LA PORTE ÉTROITE - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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LA PORTE ÉTROITE

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Décidément, plus je pense aux « espaces infinis », et plus leur « éternel silence » me remplit d’aise. Non pas que je tienne, comme M. Jacques Marly, de Bordeaux, la solitude de l’homme dans l’univers pour « réconfortante ». Ainsi que je l’ai souvent écrit ici, cette solitude très improbable ne peut être « réconfortante » ou seulement supportable que pour qui croit1. Pour l’homme moderne, qui se débarrasse de sa foi comme d’une « aliénation », cette solitude serait au contraire terrifiante : voyez le ton glacé de Monod, le dernier savant qui y ait cru, faute d’être informé2. De toute façon, la solitude de l’homme dans l’univers n’est guère possible. Les astrophysiciens ont photographié dans leurs spectrographes les raies caractéristiques de presque tous les états chimiques prébiologiques (acides aminés). Et voilà que l’astronome anglais Fred Hoyle et ses élèves, étudiant la composition de certaines classes de météorites (c’est-à-dire de ces pierres qui à tout instant tombent du ciel), trouvent qu’elles témoignent d’un état propice à l’apparition et à la multiplication d’une vie cellulaire3. C’est tout récent (fin février 1977). Non seulement les acides aminés apparaissent spontanément dans l’espace, mais il semble qu’il doive en être de même des cellules vivantes, qui seraient présentes, donc, comme le germe semé dans l’abîme. Or, nous voyons sur la Terre que de la cellule à l’homme le chemin va tout droit. Pourquoi donc, contrairement à Pascal, suis-je réconforté par « le silence éternel des espaces infinis » ? Réfléchissons. La loi première de la vie sur la Terre, c’est la prédation. À part certaines algues, tout ce qui vit ne vit qu’en tuant pour manger4. Si la vie est aussi ancienne que l’univers, des êtres aussi intelligents, impitoyables et conquérants que l’homme existaient déjà ailleurs dans l’espace quand la Terre n’était pas encore née. Ils s’essayaient (comme nous maintenant) à la conquête de l’espace il y a quatre milliards d’années et plus. Quand on lit les spéculations les plus récentes des physiciens, on peut conjecturer avec le moins de risque de se tromper que le voyage dans l’espace existe depuis toujours. Mais alors, pourquoi ne voyons-nous jamais aucun prédateur descendre du ciel pour nous exterminer et prendre notre place, sauf dans les romans de science-fiction ? Voilà ce qui me réjouit le cœur. Car c’est un signe. Oui, si je ne m’abuse, c’est là une formidable, une fondamentale indication sur l’évolution ultérieure de l’homme. Car si l’homme du futur existe depuis toujours ailleurs, capable de franchir les espaces infinis (a), et s’il respecte notre destinée, qu’est-ce que cela veut dire ? Que, pour quelque mystérieuse raison, il est impossible de porter l’instinct prédateur à travers l’espace. Pour quelque mystérieuse raison, la conquête de l’espace interstellaire ne peut être accomplie avant une métamorphose complète de l’être vivant dépouillant toute trace de sa vie prédatrice. Le fait que nous commencions à regarder vers l’espace a une signification eschatologique démontrée par la cosmologie : c’est que nous approchons du temps où l’homme devra changer son cœur, totalement, ou disparaître5. Revenons sur terre et changeons (en apparence) de sujet. Pierre de Boisdeffre vient de publier (b) un livre très beau, très émouvant, sur le présent et l’avenir de la Foi. Le cœur de son livre, il le découvre page 198, avec ce dilemme qu’il donne en choix à l’homme : ou recouvrer la foi, ou retomber dans l’animalité. « Je prends le pari, ajoute-t-il. Nous