Avec un petit livre riche de substance, le Pape vient clore le cycle de sa grande et belle réflexion sur Jésus de Nazareth. Paradoxalement, il s’agirait plutôt d’une introduction — ne parle-t-il pas de « porte d’entrée » ? — qui nous parvient comme conclusion. Mais l’enfance de Jésus est un extraordinaire sujet de méditation, qui permet de remettre en perspective toute la mission du Fils de Dieu. Il est d’ailleurs probable que Matthieu et Luc ont enquêté sur des événements auxquels on ne s’était pas particulièrement intéressé durant les années de vie publique de Jésus. Si Jean, par exemple, n’a pas rapporté les circonstances de la naissance du Sauveur, c’est qu’il se concentrait sur sa Pâque. Mais il savait bien que le commencement contenait très exactement l’accomplissement. Il l’indique dans son prologue : « Lui que ni sang, ni vouloir de chair, ni vouloir d’homme, mais Dieu a engendré. Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous »(Jn. 1,13-14). N’est-ce pas toute la théologie de Noël ?
Il fallait que Matthieu et Luc explicitent cette théologie, en la rapportant aux faits. Des faits historiques avérés. Benoît XVI prend nettement position, en se démarquant de certaines interprétations allégoriques. « Les deux chapitres du récit de l’enfance chez Matthieu ne sont pas une méditation exprimée sous forme d’histoires ; au contraire, Matthieu nous raconte la véritable histoire, qui a été méditée et interprétée théologiquement, et ainsi il nous aide à comprendre plus profondément le mystère chrétien. »
Il faut remercier le Saint-Père de ce merveilleux cadeau que constitue l’ouvrage entier formé par ces trois volumes. Il y montre comment l’Évangile est susceptible d’une lecture savante, qui n’est jamais pesante, d’une lecture paisible aussi, qui naît de la conviction intime qu’inspire la foi. Toute l’érudition possible est ainsi au service de la compréhension de la Révélation qui est la seule clé du mystère. L’exégèse s’est trop souvent enlisée, lorsque la prétention intellectuelle s’est interposée pour faire entrer le message dans un cadre idéologique. Seule l’humilité permet de respecter ce qui nous dépasse infiniment et ce dont, cependant, nous pouvons percevoir la grandeur inouïe : « Croire signifie se soumettre à cette grandeur et croître pas-à-pas vers elle. »
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Un plaisir : critique/louange du dernier livre du Pape :
http://www.france-catholique.fr/Un-plaisir-critique-louange-du.html
http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/joseph-ratzinger-publie-l-enfance-de-jesus–15315.html
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Le-livre-du-pape-sera-publie-a-un-million-d-exemplaires-_NP_-2012-11-20-878085
