pour l’instant, essayer de voir plus au fond ce qu’est l’expérience mystique, nous constatons donc qu’elle revendique la réalité d’un monde invisible, et que celui qui l’éprouve affirme se libérer par là même du monde des apparences. C’est cette allégation, sans cesse répétée par les mystiques de toute appartenance et de toute inspiration, qui fait d’eux des bannis, des étrangers au sein du monde spirituel contemporain. Car s’il y a toujours des mystiques, il n’y a plus personne pour les comprendre. (…) Pourquoi ? »
2° Cette question ouvre le second volet du triptyque. « La raison en est claire. Depuis la fin du XVIe siècle, un mode de connaissance nouveau, celui de la science expérimentale, envahit peu à peu tous les autres et, l’un après l’autre, les supplante. La science expérimentale ne connaît qu’un objet : les phénomènes, ou apparences. Son but unique, déjà défini jadis par Platon, c’est, mesures à l’appui, de rendre compte des apparences. (…) C’est là toute la démarche de la science. Il n’y en a pas d’autres. Il ne saurait y en avoir d’autre. Cette démarche est destructrice. Rien n’y résiste. Depuis trois siècles, toutes les autres approches traditionnellement pratiquées depuis la nuit des temps n’ont cessé de reculer devant elle. (…) C’est parce que tout homme, même ignorant, est désormais conscient de cette montée toute-puissante que les valeurs non récupérables par la science s’effondrent l’une après l’autre avant même d’être atteintes par sa poussée. Et chacun sent bien que le monde invisible traditionnel, pain spirituel quotidien de nos pères, est par essence étranger à la science. Dans ce qu’on lit tous les jours, dans ce que l’on voit à la télévision, dans les idées qui s’échangent et qui toutes, de plus en plus, se réfèrent à la science, il n’est jamais question d’esprit, d’au-delà, de réalités immatérielles, de survie, ni de rien de tel. Comment en serait-il autrement ? Rien de tout cela n’appartient au monde des phénomènes. (…) Dans un tel contexte intellectuel, tout ce qui veut imposer à la raison est par là même mystification présumée et dont il faut trouver le “truc”. Les succès toujours renouvelés de la science ont convaincu l’inconscient collectif de notre siècle que ce “truc” existe toujours. Il suffit de le chercher pour le trouver, et si même on ne le trouve pas, patience, on le trouvera. La mystification ainsi démasquée derrière le mystère ôte à celui-ci toute réalité. Quoique la science elle-même ne cesse de faire croître sous nos yeux l’immensité de ce que nous ignorons, son ascension jamais interrompue convainc même le non-scientifique (et, en fait, surtout lui) qu’il vaut mieux passer dès à présent par profits et pertes l’idée que quelque chose pourrait ne pas appartenir au monde de la science, donc au monde des phénomènes. Il n’existe donc de réalité dont on puisse parler que dans les phénomènes : tout le reste est rêverie. »
A la même époque, Jean Fourastié tenait des propos semblables dans plusieurs livres dont la lecture est toujours aussi recommandable. Dans l’un d’entre eux, Les conditions de l’esprit scientifique (coll. Idées, Gallimard, Paris, 1966), il note que l’homme primitif, soit 199 980 des peut-être 200 000 générations d’Homo sapiens, se pensait le centre du monde voire immortel, ne constatant la mort que comme accident. « Quelle dramatique histoire il a fallu pour descendre de cette illusion merveilleuse et simple à l’éphémère précarité de l’homme moyen d’aujourd’hui, qui ne croit même plus, en général, à l’immortalité de l’âme, ni à la résurrection des corps. Comment cet homme moyen n’en voudrait-il pas plus ou moins consciemment à la science, de cette dégradation, de ce dépouillement, de cette misère… Sans doute la science n’a-t-elle jamais nié l’existence ou la possibilité de faits ou d’évènements non observables, comme le sont justement l’existence de l’âme ou la résurrection future. Mais elle ronge progressivement toute l’atmosphère de pensée qui y faisait croire. » (p. 34).