allons redécouvrir la foi. » Boisdeffre fonde son pari sur la vérité même de sa foi : la vérité triomphera. À quoi l’incrédule répondra naturellement de façon opposée pour la même raison. L’incrédule croit (car tout le monde croit, même sans savoir) que la foi disparaîtra parce que la foi est une illusion (rappelons-nous le titre du livre consacré par Freud à la religion : L’avenir d’une illusion). Eh bien, M. de La Palisse n’a aucune peine à montrer que c’est Boisdeffre qui a raison, et Freud qui se trompe. L’avenir appartient forcément à ceux qui auront gardé la foi, car les autres auront disparu comme les dinosaures. Et pourquoi ? Pour une raison bien simple dont Ruyer donne maints exemples dans son passionnant dernier livre (c) : parce qu’il faut croire à une destinée non-terrestre, à une fin dernière, à l’amour d’un créateur, bref aux premiers mots du catéchisme, pour garder l’envie de se perpétuer6. Le Dr Pincus, en inventant la pilule, a créé dans l’histoire de notre espèce une situation sans retour. Il a dissocié l’une de l’autre la reproduction et l’instinct sexuel. Désormais, pour laisser une descendance, il faut en avoir envie. Et pourquoi voudrait-on une descendance si l’on croit que ce monde est absurde et ne va nulle part ? Regardez autour de vous : ceux qui ne croient à rien ont moins d’enfants, ou bien n’en ont pas du tout. Où est la progéniture de Sartre et de Simone de Beauvoir ? Or on ne joue pas étourdiment avec les lois de la statistique. La fécondité différentielle efface irrémédiablement ceux qui se reproduisent moins7. La mécanique que les généticiens appellent « pression de sélection » n’a jamais fait apparaître une espèce nouvelle. En revanche, elle efface infailliblement les lignées qui se reproduisent moins8. Celui qui se reproduit moins dirige sa descendance vers le néant. Il l’évacue du futur, qui appartient aux autres. Jean-Louis Bory vient d’écrire un livre qui proclame naïvement la « révolution du plaisir ». Merveilleuse révolution, dont le premier et immédiat résultat est la disparition dans l’abîme ! L’avenir appartient à ceux qui croient que l’avenir a un sens, que l’univers est une Pensée, que nous collaborons à cette Pensée. On est libre de n’y pas croire. Simplement, il faut être averti. N’y pas croire, c’est sortir à jamais de ce monde, qui sera fait par les autres et seulement par eux. Cela peut prendre un certain temps. Mais le résultat est garanti. C’est ainsi que s’est faite la nature vivante, au cours des millions d’années. C’est ainsi qu’elle a enterré ses fossiles. Je ne me risque pas à faire ici de la morale : c’est de l’histoire naturelle. Perdre foi, c’est mourir. Aimé MICHEL (a) Ces spéculations effarouchent encore le lecteur français. Elles sont pourtant désormais au cœur de la physique, comme on peut s’en assurer en lisant (par exemple) les publications du Joint Physics and Consciousness Research Group (Lawrence Radiation Laboratory, Université de Berkeley). (b) Pierre de Boisdeffre : La Foi des anciens jours et celle des temps nouveaux (Fayard, 1977). (c) Raymond Ruyer : les Cent Prochains Siècles (Fayard, 1977). Chronique n° 281 parue dans F.C. – N° 1586 – 6 mai 1977 [|Capture_d_e_cran_2014-11-10_a_12-28-10.png|]
Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 29 février 2016

 

  1. Aimé Michel a souvent défendu la thèse de la banalité de la vie et même de la conscience dans l’univers. À titre d’illustration on peut lire les chroniques n° 58, Notre chair dans les étoiles – La solitude de l’homme dans l’univers apparaît comme immensément invraisemblable, 12.12.2010, et n° 256, Celui qui pleurait à Pasadena − L’enjeu spirituel de la recherche d’une vie extraterrestre, 12.10.2015.
