S’il y a un Pape - France Catholique
Edit Template
Marie, secours des chrétiens
Edit Template

S’il y a un Pape

Copier le lien

Eh bien, il y en a un ! Quelle conséquence ? Tout d’abord, il n’est pas une figure de proue isolée, ou une personnalité religieuse qui vit loin dans un autre pays. Ce serait la vision des protestants, et de tout un chacun aux Etats Unis. Mais, en ce qui concerne l’Eglise catholique, le Christ  « la conduit par l’intermédiaire du Souverain Pontife et des évêques » (Vatican II) Dans l’Eglise, nous parlons de ce mystère où, en réalité : « Les liens qui lient l’Eglise de manière visible sont (la) profession de Foi, les sacrements, le gouvernement ecclésial et la communion.

Dans le même document, (la constitution sur l’Eglise), le Concile était très précis à propos de la relation entre les fidèles et les membres du gouvernement de l’Eglise : « En matière de Foi et de morale, les évêques parlent au nom du Christ et les fidèles doivent accepter leur enseignement et y adhérer d’un consentement religieux. » Maintenant, aux Etats Unis, nous savons que dans la majorité des cas cela n’arrive pas. Et les évêques sont-ils assez énergiques pour l’enseigner ? Est-ce même considéré comme une question ? La réponse expliquerait certainement l’échec de la hiérarchie à atteindre les gens avant les élections.

Bien sûr, les évêques parlent. Mais à quoi tient leur réticence à expliquer ce qu’impliquent leurs paroles ? Peut-être est-ce un problème pour d’autres temps, car le Concile continue.

Cette soumission de l’esprit et de la volonté doit être manifestée d’une manière spéciale au magistère authentique du Pontife de Rome, même s’il ne parle pas « ex cathedra » ; C’est-à-dire que cela doit être présenté de telle manière que son magistère suprême soit reconnu avec respect, ses jugements sincèrement acceptés, en accord avec son intention et sa volonté manifestes.

Rappelons-nous ceci la prochaine fois que quelqu’un essaiera de faire passer quelque chose de différent en invoquant le Concile. Et faisons remarquer la mention spécifique du magistère du pape – Pace- à tous ceux qui croient par erreur que nous ne devons offrir une soumission religieuse qu’aux enseignements explicitement infaillibles. Et il n’y a rien là-dedans à propos de l’exception américaine. Les partis politiques camouflent l’enseignement du pape, et n’en parlent jamais.

Etant donné la nécessité de cette relation « particulièrement respectueuse », où est l’immersion de l’Eglise américaine dans l’enseignement pontifical que Vatican II espérait voir arriver ? Où se trouve cette aide aux fidèle à faire preuve d’un esprit de soumission religieuse – que l’on attend de tous les évêques, le clergé, les supérieurs religieux et les religieux ? Est-ce que je mène une existence trop cloîtrée pour voir les dix millions de catholiques américains suivre des formations le soir et en fin de semaine sur le sens de la dernière encyclique ?

C’est vrai que nous vivons dans une culture protestante, mais pourquoi devons-nous adopter si complètement l’esprit de clocher des protestants ? Ce parti pris très répandu nie une part de la nature de l’Eglise catholique, et même un grande part. La plupart des américains catholiques vivent avec une connaissance dérisoire de la foi parce que les diocèses leur ont laissé l’idée qu’ils en savent assez comme cela. Qu’est-ce que notre merveilleuse population américaine pourrait bien apprendre de Familiaris consortio ou de Verbum Domini ?

La communion mutuelle qui doit exister entre les fidèles et le pape est basique du catholicisme. Malheureusement, ces cinquante dernières années au moins, l’Eglise a cessé de s’occuper de l’éducation des gens une fois qu’ils étaient confirmés – et cette Eglise avait peur de demander aux gens ce qu’ils croyaient. C’est un relent de l’individualisme protestant. Les officiels de l’Eglise semblent préférer l’Unité à la Catholicité et le fait remarquablement, comme pourrait le constater n’importe quel témoin.
Ce qui est en jeu est la communion dans la vérité, où le Saint Père est au centre et montre le Christ, la Parole, la source de toute vérité. Cette communion ne consiste pas en une série d’individus qui s’imaginent de temps en temps qu’ils sont en union avec le pape, mais plutôt d’individus qui savent vraiment ce qu’il dit dans son magistère ordinaire et se joignent à la vérité (la Parole) par leur acceptation religieuse de ce qu’il enseigne.
Cette union est personnelle, plutôt qu’impersonnelle, proche plutôt que distante, et basée sur la vérité plutôt que sur des imaginations. Elle repose sur tous ceux qui savent en substance ce que dit le pape. La plupart des gens ne l’apprendront que de leurs pasteurs. Puisque les Etats Unis ne sont ni en état de siège, ni ravagés par des épidémies, les diocèses sont libres et capables de participer, ou pas, au soutien de la communion des fidèles avec le Saint Père.

L’enseignement pontifical tient une place privilégiée parce qu’il est extrêmement consistant et clair. On cherche en vain le même niveau d’érudition et de connaissance de la tradition intellectuelle de la part d’autres personnalités mondiales, théologiens ou lettrés. Nous avons été bénis d’avoir des papes qui sont des géants intellectuels et spirituels, à une époque où bien peu d’évêques et aucun universitaire ne peut leur faire concurrence.

En ces temps de terrifiante médiocrité intellectuelle, où bien plus de gens écoutent les stars de cinéma que les papes, – et où bien des officiels de l’Eglise n’y voient pas grand mal – la valeur de la vérité pour la société humaine a besoin d’être clairement expliquée. Alors, peut-être que les documents pontificaux ne resteront pas en panne au bord de l’eau.

Bevil Bramwell, prêtre des Oblats de Marie Immaculée, enseigne la théologie à l’université catholique à distance.

http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/if-there-is-a-pope.html