Demain, Nicolas Sarkozy sera donc dans le bureau du pape. Que se confieront les deux hommes qui en sont à leur troisième rencontre officielle? L’actualité de cet été pèsera t-elle autant qu’on l’a dit sur leur entretien? Rien est moins sûr. Il est vraisemblable que les préoccupation supérieures du chef de l’Eglise l’inclineront à s’entretenir avec le chef de l’Etat français sur les sujets les plus graves, ceux qui concernent l’avenir de la planète. Je fais l’hypothèse qu’il sera question de la crise économique et financière mondiale dont Nicolas Sarkozy se préoccupe au plus haut point, ne serait-ce qu’en raison de ses responsabilités internationales. A l’heure de la fluctuation mondiale des monnaies et d’une éventuelle dévaluation du dollar, l’encyclique Caritas in vertitate peut apporter un précieux éclairage.
Il faut prendre garde aussi qu’au Vatican les conflits politiques internes aux Etats sont relativisés. Ce n’est pas un chef d’une majorité que reçoit le pape, c’est le représentant d’une très ancienne nation dont l’histoire a toujours été en symbiose avec l’Eglise catholique et le Siège romain. De ce point du vue, le fameux discours du Latran du 20 décembre 2007 n’a pas été oublié. Nicolas Sarkozy n’est pas paralysé, comme l’était son prédécesseur Jacques Chirac, par le rappel de nos racines chrétiennes, celles de la France et celles de l’Europe. Cela va bien au-delà des péripéties et des calculs contingents. Il ne s’agit que très subsidiairement de supputer l’inclination de l’électorat catholique. Il s’agit d’envisager ensemble les grands enjeux de civilisation. A cette fin, la France est toujours la bienvenue dans la Rome pontificale.