Le cardinal Barbarin piégé - France Catholique
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Le cardinal Barbarin piégé

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L’affaire n’a guère dépassé les limites de l’agglomération lyonnaise. Pourtant, elle est sur le net et elle est suffisamment reliée à l’actualité, pour être largement commentée, au moins dans notre pays, si ce n’est ailleurs. Mag 2 Lyon, un magazine lyonnais, a eu l’idée singulière, afin de savoir si « l’Église catholique avait vraiment tiré les leçons des scandales pédophiles  », d’envoyer trois journalistes raconter à des prêtres lyonnais qu’ils avaient été abusés sexuellement dans leur jeunesse par des curés. (Je cite les propos de Mag 2 Lyon). Or, il est arrivé à l’une de ces journalistes, sans quelle l’ait cherché, de se retrouver face à l’archevêque lui-même, le cardinal Philippe Barbarin. Le primat des Gaules se retrouve, en effet, chaque semaine, dans la primatiale Saint-Jean, en aube blanche, pour s’entretenir avec toutes les personnes qui désirent parler avec leur archevêque. Extraordinaire occasion pour la rédaction de Mag 2 Lyon que les scrupules ne semblent pas étouffer.

La journaliste fait part au cardinal de son énorme mensonge : « Je lui précise que je m’appelle Amélie, que j’ai 25 ans, et que je suis partie en week-end avec l’aumônerie de mon école et que le curé qui nous encadrait, a abusé de moi, alors que j’avais 10 ans. J’évite de donner trop de détails. Mais je précise quand même, que c’était à Strasbourg. Il commence à me demander qui est le coupable. Je lui réponds que je ne peux pas le dire pour l’instant, mais que je suis venue demander conseil, parce que je suis bouleversée. « J’ai cru pouvoir oublier, mais je n’y arrive pas, surtout avec ce que je lis dans les journaux aujourd’hui. »… » Le cardinal réagit : « C’est horrible ! » et sur une question de la journaliste il ajoute : « Le plus important, c’est vous. Il ne faut pas que vous et ceux que vous aimez soient abimés par cette horreur. Vous devez pouvoir aimer en paix. C’est votre mission. Vous ne pouvez pas rester torturée. » Et encore : « Il ne faut pas que votre futur mari en souffre, ni vos futurs enfants. »

Le cardinal est on ne peut plus affirmatif : « L’Église est déterminée à lutter contre la pédophilie… Chez un prêtre, c’est pire, parce que c’est un serviteur de Dieu, et il ne peut pas profiter de cette position. » L’intéressée ne doit donc pas hésiter à prévenir la police : « Oui, et tant pis si c’est une honte supplémentaire pour l’Église, car ça peut aussi rendre service à tout le monde… Si vous, vous portez plainte, on va interroger ce monsieur. Et c’est très bien, et même pour lui parce qu’il faut arrêter de mentir. »

Je le dis sans ambages. Les procédés de Mag 2 Lyon sont des procédés de bandits. Notre déontologie journalistique à été délibérément transgressée et c’est inadmissible. Cependant, le diable porte pierre ! Et le magazine lyonnais aura eu au moins l’honnêteté de rapporter exactement les propos du cardinal Philippe Barbarin. Ceux qui auraient espéré une nouvelle fois prendre l’Église en défaut, en seront pour leurs frais. L’absolue netteté des intentions du cardinal, s’y trouve affirmée, et pour le coup, ce sont tout nos médias nationaux qui auraient dû répercuter l’information. Mais on comprend que celle-ci les gêne. Leur pas très jolie tentative de déstabilisation, relayée de jour en jour, risquerait d’être compromise. Eh bien, messieurs, si vous avez encore un peu de scrupules déontologiques diffusez, massivement les propos du cardinal Barbarin !

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Éditorial de Gérard Leclerc sur Radio Notre-Dame le 19 avril 2010.