Le désir homosexuel - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le désir homosexuel

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Philippe Arinõ, vous publiez un essai intitulé « L’homosexualité en vérité »… Pourquoi est-ce important de parler d’homosexualité et d’intervenir dans les débats ?

Parce que vous allez vite comprendre que derrière le sujet « banal » de l’homosexualité, il y a beaucoup de souffrance humaine réelle. Et ça, ça ne peut pas nous laisser indifférents ! Nous devons la dénoncer, sans misérabilisme, mais avec énergie. Nous sommes appelés à aider les personnes à sortir de la souffrance non d’être homosexuelles, mais de pratiquer l’homosexualité ; à aider les individus non-homosexuels à comprendre que l’homosexualité n’est que le fruit de leur incapacité à s’aimer entre eux. Tout le monde est tétanisé à l’idée d’apparaître comme « homophobe » dès qu’il ose dire un mot sur le sujet homosexuel.
Il faut dire que par le passé, nos sociétés se sont comportées de manière honteuse avec les personnes homosexuelles. Nous vivons avec cette culpabilité. Du coup, par peur d’être catalogués, on tombe dans l’excès inverse d’un mutisme tout aussi coupable. Or, nous sommes tous responsables de soulager les souffrances, quelles qu’elles soient.

De quoi parle-t-on quand on dit « homosexualité » ?

La seule chose qui existe dans l’homosexualité, c’est le désir homosexuel. Il est une donnée physiologique indéniable, qui s’impose à l’individu qui la ressent sans qu’il l’ait a priori choisie. Après, est-ce que ce désir est passager ou durable ? On ne sait pas trop. Chez certains sujets homos, il a l’air d’être là depuis longtemps, et il ne partira pas comme ça ; chez la majorité d’entre eux, il se manifeste tardivement, semble être une mode passagère ou un concours de circonstances.

Est-il inné ou acquis ? On ne sait pas non plus. On n’a pas encore trouvé (et heureusement !) de gène gay ou lesbien ; et réduire l’homosexualité à une question d’éducation ou d’influence sociale est souvent bien caricatural. Quand on parle d’homosexualité, en réalité, on ne traite que du désir homosexuel. Quant à « l’identité homo fondamentale » ou « l’espèce homosexuelle », elles, elles n’existent pas. Le monde ne se divise pas, comme on essaie de nous le faire croire aujourd’hui, entre « les homos » d’un côté et « les hétéros » de l’autre ; il ne se partage qu’entre hommes et femmes (la seule division fondatrice de la vie humaine, c’est la différence des sexes).

On n’est jamais pleinement homosexuel. On ne se réduit pas à son orientation sexuelle du moment, même durable : la sexualité est un chemin évolutif et complexe, un mystère qui nous échappe. Quant à « l’amour homosexuel magnifique », pas sûr non plus qu’il existe (…ou alors je ne suis pas encore tombé sur les bons couples… mais ça m’étonnerait, vu le nombre de couples que je côtoie). Le désir homosexuel est avant tout un désir non-acté, un élan ressenti ; non une pratique affective/génitale ou un couple. Je suis tout à fait d’accord avec l’écrivain français Yves Navarre quand il signalait dans sa Biographie que l’homosexualité est « une sensibilité avant de s’exprimer dans une sensualité et des actes sexuels ».

Si on fait du couple l’unique condition de la validité du désir homosexuel, on peut déjà exclure de l’homosexualité les adolescents qui se sentent précocement homos mais qui n’ont pas encore fait le saut de vivre sensuellement leurs penchants, les célibataires, les hommes mariés, les personnes bisexuelles (pratiquant l’homosexualité par intermittence), les individus homos dont le partenaire est mort, bref, quasiment toute la communauté homosexuelle ! Donc dans les débats sur l’homosexualité, attachons-nous à ne parler que du « désir homosexuel ». Ce sera plus clair et plus réaliste.

http://www.france-catholique.fr/Fiche-produit-Philippe-Arino.html

L’actualité du « mariage pour tous » amène chacun à s’interroger sur le sens social de l’homosexualité. Ce langage de vérité aidera à s’y repérer, pour soi et pour ses relations avec les autres. Un langage qui peut être facilement compris par les jeunes et qui rend accessibles aux autres les codes de la culture la plus branchée. Pour les personnes qui se sentent directement concernées par le désir homosexuel, il s’agit d’un véritable guide pour orienter sa vie.

Ce livre parle de ce qu’est le désir homosexuel, puis du comment « vivre avec » et comment en parler ; enfin, le troisième chapitre, le plus original sans doute, concerne le discours de l’Église catholique sur l’homosexualité. Loin de toute condamnation.

Frédéric Aimard éditeur,

96 pages, 10,53 euros

Salvator-diffusion, en librairie à partir du 13 octobre 2012.