Depuis le temps lointain où deux hommes échangèrent une poignée de noisettes contre un bifteck d’ours des cavernes, fondant ainsi l’économie universelle, la loi d’airain reste la même : l’offre tend à égaler la demande, ou inversement.
Si mes compagnons ont beaucoup de noisettes et que l’ours se fait rare, il faudra beaucoup de noisettes pour obtenir sa côtelette d’ours ; s’il y a beaucoup de tout, les cours varieront selon la fantaisie du moment : par exemple si j’ai grande envie de beaucoup de noisettes, mon envie (ma demande) fera monter le prix du bifteck. La loi d’airain tient tout entière dans la petite phrase : plus c’est rare, plus c’est cher, et inversement.
Cela semble simple. Cependant, en 1987, on entend encore dire quand la salade augmente : « La preuve qu’il y en a tant qu’on veut, c’est qu’on en a tant qu’on veut en y mettant le prix. C’est donc bien que la hausse est artificielle et que l’on nous vole ». Eh, non, si l’on en a tant qu’on veut en y mettant le prix, c’est que le prix élevé restreint le nombre des demandeurs au nombre limité des salades existantes : c’est qu’il y a moins de salade. Quand, au 18e siècle, les Hollandais cultivèrent les premières tulipes, elles étaient rarissimes et les plus belles se vendaient leur pesant d’or. Puis les tulipes se multiplièrent à l’infini et ne valurent plus qu’un sou1.
Vint la révolution industrielle au 18e et au 19e siècles. On inventa l’économie théorique. On découvrit un état paradoxal et douloureux de la loi de l’offre et de la demande appelé crise. Dans cet état, il y avait beaucoup d’offre, et l’on eût donc dû assister à une chute des prix. Mais les prix de vente ne pouvait chuter au dessous des prix de revient et une partie de la production restait invendue. D’où deux conséquences
• Certains producteurs talonnés par leurs dettes vendaient à perte, faisaient faillite et jetaient leurs ouvriers au chômage.
• D’autres producteurs pourvus d’économies raréfièrent artificiellement leur offre pour maintenir les prix et rachetèrent les faillis sans soulager les chômeurs.
Certaines autres pratiques apparurent pour faire jouer la loi d’airain dans un but spéculatif. Par exemple les plus gros producteurs (de n’importe quoi) inondaient temporairement le marché à perte pour faire crouler leurs concurrents en produisant un chômage dont ils n’avaient cure. Des théoriciens dénoncèrent ces pratiques et c’est ainsi que naquit le mot « capitalisme » (1842 en français)2.
Dans ces états de « crise » la société humaine connut pour la première fois un mal qui subsiste encore à l’heure actuelle sous d’autres formes et que tout le monde s’accordait à réprouver : la surproduction, scandaleuse face à la misère et au chômage.
Au milieu du 19e siècle, une famille de réformateurs sociaux avait mis au point une réponse théorique : pour supprimer ces scandales, il suffirait de supprimer la propriété privée. Le réformateur le plus radical fut Karl Marx. Son programme, répandu dans le monde sous la forme d’une écrasante analyse en douze volumes (Das Kapital) se résumait en quatre mesures apparemment très simples et convaincantes :
• suppression de la propriété privée ;
• appropriation collective de tous les moyens de production, par les travailleurs (ouvriers et paysans, d’où la faucille et le marteau de l’emblème communiste) ;
• planification totale de la production et de la distribution, supprimant à jamais la loi d’airain : plus d’offre ni de demande ; plus jamais de chômage ni de surproduction ;
• pour donner à ces réformes une puissance invincible, établissement d’une dictature du Parti des ouvriers et des paysans (le Parti communiste).
Depuis Marx, la moitié de l’humanité a tenté de réaliser ce programme si simple. Des dizaines de millions d’hommes sont morts à cette tâche. Les guerres les plus atroces ont essayé de l’imposer et y sont souvent parvenues. Le programme de Marx, destiné à libérer l’homme, a produit l’esclavage le plus atroce de l’histoire. Pourquoi ?
