Le président Obama nous a mis en garde. Il ne faut pas interpréter de travers les décapitations et autres atrocités de « l’État Islamique » qui nous ont été récemment rapportées. « De peur de monter sur nos grands chevaux et de penser que c’est un fait inégalé, souvenons-nous que pendant les croisades et l’Inquisition, des gens ont commis des actes horribles au nom du Christ. »
En effet, on estime que 1000 à 3000 individus ont été exécutés durant les siècles de fonctionnement de l’Inquisition et il y a eu peut-être jusque trois millions de victimes, combattants et civils, durant les croisades, qui ont été menées pour repousser les invasions militantes musulmanes en Terre Sainte.
A titre de comparaison, nous pourrions discuter des quelque 270 millions de morts causées au cours des siècles par les incursions de l’islam en Afrique, Europe, Moyen-Orient et Extrême-Orient. Et pour mettre les dossiers à jour : en 2007, les services secrets britanniques évaluaient le nombre de chrétiens persécutés dans 60 pays à 200 millions environ et en janvier 2012 Reuters estimait que « 100 millions de chrétiens sont persécutés de part le monde ».
Mais ce n’est pas un concours de chiffres, non plus qu’une comptabilisation de corps. La vraie question est : qu’est-ce que la religion a à voir avec ça ? Bien évidemment, il y a toujours eu des individus violents, mais est-ce que telle ou telle religion encourage la violence ? Regardons les faits :
En ce qui concerne le christianisme, la réponse est définitivement non. Si vous lisez les Évangiles et la totalité du Nouveau Testament, vous ne pourrez pas trouver une phrase justifiant la violence envers les non-croyants. L’Apocalypse décrit la guerre titanesque des troupes célestes contre les démons et leurs séides. Ce qui se rapproche le plus d’une incitation à la violence sur notre bonne vieille terre est l’injonction sans égale de Paul en Romains 12:20, exhortant les chrétiens à renoncer à leur vengeance en étant charitables avec leurs ennemis, car ce faisant ils « amassent des charbons ardents sur leurs têtes ».
Les Upanisad hindous réprouvent la violence comme néfaste au karma de celui qui s’y adonne pendant que la Bhagavad-Gîtâ statue que la perfection spirituelle est parfois compatible avec la défense de la justice. Les sutras bouddhistes sont généralement considérés comme des modèles de pacifisme, bien que quelques-uns soutiennent l’idée paradoxale du meurtre « par compassion » des incroyants.
Dans l’Ancien Testament, il y a des passages qui semblent concéder la bénédiction de Dieu sur la pratique de « l’interdit », herem [NDT : Cette pratique très ancienne est un cas particulier de consécration à la divinité : ce qui a été voué à l’interdit doit être détruit (objets) ou égorgé (animaux et êtres humains) car cet anéantissement est seul à même d’assurer que personne ne fera usage de ce qui a été consacré à la divinité](ce que nous, modernes, traduirions par génocide)lors d’assauts effectués par les Israélites contre les ennemis qui les empêchaient d’entrer dans « la terre promise ».
Personne ne prétend que les paroles de l’Ancien Testament ont été écrites prs Dieu, mais les rédacteurs de la Bible écrivent que des héros hébreux tels que Moïse ou Josué ont reçu l’autorisation divine pour ces actions (Voyez Deutéronome 3:2, 7:2-5, 20:16 ; Josué 6:21, 8:26-28, 11:20, 1 Samuel 15:3.) En aucun cas il ne s’agit d’un mandat divin constant pour que les Israélites partent en guerre tuer les non -croyants.
Malheureusement, il y a de tels mandats dans le Coran, qui n’est pas considéré comme le travail d’auteurs humains divinement inspirés mais comme la transcription directe de mots dictés par Dieu Lui-même (par l’intermédiaire d’un ange) au prophète Mohammed. Il y a de multiples cas où l’extermination des incroyants est recommandée.
