Les Soviétiques n’avaient pas fait pire que ce qu’a entrepris depuis des décennies ce qu’il est convenu de nommer l’Éducation nationale de France : dilapider l’héritage de ‘’notre’’ histoire, la découper en tranche et rejeter ce qui ne correspond pas à la vision idéologique qu’elle cherche à imposer à la jeunesse française, tout autre chose que la simple vérité.
Car l’histoire de la France, notre patrie, ne lui appartient pas : elle ‘’nous’’ appartient’’, elle est l’âme de ce peuple que nous sommes, comme l’est également sa langue. Notre droit à notre histoire est absolu et la ‘’massacrer’’ – comme l’écrit Fabrice Madouas dans Valeurs actuelles de cette semaine – est à la fois un viol et une sorte de génocide culturel. (La nullité de l’enseignement général comme de la langue française en particulier participe au même crime dont l’État français est responsable ‘’et’’ coupable.)
François Mitterrand était déjà, en 1981, dit-on, navré de l’évolution de l’enseignement de notre histoire ; qu’à-t-il fait pour se guérir de sa navrance ? Rien. Qui donc était alors le roi de cette Éducation du désastre ?
Rejeter Vercingétorix, Clovis, Charles Martel, Saint Louis, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon, Charles de Gaulle c’est d’emblée rejeter la France 1: quand je lis certaines des ordures conceptuelles qu’ose parfois publier Rue 89 – il m’arrive en effet de m’aventurer dans ce bourbier où parfois figurent des informations et des développements intéressants – , j’en frémis à la fois d’indignation et de stupeur. Je note ici l’une d’elles qui concerne l’admirable jeune fille de Domrémy2 : « … un destin trituré (par qui, comment ?) […] à des fins de bourrage de crâne où la bigoterie la plus stupide le dispute au chauvinisme le plus crétin… » Où est le crétinisme ? Il est là, le plus outré que l’on puisse découvrir dans toutes les pages de la presse française, en ce paragraphe immonde que je viens de transcrire ! À nous Villon, Michelet, Péguy et Régine Pernoud – parmi les centaines de bons auteurs qui ont mis en exergue sa véritable histoire ! Oui, cet étron de la pensée ordinaire de la gauche extrême, dont ce site appartenant au Nouvel Observateur est l’archétype, symbolise en quelque sorte ou résume l’essentiel de ce que la gauche idéologique pense de notre pays : émasculant son histoire, la désossant de ce qui fut et demeure sa réalité ontologique, l’arrachant à sa chronologie, seul moyen d’en saisir l’évolution, la ‘’divorçant’’ de force de cette chrétienté dont elle a tiré l’essentiel de sa vision transversale de sa naissance à aujourd’hui.
‘’Notre’’ histoire ne sera plus défendue par la classe politique qui est tout entière concernée par ce désastre intellectuel, moral, spirituel qu’elle a laissé faire, à l’exemple du « faux navré » que fut François Mitterrand : la Droite n’en aura pas le courage, trop emprisonnée dans les rets de la fascination qu’exerce sur elle la culture désâmée de la Gauche. Seuls les Français conscients de qu’ils sont, d’où ils viennent (mais hélas sans plus savoir où ils vont), peuvent encore redresser la barre dans cette tempête ignoble qu’on leur impose : il y a de très nombreuses associations dont l’objet est soit l’illustration de notre histoire ou la défense et promotion de notre civilisation comme de notre langue (qui, elle aussi a une histoire), incluant de facto le ‘’récit’’ de notre aventure au long des siècles, soit de parents soucieux de la culture que l’on inculte à leurs enfants et qui ne peuvent être qu’inquiets de découvrir jour après jour, que cette culture telle que la défigurent les actuels pédagogues de la rue de Grenelle (archi-vieux, certes : ils étaient déjà fossilisés en 1945 !) va les transformer en zombies.
Comment ? En se dressant face à ces destructeurs dont l’arme est le mensonge. En manifestant leur opposition (qui lancera l’organisation d’un tel rendez-vous national ?) à ces soi-disant réformes qui ne sont rien de plus qu’une prétention à nous fourguer une histoire sans grandeur, sans fierté, sans vérité. En demandant partout en France des rendez-vous fermes aux professeurs d’histoire et en exigeant d’eux qu’ils désobéissent aux ordres de l’« État français » (comme il conviendrait que les profs de civisme désobéissent aux livrets leur indiquant ce qu’ils ‘’doivent’’ dire comme des moutons bêlant). État français , dénomination ancienne que Monsieur Peillon et bien d’autres détestent, référence en effet au régime de Vichy auquel cet État se met à ressembler.
Et qu’ils retrouvent au plus vite des manuels corrects pour assurer des cours qui soient fidèles, non aux Annales, mais à la succession des jours que notre peuple a vécus.