Après coup, l’on s’aperçoit que la réfutation théorique de Marx eut été possible et évidente. Peut-être même fut-elle faite, mais sans effet. Jamais la logique n’a pu détruire un espoir fallacieux, ni dévier le mouvement d’une foule enflammée par les slogans. Tel est, hélas, l’enseignement des 150 dernières années3.
Il était pourtant évident que le programme de Marx portait en lui, inéluctablement, toutes les horreurs que nous avons vues et voyons encore. Ni Staline ni Lénine, ni les caractères particuliers de la Russie historique ne sont la vraie cause de l’horreur qui règne à l’Est.
L’article maître du programme de Marx, c’est la planification totale de la production et de la distribution. Les trois autres ne sont destinés qu’à rendre possible (croyait Marx) sa réalisation. La planification totale, c’est toute activité décidée d’en haut, « aussi bien, dit Vassili Grossman, la décision de construire une centrale nucléaire que le stage de la trayeuse de vache Aioucha »4.
Pour que disparaissent les « plaies de la société capitaliste », il faut que la planification soit totale. Il ne sert à rien qu’elle soit seulement presque totale (ce sont les hérésies social-démocrate et révisionniste). C’est ou tout, ou l’échec. Il suffisait de savoir cela quand Marx lança son programme pour prévoir à coup sûr l’enfantement d’une société entièrement délinquante, fonctionnant sur la terreur, le mouchardage, la police, le pot-de-vin, la prévarication.
En effet, toute planification suppose l’avenir connu. Un des slogans du communisme, inchangé depuis Marx, est « construisons l’avenir ». Dans la conception marxiste, le futur n’est plus subi. Il est construit. Les premiers marxistes ont été si conscients de cette exigence de leur programme qu’ils ont annoncé la fin de l’histoire.
Je ne vais pas en quelques lignes tenter de démontrer que l’avenir est inconnaissable par nature et quoi que fasse l’homme. Qui a prévu le sida ? Je suppose connue cette antique évidence5 me bornant à en tirer les conséquences inévitables dans un système totalitaire quelconque, ici la « dictature du prolétariat » ;
1) un pouvoir totalitaire, convaincu (comme l’était l’Inca) que pas une feuille ne tombe sans son autorisation, ne peut en aucun cas découvrir pourquoi son plan échoue ; or il ne peut qu’échouer ;
2) si le plan a échoué, c’est qu’on ne l’a pas réalisé ; c’est donc qu’il a été saboté ;
3) l’échec du plan enseigne donc que l’ennemi subsiste au sein de la société ; d’où une police de plus en plus envahissante, la terreur, une pression constante sur la collectivité ;
4) à un stade plus évolué de la dictature, il faut aussi que le peuple comprenne le pourquoi de l’échec d’où la nécessité de grands procès publics avec aveux ;
5) la terreur provoque des réactions de survie, toujours les mêmes dans cette situation particulière : le pot de vin, le mouchardage, l’apparition et la croissance des activités marginales, c’est-à-dire de la délinquance.
Toute société produisant une révolution marxiste est donc vouée à produire à bref délai un type de société aussi éloigné du type recherché que du « capitalisme » : une société illégale, violente, autostabilisée par la police et la terreur6.
Telle est la société que M. Gorbatchev dit vouloir réformer7. Il semble exclu qu’il y parvienne, puisqu’il n’a de moyen d’action que l’appareil répressif créateur de délinquance, cercle vicieux. Peut-être en a-t-il conscience. Peut-être essaie-t-il d’agir autrement, par la parole et le spectacle. À un interlocuteur d’un pays balte qui lui reprochait de parler beaucoup et de ne pas changer grand-chose, il répondait l’autre jour : « Je ne peux agir que de cette façon ». Que peut encore la parole en Russie ? Aucun plan ne nous le dit.
