Sainteté et papauté - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Sainteté et papauté

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Peut-on nécessairement associer papauté et sainteté ? Au regard de l’histoire, cela paraît quelque peu hasardeux, à cause de la vie de certains papes, qui fut cause de scandales. Mais l’insistance sur quelques cas, toujours les mêmes, ne saurait masquer que dans la continuité longue, il y a une connivence certaine entre l’exercice de la primauté romaine et une exemplarité évangélique, qui a constitué, notamment aux origines du christianisme mais aussi à l’époque contemporaine, un témoignage d’authenticité. Ce n’est pas pour rien que presque tous les derniers successeurs de Pierre sont l’objet d’une procédure d’enquête préparatoire à une béatification. On a pu sous-entendre, ici ou là, que c’est l’institution qui assurait son auto-promotion, en canonisant si vite ses représentants, mais l’argument apparaît faible au regard de la réalité profonde, attestée par les fidèles, ceux qui réclamaient avec la fraîcheur des premiers chrétiens : « Santo subito ! »

On pourrait d’ailleurs esquisser une analogie avec le domaine de la théologie qui, lui aussi, est en étroite relation avec l’appel universel à la sainteté, d’autant que l’objet du savoir du théologien, c’est Dieu lui-même ! D’une certaine façon, la seule théologie qui vaille, est celle des saints qui sont en connaturalité avec le mystère qu’ils ne peuvent traduire que pour l’avoir contemplé et savouré. Les papes, par leur magistère, participent étroitement de cette science des saints. Pourquoi ne participeraient-ils pas aussi à la sainteté, outre par leur pouvoir de sanctification sacramentelle, par le caractère très spécifique de leur autorité de gouvernement ? L’exousia, selon l’Évangile, n’est pas n’importe quelle autorité, elle correspond à l’appel d’en haut et suppose une transformation intérieure qui affecte la substance même du commandement.

Il faut dire que François, par son radicalisme évangélique, nous contraint à considérer l’Église, les ministères, le rapport au monde, de ce point de vue, qui pourrait encore se définir par la spiritualité de la kénose et du dépouillement. On ne comprend rien à son style personnel, à sa prédication, à sa façon de gouverner, si l’on ne saisit pas en préalable cette brûlure de la sainteté qui transforme tout de l’intérieur. La cérémonie de dimanche à Rome permettra sans aucun doute de mieux identifier sa façon de porter l’héritage, en mettant en évidence une tradition de sainteté pontificale qui, sous des aspects divers, ne cesse de conférer au charisme de Pierre son actualisation originale dans la trame de l’histoire.