  2. « L’Univers n’était pas gros de la vie, ni la biosphère de l’homme. Notre numéro est sorti au jeu de Monte-Carlo » écrit Jacques Monod dans Le hasard et la nécessité (Seuil, Paris, 1970). Et il termine son livre par ces mots demeurés également célèbres : « L’ancienne alliance est rompue : l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard ». Pour autant, Monod n’est pas le « dernier savant qui ait cru à la solitude de l’homme dans l’univers ». Il n’est pas difficile de lui trouver une compagnie. Ainsi les physiciens John Barrow et Frank Tipler, dont nous aurons l’occasion de reparler, soutiennent en 1986 que nous sommes seuls dans l’univers parce que sinon nous aurions déjà été visités par des extraterrestres. Le géologue Peter Ward et l’astronome Donald Brownlee, tous deux de l’université de Washington à Seattle, se fondent sur un tout autre raisonnement. Dans leur livre intitulé Terre Rare. Pourquoi la vie est peu commune dans l’univers (Rare Earth, Copernicus, Springer-Verlag, New York, 2000) ils entendent démontrer que la Terre est exceptionnelle dans l’univers en raison de sa position dans la Galaxie, de sa taille, de sa composition chimique, de sa distance au Soleil, de la stabilité de ce dernier, de la rareté des astéroïdes et des comètes, de la présence d’une lune… Ce sont ces caractères, exceptionnels selon eux, qui ont permis à la Terre d’abriter la très lente évolution d’une vie complexe à sa surface. Au « principe de banalité » de la Terre soutenue par Aimé Michel ils opposent donc l’hypothèse de la Terre rare. Le paléontologiste Simon Conway Morris de l’université de Cambridge les approuve dans le chapitre 5 de son livre que nous avons déjà plusieurs fois cité, Les solutions de la vie (Life’s solution, Cambridge University Press, 2003) dont le sous-titre, Inévitables humains seuls dans l’univers, résume la position, au demeurant quelque peu paradoxale. À la fameuse question d’Enrico Fermi sur les extraterrestres « Où sont-ils ? », Conway Morris répond : « Ce paradoxe est sûrement une des plus grandes questions auxquelles nous sommes confrontés, non seulement en science mais aussi en sociologie et en psychologie, peut-être même en théologie. Quelque chose ne colle pas. Ma propre opinion est que, paradoxalement, nous restons seuls parce que la Terre est une planète très spéciale. » Toutefois, sa position est beaucoup plus ambigüe qu’il n’y paraît car il ajoute : « Compte tenu du taux de découverte de planètes extrasolaires cette opinion peut sembler de plus en plus incroyable. Si elle l’est, alors je pense que la seule alternative est qu’“ilsˮ sont ici, “ilsˮ savent tout sur nous, et un jour, nous aurons une petite surprise. » (http://astrogeo.oxfordjournals.org/content/46/4/4.24.full). Aimé Michel aurait certainement approuvé.
  3. En 1978, Fred Hoyle et son disciple Chandra Wickramasinghe expliquent, dans un article de la revue Nature et dans leur livre Nuage de vie (Lifecloud), que la signature spectroscopique des poussières interstellaires ne peut s’expliquer que par leur composition en cellulose, un polysaccharide d’origine biologique qui compose le bois. En plus, ils défendent l’idée que des acides nucléiques et des protéines s’y trouvent aussi et que ces molécules se sont assemblées sous des formes encore plus complexes sur les comètes. Selon eux, ce serait la pluie de comètes tombant sur la Terre durant son premier milliard d’années qui y aurait apporté les premières cellules vivantes. L’année suivante, ils vont encore plus loin en soutenant, sur la base de ses propriétés d’absorption dans l’ultra-violet, que la poussière interplanétaire se compose de virus, de bactéries et d’algues unicellulaires et que ces micro-organismes peuvent même provoquer des épidémies lorsqu’ils pénètrent dans l’atmosphère de la Terre. En 1981, dans un autre livre (Evolution from Space) ils maintiennent que « La notion que non seulement les biopolymères mais le programme de gestion d’une cellule vivante puissent apparaître par hasard dans une soupe organique primitive ici sur Terre