Chronique n° 436 parue dans France Catholique – N° 2099 – 27 mars 1987
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Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 3 avril 2017
Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 3 avril 2017
- Aimé Michel s’efforce ici d’enseigner les bases de la science économique. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait en « profane attentif et rebelle aux discours ». Il expose l’importance du progrès technique continu auquel pousse la concurrence des pays pauvres (n° 317, Il ne sert à rien de ronchonner, 20.10.2014), le nécessaire apprentissage de l’innovation perpétuelle car rien n’est jamais acquis (n° 320, Retour aux sources françaises, 27.10.2014), l’inéluctable développement d’une société économique mondiale et les graves conséquences de toute tentative de se soustraire à cette concurrence (n° 322, Le cocotier, 03.11.2014), la stupidité des mesures simples généralement préconisées pour venir à bout du chômage (n° 346, Excursion en économie : les maîtres pataugent les profanes doutent – La grave question du chômage, 20.04.2015), le grave malentendu sur la notion de profit (n° 398, Le Gargantua américain, 25.07.2016). Il retrouve ainsi, bien qu’il ne le cite pas, l’enseignement de l’économiste et sociologue Jean Fourastié sur « les bases élémentaires d’une science économique concrète », conscient de ce qu’une certaine ignorance des Français en matière économique fait le lit d’idées fausses et dangereuses. Fourastié ne rappelle-t-il pas que si nous travaillons ce n’est pas d’abord pour gagner de l’argent mais pour produire et nous devons produire pour satisfaire nos besoins : « nous travaillons pour transformer la nature naturelle qui satisfait mal ou pas du tout les besoins humains, en éléments artificiels qui satisfassent ces besoins. » Or notre planète « satisfait libéralement et sans travail à un seul de nos besoins essentiels : la respiration. L’oxygène est le seul produit naturel qui satisfasse entièrement et parfaitement l’un des besoins de l’homme. » (Mais même l’air pur devient une denrée sujette à un travail, au moins indirect, en ces temps de prise de conscience des effets de la pollution atmosphérique sur la santé et de l’excès de dioxyde de carbone sur le climat). « L’écart qui existe entre nos besoins potentiels (…) et les biens effectivement produits par notre travail (…) est si considérable que tous les systèmes économiques observés et observables sur notre planète comportent (et comporteront longtemps encore) un système de rationnement. » (Pourquoi nous travaillons, Que Sais-Je ?, n° 818).
- Le mot « capitalisme » est un mot trompeur, en ce sens qu’il ne désigne pas une doctrine mais une simple pratique en perpétuel changement. Comme Aimé Michel l’écrit ailleurs « le “capitalismeˮ n’est rien de plus que le travail et les folies ordinaires de l’homme, et d’ailleurs aussi de la nature. “Capitalismeˮ dirait un logicien, est un mot d’extension infinie et de compréhension nulle. Tout ce qui vit est “capitalisteˮ, ou bien meurt. » (Chronique n° 409, « Passant, va dire à Sparte », à paraitre). Paul Fabra, dans l’article « Capitalisme » de l’Encyclopaedia Universalis, écrit très justement : « La source de toutes les équivoques, c’est de concevoir le capitalisme comme un “systèmeˮ. Par là, on évoque un réseau de contraintes dans lequel la société est tout entière enserrée. C’est supposer possible l’existence d’un autre type de société capable de se passer partiellement ou en totalité de ces contraintes (ou de contraintes équivalentes et perçues comme telles), tout en donnant les mêmes résultats en ce qui concerne la quantité et la qualité des éléments de bien-être produits. (…) Voir dans le “capitalismeˮ un système économique caractérisé par un mode de fonctionnement particulier procède d’une illusion historique. Il aura fallu la chute des régimes d’inspiration marxiste pour que l’opinion publique dans son ensemble en prenne conscience. »
