Du 8 au 10 novembre, tous les séminaristes de France seront réunis dans la cité mariale, pour une démarche spirituelle commune. Ils sont environ 800, répartis en une trentaine de lieux de formation, selon des critères qui ont beaucoup changé depuis Vatican II. Il ne fait pas de doute que les mentalités ont beaucoup évolué dans l’Église. Ainsi, c’est la communauté Saint-Martin, en l’ancienne abbaye d’Évron, qui reçoit aujourd’hui le plus de candidats au sacerdoce ; près du quart du total des nouveaux entrants pour la France. Qui aurait dit, il y a quarante ans, que le port de la soutane, loin d’être un obstacle, serait désormais un motif de rejoindre un séminaire plutôt qu’un autre ? Il ne s’agit sûrement pas pour les intéressés de se « retrancher du monde », mais au contraire d’être Signes dans le monde. C’est ce qu’expliquait le père Zanotti-Sorkine, depuis la Cannebière de Marseille où il était clairement identifié aux yeux de tous comme « homme de Dieu », par tous les passants, qu’ils soient chrétiens, non-croyants, ou… musulmans.
L’heure n’est sûrement pas aux querelles internes à propos du port de l’habit religieux. Il serait désolant d’établir des barrières entre les diverses sensibilités, qui doivent, au contraire, se confronter fraternellement pour le commun service de l’Église et de l’Évangile. C’est, sans doute, un des motifs du rassemblement de Lourdes que de réunir des jeunes gens qui ont suivi des itinéraires très divers. La grâce d’un tel événement est, très certainement, d’approfondir la communion, et en l’espèce, la conscience commune du sacerdoce. La raréfaction du nombre de prêtres et de séminaristes ne s’explique-t-elle pas pour partie par un affaiblissement de la théologie et de la spiritualité du sacerdoce ? Même en milieu chrétien, la condition sacerdotale est souvent dévalorisée, parallèlement à des campagnes de discrédit dans les médias. On sait comment une chaîne de télévison comme Arte s’est emparée du sujet, dans le but de le formater et de le réduire selon les critères d’une plate mondanité.
Justement, le moment est sans doute venu d’un réveil pour se libérer des idées toutes faites, mais surtout pour répondre aux requêtes de nombreux jeunes gens qui se posent avec de plus en plus d’intensité la question de leur vocation, mais n’ont pas trouvé les points d’appui nécessaires pour mûrir leur appel intérieur et trouver les modèles concrets auxquels s’identifier. Ce sont des conditions importantes avant de prendre la décision qui engagera leur existence. Dans cette attente, nous ne pouvons que nous joindre avec ferveur, à la démarche du pèlerinage à Lourdes de nos séminaristes.
Pour aller plus loin :
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