est évident un non-sens d’ordre élevé » et soutiennent que l’irruption de nouvelles formes de vie terrestre résulte de l’arrivée de gènes venus de l’espace, si bien que non seulement l’origine de la vie mais aussi son évolution sont conditionnées par des évènements extraterrestres. Wickramasinghe continue de soutenir ces thèses depuis la mort de Hoyle en 2001. Elles n’ont guère reçu de confirmation et peu de soutien. Au début du dernier chapitre de son autobiographie, Home is where the wind blows. Chapters from a cosmologist’s life (University Science Books, Mill Valley, Californie, 1994) Hoyle résume brièvement et avec détachement cet épisode de sa vie : « Durant la décennie de 1975 à 1985, je me suis intéressé avec mon collègue et ancien étudiant Chandra Wickramasinghe, au grand problème de l’origine de la vie. Nous en vînmes à penser que la vie est un phénomène cosmique et non le résultat d’un grand nombre d’évènements hautement improbables qui eurent lieu localement ici sur Terre. Il semblera étrange au non scientifique que cette question fort intéressante ait pu provoquer un degré élevé d’opposition et de ressentiment, mais c’est bien ce qu’elle fit. Curieusement, il est parfaitement correct de dire que la vie existe ailleurs dans l’univers, du moment qu’on considère qu’elle est apparue séparément en chaque endroit où elle existe, même si cette apparition séparée requiert la répétition des mêmes évènements aussi hautement improbables que sur Terre. Ce qu’on ne doit pas faire est de considérer l’apparition de la vie en de nombreux endroits comme la manifestation du même processus cosmique. Ceci, semble-t-il, est une grave offense à la culture scientifique. Bien que – à ce jour en tout cas – nous n’ayons reçu aucune félicitation pour une décennie de très dur travail sur cette question, nous avons réussi à un titre au moins. Ce fut une conséquence de notre idée selon laquelle la plus grande partie des matériaux situés à l’extérieur de notre système planétaire devait avoir un caractère organique, et aussi une bonne part des matériaux solides de l’espace interstellaire, une prédiction qui est maintenant reconnue correcte de façon assez générale. » (p. 395). Il faut dire que Fred Hoyle, « le brillantissime Fred Hoyle, cosmologiste fameux, vulgarisateur et écrivain de science-fiction réputé » comme l’écrit Nicolas Witkowski dans La Recherche (http://www.larecherche.fr/savoirs/figure-du-passe/sir-fred-hoyle-science-fiction-01-11-2001-79001), n’était pas à une théorie peu conventionnelle près. Il résista à la théorie du Big Bang (c’est lui qui forgea le terme par dérision) à laquelle il préférait sa théorie de l’univers stationnaire avec création continue de matière. Il s’attaqua également au néodarwinisme. Il compara la probabilité d’émergence par hasard de la plus simple cellule à celle d’« une tornade qui assemblerait un Boeing 747 à partir des matériaux d’un tas d’ordures ». En 1982, dans une conférence il affirma même que « les biomatériaux avec leur étonnant degré d’ordre doivent être le résultat d’une conception intelligente (intelligent design) ». Il détestait l’orthodoxie scientifique qui le lui rendait bien. Mais, comme le rappelle N. Witkowski, son esprit frondeur s’exprima dans d’autres registres : il « montra que les sociétés civilisées sont hostiles à la science et que les grandes inventions nous viennent des barbares. Il affirma que les guerres seraient un jour entièrement virtuelles et annonça que la première photo de la Terre prise depuis l’espace engendrerait une prise de conscience écologique ». Et s’il se trompa parfois, son œuvre scientifique se signale aussi par des coups d’éclat : « Nul ne le crut lorsqu’il annonça, à juste raison, que l’on trouverait dans l’espace de l’hydrogène moléculaire et des molécules organiques » mais cela fut largement confirmé. D’ailleurs il prétendait que « mieux vaut être intéressant et avoir tort qu’être ennuyeux et avoir raison » (selon Paul Davies dans la préface d’une biographie de Hoyle). Cette formule résume parfaitement le personnage !