- Les « foules enflammées par les slogans », les peuples travaillés par les idéologies, ce sont là les conséquences de deux maux insidieux : la faillibilité du raisonnement et l’ignorance, maux qui se confortent l’un l’autre. Ils sont la cause de bien des malheurs car l’humanité a tendance à attribuer au pur raisonnement une validité qu’il ne peut avoir lorsqu’il n’est pas vérifié par l’expérience et à sous-estimer l’ampleur de son ignorance (sur le premier point voir la chronique n° 340, Il faut tourner sept fois sa langue avant de dire que c’est absurde – L’insuffisance du raisonnement purement verbal et la nécessité de la vérification, 12.05.2014, ou la note 3 de la chronique n° 333, Avant d’être des hommes qui étions-nous ? – Ou comment la science progresse par de longs débats contradictoires, 28.03.2016 ; sur le second point, l’ignorance, voir par exemple la chronique n° 388, La science et l’ultime secret des choses – Avouer son ignorance est le premier pas de toute vraie science, 08.02.2016). Ces deux maux sont particulièrement sensibles en matières économique et sociale. Les insuffisances du raisonnement sont dramatiquement illustrées par l’échec des « quatre mesures apparemment très simples et convaincantes » de Marx pour créer une société juste, mais on pourrait en donner bien d’autres exemples plus près de nous et jusque dans la présente campagne électorale. Quant à l’ignorance, auquel le raisonnement prétend suppléer à peu de frais, elle est la raison pour laquelle Jean Fourastié ne manque jamais, en accord là aussi avec Aimé Michel, de faire précéder (ou suivre) ses explications d’une « dramatique déclaration d’ignorance ». « Nulle part, plus qu’en économie, note Fourastié, l’ignorance n’enveloppe l’humanité. Nous ne savons encore ni éviter l’inflation, ni limiter les profits, ni équilibrer le commerce extérieur, ni éviter les crises, ni fixer le cours des changes ; nous ne savons pas même adapter la construction de logements aux besoins (…) ; nous donnons et retirons des subventions, nous taxons et détaxons, nous encourageons et décourageons des initiatives à peu près dans l’ambiance évoquée populairement par l’image du combat de nègres dans un tunnel. ». Dans la cacophonie des opinions, les passions se déchainent. Dans ces conditions, « comment juger ceux qui croient savoir alors qu’ils ne savent rien, qui prennent leur intérêt personnel ou celui de leur classe pour l’intérêt général, et qui délibérément l’imposent au peuple ? » Comment s’étonner qu’avec l’ignorance règne partout « l’erreur, le manque d’efficacité, la souffrance, l’égoïsme, l’abus de la force, l’injustice… » Mais il faut bien reconnaître que ces tares ne se manifestent pas en tout temps et tous lieux de manière égale. Il faut distinguer l’ignorance générale de l’humanité d’un côté, de l’ignorance plus ou moins grande de divers individus, diverses populations, divers pays. On peut être plus ou moins ignorant, plus ou moins manipulable, être bien ou mal gouverné par des hommes plus ou moins imprégnés de l’esprit scientifique expérimental. Que l’on pense aux sorts divergents des deux Allemagnes, des deux Corées, de la Colombie et du Venezuela, de la France et de la Suisse…
- Vassili Grossman est né en 1905 à Berditchev dans l’Empire russe (actuellement en Ukraine), dans une famille juive non pratiquante. Ingénieur chimiste, il se fait connaître comme écrivain à partir de 1934. Il devient membre de l’Union des écrivains soviétiques, mais Staline, qui le soupçonne de sympathie socialiste, lui refuse par deux fois le prix Staline. Il échappe aux purges staliniennes et en sauve sa femme de justesse. Correspondant de guerre pour l’Étoile rouge, il vit des mois terribles lors de la bataille de Stalingrad. En 1943, il découvre en Ukraine l’importance des massacres de civils juifs dont sa mère et les 35 000 Juifs du ghetto de sa ville natale. En juillet 1944, il découvre le camp de Treblinka et en témoignera au procès de Nuremberg. En mai 1945, il assiste à la capitulation de Berlin. Il espère une évolution du régime soviétique mais doit déchanter : l’antisémitisme larvé s’affiche au grand jour en 1949 et l’éloigne du communisme en lui révélant la convergence des régimes nazi et soviétique. Son roman Pour une juste cause sur la bataille de Stalingrad est publié en 1952 mais condamné par la Pravda, sans doute en partie parce que le héros principal et l’auteur sont Juifs. La mort de Staline lui évite le Goulag. En 1962, il tente de publier Vie