La Russie et l'Europe - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La Russie et l’Europe

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L’assassinat de Boris Nemtsov, l’opposant à Vladimir Poutine, a des répercussions bien au-delà de la Russie. Le côté spectaculaire de l’attentat, sous les murs mêmes du Kremlin, ne pouvait que susciter interrogations et perplexités. Il est difficile d’attribuer au maître des lieux une responsabilité directe dans un meurtre, qui a aussi l’apparence d’une provocation. Si, pourtant, elle était avérée, Vladimir Poutine se trouverait aux prises avec d’énormes remous internationaux, qui desserviraient gravement sa cause. Il n’empêche que l’événement est significatif d’une insécurité qui ne correspond pas aux critères d’un véritable État de droit. Trop de précédents, notamment la mort de la journaliste Anna Politkovskaïa, ont montré que le pays n’avait toujours pas congédié les démons de son passé tragique.

Il est vrai aussi que l’abcès de fixation ukrainien contribue à rendre le climat des relations internationales encore plus brûlant. Le chef de toutes les Russies est accusé de vouloir reconstituer l’Empire soviétique au prix des pires moyens, conjuguant le cynisme à la brutalité. En même temps, un débat nourri, auquel participent très directement nos lecteurs, oppose ceux qui, sans toujours absoudre Poutine, n’en considèrent pas moins qu’il est le garant des intérêts fondamentaux de son pays, à ceux qui le considèrent comme un danger pour la paix et entendent soutenir l’autonomie de Kiev et son rapprochement avec l’Europe de Bruxelles. Il n’est pas toujours aisé de s’y reconnaître dans une situation, extrêmement complexe, qui résulte aussi de l’héritage conflictuel de l’histoire. Quoi qu’il en soit, il appartient aux responsables politiques de conjuguer leurs efforts pour trouver une solution diplomatique propre à arrêter le processus infernal de la guerre.

Par-delà la conjoncture actuelle, il faudra bien un jour que l’on trouve un accord entre nations européennes pour assurer un véritable équilibre continental. Celui-ci ne se fera pas sans la Russie, et, en tout état de cause, jamais contre elle. C’est pourquoi, il est capital que la France et l’Allemagne se soient entendues pour une offensive diplomatique, indépendante de la stratégie américaine et des menées de l’OTAN. On ne peut faire fi des données de la géopolitique et de celles de la culture. La personnalité de la grande puissance russe a été notamment façonnée par l’orthodoxie, ce qui marque une réelle différence avec l’Europe occidentale. Une différence qu’on souhaiterait composer dans une vraie symphonie. Le dénouement ne sera peut-être pas uniquement politique. Il pourrait être préparé par un dessein œcuménique de nature religieuse, qu’il conviendrait d’imaginer au plus vite.