Qu'attendre du Synode ? - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Qu’attendre du Synode ?

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Il convient de remercier le cardinal André Vingt-Trois pour la mise au point fort utile qu’il a faite à propos de la querelle autour des propositions du cardinal Walter Kasper sur les divorcés-remariés (La Croix, 3 octobre 2014). On sait que ces propositions sont à l’origine d’un débat que nous avons évoqué dans ce journal. Mais il faut en circonscrire les conséquences pratiques qui n’ont rien à voir avec le bouleversement de la discipline de l’Église, évoqué par certains : « Je ne suis pas sûr, explique l’archevêque de Paris, que cela justifiait un tel bruit… Il suffit de dire que les divorcés-remariés relèvent de réponses personnalisées et par définition, les réponses particulières ne font pas l’objet d’une loi universelle, mais d’un accompagnement ajusté à chaque cas. » En tout état de cause, les conditions mises par le cardinal Kasper à un accueil eucharistique ne concernent qu’une faible minorité de personnes. Contrairement à ce qu’affirment bon nombre de médias, il ne s’agit nullement de remettre en cause la doctrine catholique du sacrement de mariage. Et si l’exemple orthodoxe est pris à témoin, il ne s’agit pour personne, à ce jour, de reprendre les règles de bénédiction de nouvelles unions, qui pourraient dissoudre l’union sacramentelle.

Reste l’immense question du mariage dans nos sociétés contemporaines, avec le refus de l’engagement de plus en plus grand et la fragilité des liens conjugaux. Pourtant, ces données irrécusables ne sont pas de nature à modifier la Tradition de l’Église. Il serait proprement absurde d’envisager une doctrine qui changerait au gré des modifications des mœurs et des idéologies. Dans l’incertitude actuelle et le caractère souvent labyrinthique des comportements, l’Église ne peut offrir qu’un témoignage qui est lui-même le résultat d’une longue expérience et d’une incessante réflexion. Quoi qu’on veuille ou quoi qu’on dise, aucun véritable modèle marital alternatif n’est apparu ces dernières décennies, susceptible de remplacer le modèle qu’a inspiré le christianisme. Ce modèle, fondé sur le libre consentement des époux, qui est lui-même le fruit de leur amour réciproque, est le plus à même d’assurer le meilleur accueil possible des enfants, dans la sécurité des liens affectifs. Au-delà des aléas de l’existence et des amours décomposées c’est toujours la même recherche de reconstitution du même modèle qui, sur la longue durée, n’a pu être remplacé. Le Synode n’aura pas d’autre but que de répondre à l’appel d’une société défaite qui aspire à se reconstruire. Ce ne sera pas au détriment de ce que l’Église a de meilleur à lui apporter.