et destin, suite du précédent. Dans un passage révélateur, un officier S.S. qui interroge un prisonnier communiste déclare : « Quand nous nous regardons, nous ne regardons pas seulement un visage haï, nous nous regardons dans un miroir. Là réside la tragédie de notre époque (…) notre victoire est en même temps la vôtre. Vous comprenez ? Si c’est vous qui gagnez, nous périrons, mais nous continuerons à vivre dans votre victoire (…) Nous sommes des formes différentes d’une même essence : l’État-Parti. » La réponse du KGB ne se fait guère attendre : il détruit les manuscrits du livre. Exclu de l’Union des écrivains, Grossman parvient tout de même à terminer Tout passe (souvenir d’un homme libéré du Goulag qui a connu la grande famine en Ukraine) puis La Paix soit avec vous (récit de son voyage en Arménie) avant de mourir d’un cancer en 1964. (D’après l’article « Vassili Grossman » de Wikipédia). La plupart de ses livres ont été traduits en français de 1944 à 2010, y compris Vie et destin, que l’on croyait perdu, grâce à un manuscrit confié par l’écrivain à des amis avant l’intervention du KGB et finalement envoyé en Occident par Andrei Sakharov sous forme de microfilms (voir la note 2 de la chronique n° 433). Dans ce dernier livre en particulier, Grossman dresse un constat accablant de l’esprit de parti, du scientisme progressiste, de la soumission aux idéologies, de la violence sans limite des États totalitaires, du « rétrécissement du bien », si bien que même « la doctrine la plus humaine de l’humanité, le Christianisme n’a pas échappé au sort commun ». Au bien de l’État et des masses anonymes, il oppose « la bonté humaine dans la vie de tous les jours (…). Cette bonté privée d’un individu pour un autre individu est une bonté sans témoins, une petite bonté sans idéologie (…), une bonté instinctive et aveugle [qui] réside dans le silence du cœur de l’homme (…) muette, (…) occasionnelle mais éternelle, (…) invincible » car « le mal ne peut rien contre elle. » Je recommande la critique de Vie et destin publiée par Emmanuelle Caminade en 2009, illustrée de nombreuses citations et de longs extraits (http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/article-35687460.html).
- Aimé Michel rappelle en toute occasion cette « antique évidence » : l’avenir est inconnaissable, avec ses deux corollaires indissociables : « Les hommes font l’histoire mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font » (attribué à Raymond Aron quand ce n’est pas à Karl Marx) et « Sire, l’avenir est à Dieu ! » (vers de Victor Hugo, voir la chronique n° 212, La révolution et au-delà – De la société de gaspillage aux subversions du cœur et de l’âme, 23.01.2012). Le premier corollaire incline au pessimisme d’un homme jouet du seul hasard, tandis que le second conserve une place essentielle à la Providence (sur ce point voir la note 4 de la chronique n° 445, L’univers dans la théorie des supercordes, 13.03.2017), qu’un scientifique pourra, s’il le souhaite, désigner d’un autre mot.
- L’engrenage infernal est bien analysé par Aimé Michel. Alain Besançon, membre de l’Institut, a développé une analyse très voisine dans son livre Le malheur du siècle. Communisme, nazisme, Shoah (coll. Tempus, Perrin, 2005), bref mais profond, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois. On pourra comparer la séquence d’évènements décrite ici par Michel avec celle tirée de Besançon que j’ai résumée en note 6 de la chronique n° 339, Utopiste qui veut faire mon bonheur, t’es-tu regardé dans un miroir ? – Comment l’illusion de savoir mua la philanthropie marxiste en son contraire, 10.11.2014. Aimé Michel a régulièrement dénoncé l’idéologie marxiste à une époque où elle exerçait encore une profonde influence sur les esprits, y compris les chrétiens (voir la chronique n° 427, La main sanglante – Tyrannie de droite et tyrannie de gauche, 14.11.2016), ce qui explique sans doute que si peu de penseurs chrétiens l’aient correctement analysée dans la période 1935-1950, comme le relève Alain Besançon.
- Sur Gorbatchev voir les chroniques n° 433, Le grand cadavre somnambule – Faut-il aider M. Gorbatchev ? (28.11.2016), et n° 435, Le taxi et le commissaire – Le camarade Gorbatchev serait-il fou ? (27.02.2017).