  4. C’est une bien curieuse affirmation puisque les végétaux en général et pas seulement les algues, sont autotrophes, c’est-à-dire se suffisent à eux-mêmes en puisant l’eau et les sels minéraux du sol et le dioxyde de carbone de l’air et en tirant l’énergie nécessaire de la lumière par photosynthèse. Les étourderies de ce genre sont rares chez Aimé Michel.
  5. Telle est la solution d’Aimé Michel au fameux paradoxe de Fermi (voir note 6 de la chronique n° 165, Des signes dans le ciel – Pourquoi les étoiles sont-elles inaccessibles à l’homme ?, 20.11.2012). Comme souvent dans ses écrits, les vues les plus profondes sont exprimées en quelques phrases lapidaires, laissant au lecteur le soin de reconstituer le détail des arguments qui les sous-tendent. La solution ébauchée ici constitue un nœud où se croisent plusieurs fils de sa pensée sur l’évolution biologique et spirituelle, la multiplicité des mondes, les mystiques, les ovnis… On trouvera quelques compléments utiles à ce sujet dans L’Apocalypse molle, lettre du 17.11.1979 et suivante.
  6. Nous en reparlerons la semaine prochaine.
  7. Ce mécanisme explique en partie l’amenuisement de la France comme l’explique Pierre Chaunu dans La France. Histoire de la sensibilité des Français à la France (Laffont, Pluriel, n° 8398, 1982). La population présente sur « le territoire actuel de la France représentait, du IXe au Xe siècle, 50 pour 100 de la Chrétienté latine, 30 à 32 pour 100 du XIIIe au XVIe siècle, 20 pour 100 à la fin du XVIIIe de la partie du monde de genre de vie européen et 4,5 pour 100, aujourd’hui, des puissances de haut développement. » (p. 288). « De 1500 à 1980, la population de la France a été multipliée par trois, celle du monde par dix, celle de la population de souche européenne par treize » (p. 309). « La France est le pays qui a commencé ce que les démographes appellent la Transition [démographique]. Elle a parcouru, entre 1780 et 1870, un chemin que la plupart des pays européens parcourront de 1870 à 1920. (…) Que la communauté française ait anticipé n’enlève rien à la difficulté d’être qu’elle en a retirée » (p. 310). Entre 1892 et 1916, plus de 40% des femmes n’ont pas d’enfants ou en ont un seul. Cette fraction stérile ou peu fertile tend naturellement à disparaître en deux générations et cesse donc rapidement de peser. « La moitié de la descendance était issue et avait été élevée à l’intérieur de phratries de 4 enfants et plus. (…) Le sort de la France va dépendre pendant un siècle de l’issue du conflit entre le groupe suicidaire qui s’étend par imitation et qui contrôle une partie du pouvoir politique, et l’esprit de suite dans les comportements au sein d’une nouvelle génération qui, elle, est issue des seules familles à larges phratries. La France malthusienne (c’est la France “radicale” sous la IIIe République), se reproduit par mimétisme culturel, la France vivante (c’est à partir de 1860-1880, la France catholique conservatrice) se reproduit biologiquement. » (p. 316). Ces observations capitales sont souvent négligées parce qu’on y flaire, à tort, des relents de nationalisme et qu’on les associe aux inquiétudes suscitées par l’explosion de la population mondiale. Sur ce dernier point, remarquons que la « transition démographique » est aujourd’hui partout sensible, si bien que le vrai défi à très long terme sera de maintenir, par choix et non par contraintes, une population mondiale localement et globalement stable.
  8. Aimé Michel exprime à nouveau ici son scepticisme à l’égard du néo-darwinisme comme explication complète et définitive de la macroévolution, voir par exemple la chronique n° 163, Des thériodontes et des hommes – Une critique du néodarwinisme par Pierre-Paul Grassé (25.03.2013).