Les enfants d’abord - France Catholique
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Les enfants d’abord

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Fernand Ouellette ravive la plaie intérieure d’une pensée qui s’acharne à ne pas me quitter depuis bientôt quarante ans : son tout récent courriel parle du désastre que représente l’avortement.

Dans les naufrages d’autrefois, si des enfants se trouvaient à bord, on commençait par les sauver, le capitaine du vaisseau attendant qu’il n’y ait plus personne à transférer sur les chaloupes et canots ! Dans l’immense naufrage de notre civilisation, qui certes ne mérite plus ce nom, l’enfant est le premier à être jeté à la poubelle. L’enfant encore embryon. Nos sociétés ont été infichues de découvrir l’équivalent chaloupe de sauvetage.

Que me dit Fernand ? Il réagit à l’un de mes articles récents sur France Catholique :

« Cher Dominique, merci pour ton signe amical dans le dernier France Catholique.

L’ennui avec la femme qui veut avorter, c’est qu’elle renie son lien avec l’embryon, ne comprend pas la nature de ce lien. L’être humain en devenir perd tous ses droits. Seul subsiste le droit, pour la femme, de contrôler entièrement son corps. L’enfant à venir n’a même plus le droit à la vie. (Ce qui ne m’empêche pas de comprendre des situations tragiques où la conscience s’en remet à Dieu.)

De même pour les couples d’homosexuels : l’enfant qui est né n’aurait pas le droit d’avoir un père et une mère, comme chaque être humain ? Le droit du couple aurait priorité sur celui de l’enfant ?

Dans quelle société de droit sommes-nous? De quel droit s’agit-il ?

Bien cordialement, salutations à ta femme.
Fernand »

Plutôt que d’aller au plus simple, qui est de penser que la personne apparaît dès la conception, fruit de l’étreinte amoureuse, on a sauté sur l’excuse imparable que non, ce ne pouvait pas être à ce moment-là, ce ne pouvait être que plus tard, qu’au moment où enfin cet « œuf » fécondé réussissait, à la suite d’une cascade d’événements complexes, à « s’implanter » dans l’utérus de la mère… L’esquive, toujours l’esquive…

Pour l’embryon, ce déplacement représente un véritable parcours du combattant où ce premier intéressé doit faire preuve de capacités encore aujourd’hui loin d’être toutes élucidées. C’est d’ailleurs l’ignorance d’une grande partie de ce qui motive et organise ce « passage » qui rend si aléatoire le succès des « implantations » artificielles lors des opérations in vitro et oblige à multiplier les embryons dont un seul sera sauvé…

Or ce choix de l’« après-implantation » au détriment de l’instant de la « conception » est loin d’être innocent, il est même, à mon sens, fort coupable car il est l’argument le plus souvent avancé pour justifier l’avortement généralisé… sauf tout de même que l’implantation n’attend pas pour se réaliser douze ou quatorze semaines…

L’être humain est humain dès que conçu. Il est « personna grata » dès que conçu… S’il devait n’être humain que « plus tard », il ne pourrait tout simplement plus revendiquer cette nature. Ce plus tard est disqualifié par la non reconnaissance de l’embryon apparu lors de l’acte d’amour. C’est cela qui devrait être enseigné aux jeunes gens : pour qu’ils accordent un immense respect à cet acte aujourd’hui considéré juste comme un simple plaisir, l’équivalent d’une bonne bouffe ou d’une rigolade. Mais le crime de viol indique à quel point quelque chose de fort résiste en la pensée des êtres et je crois que si tant de jeunes se suicident, ce n’est pas parce qu’on les priverait de partouzes mais parce qu’on les incite à multiplier celles-ci…

Les questions que pose Fernand Ouellette devront rester poser tant que la justice de la Vérité n’aura pas triomphé. Nous vivions depuis les années 79 sous la domination du mensonge à propos de ce qui est d’une importance capitale : dire « qui » nous sommes et non camoufler l’imposture du droit des adultes substitué à celui du plus vulnérable, l’enfant.

J’ajoute : le droit à détruire la vie en l’enceinte admirable où elle devrait être respectée « absolument » a été le commencement de la dérive tragique de notre civilisation. Une dérive provoquée par la gauche unanime et les faux hommes de droite qui nous ont gouvernés après de Gaulle et Pompidou. De Giscard d’Estaing à Sarkozy, nulle halte imposée à la marche en avant vers l’abîme. J’entrevois qu’avec la Manif-pour-tous et le mouvement des Veilleurs nous pouvons nourrir l’espoir que notre peuple va se réveiller et comprendre qu’il a été assassiné.

Pour moi, le peuple de France a été enterré sous l’accumulation des mensonges marxistes qui empuantissent notre atmosphère : ils ont détruit la conscience de l’éternité et donc du temps, la dignité de la vie et donc le respect dû à l’être humain, perçu dans sa transcendance au sein de la nature.