Par exemple la sourate 2.191 commande aux musulmans : « tuez les incroyants où que vous les trouviez et chassez-les de là où ils vous ont chassés ». Dans la sourate 8:12, Allah dit : « je vais frapper de terreur les cœurs de ceux qui ne croient pas. Par conséquent ôtez leur la tête et ôtez leur l’extrémité des doigts. » et la sourate 9:5 commande : « quand les mois sacrés sont passés, tuez les idolâtres où que vous les trouviez. Arrêtez-les, assaillez-les. »
Beaucoup d’autres instructions de tuer les juifs, les chrétiens et tous les païens ou « polythéistes » qui refusent de se convertir ou de payer un impôt spécial aux chefs musulmans se trouvent dans les sourates 2, 3, 4, 5, 8, 9, 17, 33, 47, 48, et 69. Comment un musulman fervent est-il censé réagir à de tels ordres venus d’Allah lui-même ?
Comme je l’ai mentionné dans un précédent article, Nonie Darwish a conclu dans son livre Cruel and Usual Punishment (Punition cruelle et habituelle) que : « l’Islam dans son ensemble n’est pas une religion. C’est un impérialisme arabe et un outil protectionniste pour préserver ce qu’ils croient être une culture arabe suprémaciste. »
Pour ma part, je suggérerait que l’Islam serait mieux défini par les mots culte religieux universel. Comme pour n’importe quel culte, les adhérents dans les pays à majorité musulmane sont préservé le plus possible d’une exposition aux autres religions ; ceux qui abandonnent ou se convertissent à une autre religion sont au mieux mis au ban de la société et au pire exécutés.
L’Islam n’est pas une religion d’amour et de paix. L’antipathie envers les non-croyants, telle que mise en évidence dans le Coran et les Hadiths, est grande et l’Encyclopédie de l’Islam recommande leur assujettissement forcé : « la propagation de l’Islam par les armes est un devoir religieux pour les musulmans en général… Le jihad doit être poursuivi jusqu’à ce que le monde entier soit sous la domination de l’Islam… L’Islam doit être adopté partout avant que la doctrine du jihad puisse être abandonnée. »
Que peut-on faire face à cette menace religieuse de détruire toutes les autres religions ? Je suggère quatre voies possibles qui sont actuellement à notre portée :
Nous devons aller au-delà de l’hagiographie pour obtenir des informations sur le vrai Mohamed – ce qui requiert une analyse critique des sources originales. Je suggère Comprendre Mohammed et les musulmans, par Ali Sina ou Vingt-trois ans, par Ali Dashti.
Rendre le Nouveau Testament accessible en le traduisant dans les langues du Moyen-Orient, en le diffusant par internet et en distribuant des copies clandestines.
Les dix commandements et la règle d’or n’existent pas dans le Coran, mais la conscience des musulmans doués de raison peut être influencée par une référence aux lois naturelles de respect de la vie et de recherche de la vérité.
Internet et les techniques modernes de communication sont le fer de lance de la révolution actuelle de l’information mondiale et peuvent être d’un bénéfice inestimable pour des gens préalablement montés contre le christianisme.
Il n’y a pas moyen de prévenir la commission d’actes de violence par des individus, même au sein de la religion la plus pacifique qui soit. Mais nous devons démasquer et affaiblir une religion qui prêche explicitement la violence contre les non-croyants.
Howard Kainz est professeur émérite de philosophie à l’université de Marquette. Il a écrit plusieurs livres.
Illustration : les meurtriers de l’État Islamique conduisant les chrétiens coptes sur le lieu de leur martyre
Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/03/07/religion-and-violence/
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Discours final du Pape – Sommet sur la protection des mineurs
- Vous avez dit « violence catholique » ?
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- La République laïque et la prévention de l’enrôlement des jeunes par l’État islamique - sommes-nous démunis ? Plaidoyer pour une laïcité distincte