3° Comment alors progresser dans ce domaine, comment examiner par les méthodes « modestes et limitées » de la science la prétention des mystiques à accéder à « une réalité qui dépasse les phénomènes » ? Cette question a tout du paradoxe insoluble. Aimé Michel ne prétend pas le résoudre sur le fond. Il part du constat que « nous sommes avertis de l’existence du mysticisme par un aspect de celui-ci qui appartient à l’autre univers, celui que le monde moderne reconnaît seul, celui des phénomènes, des mots : cet aspect, c’est le miracle, le prodige, que chacun peut observer s’il existe. (…) Quoique nous ne soyons pas certains, a priori, que le prodige et le miracle, supposés démontrés, démontrent la réalité du monde invisible où le mystique dit qu’il vit, on peut donc penser qu’il est intéressant et conforme à la modeste démarche de la science de rechercher en quoi consistent ces miracles allégués, ce que valent les témoignages et les observations qui les rapportent, comment on peut les expliquer, et, s’ils n’existent pas, comment expliquer leur persistante rumeur. Leur examen minutieux a, de plus, quelques chances d’éclairer ces obscures frontières où le monde invisible, s’il existe, commence à se séparer de celui qu’étudie la science, et, pourquoi pas ? de la faire un peu progresser en ouvrant des discussions et en proposant des idées. C’est un tel examen que je vais tenter. Ma position de départ sera celle du doute. (…) Le risque d’une telle démarche est sans doute de ne pas atteindre son but, si vraiment rien dans le fait mystique ne se prête à l’observation objective et extérieure. Mais même dans ce cas, la tentative serait instructive (…). »
Suivent sept chapitres où l’auteur entraîne son lecteur à examiner avec lui la physiologie des mystiques et autres yogis, les exercices ascétiques, la vie de Marie-Madeleine de’ Pazzi, la stigmatisation, l’inédie et la lévitation. Nous avons déjà parlé de certains de ces faits (voir les chroniques n° 83, Les mystiques au laboratoire, 11.01.2010 ; n° 106, L’avocat du diable, 01.09.2010) et il existe de nombreux autres livres sur le sujet, par exemple, J. Guitton et J.-J. Antier, Les pouvoirs mystérieux de la foi, Perrin, Paris, 1993 ; J. Boufflet, Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, F.-X. de Guibert, Paris, 1991 puis Le Jardin des Livres, Paris, 2001-2003 en 3 tomes ; L. Daly, Découvrir Dieu grâce à la science : Itinéraire spirituel d’un scientifique, L’Harmattan, 2006 ; M. Beauregard et D. O’Leary, Du cerveau à Dieu : Plaidoyer d’un neuroscientifique pour l’existence de l’âme, Guy Trédaniel, Paris, 2008 ; C. Tart, Le spirituel est-il réel ? Le psychologue, la science et l’extraordinaire, InterEditions, Paris, 2010. Si tous ces livres examinent des faits parmi « les plus impénétrables à l’esprit moderne » et des comportements qu’il est « plus facile de (…) considérer comme une folie que de (…) comprendre » (p. 77), celui d’Aimé Michel se signale par la diversité sans concession des faits présentés, la froideur provocante des analyses et la tension constante résultant de la confrontation du mysticisme et de l’esprit scientifique. Un contemporain, éduqué à rejeter les attitudes et faits mystiques, sera souvent tenter de détourner le regard à moins qu’il n’accepte de se livrer à une véritable ascèse intellectuelle.
Aimé Michel qui n’aimait pas écrire éprouva des difficultés à terminer ce livre durant l’été 1973. Il y parvint grâce à l’amicale pression de Louis Pauwels qui pensait que l’ouvrage passionnerait le public. Il n’en fut rien. Le mot « mysticisme » devait déjà être tenu pour synonyme d’irrationalité et de dérangement mental.
Quinze ans plus tard, à la demande de Marc de Smedt, Aimé Michel, peu avant de tomber malade, en prépara une version révisée. Il remplaça notamment les deux pages de conclusion par un huitième et dernier chapitre de dix pages. Cette version revue, publiée en 1988 sous le titre Metanoia : Phénomènes physiques du mysticisme par Albin Michel dans la collection Spiritualités vivantes (n° 57), est actuellement disponible en librairie et au format PDF.