Jean-Paul Hyvernat - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Jean-Paul Hyvernat

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Prophète de la joyeuse beauté de Dieu, 1er de cordée entraînant vers les cimes !

6 août 1989 : sur les routes de Compostelle des jeunes par centaines de mille affluent. Au carrefour de Léon, veillée ardente. Je suis frappé par un tout jeune prêtre en clergyman impeccable, à la carrure sportive, au visage ouvert, au rire franc, à la joie contagieuse, au beau regard clair et vrai : un être transparent, déjà croisé à un formidable Congrès de jeunes en sa cité de Versailles, entouré par 320 garçons et filles qu’il entraîne en pèlerinage vers la «  colline de la joie », mais au-delà vers le Ciel… On le sent d’emblée : il veut faire d’eux de vrais apôtres de l’an 2000. Le 14 août 91 à Czestochowa à la JMJ suivante, à la messe de S. Maximilien Kolbe célébrée par le Cardinal Lustiger, je le revois encore, repérable de loin dans la foule grâce la bannière de son groupe : S. Louis de Versailles.

Nous vivons ensemble ce fabuleux événement historique : pour la toute première fois des jeunes par centaines de mille peuvent se rassembler de l’Ouest et de l’Est dans cette Europe fissurée depuis 1945, quand les pays du « bloc Est » basculent d’un totalitarisme à l’ autre – pire encore. Le mur de Berlin et l’intraversable rideau de fer se sont enfin écroulés, on s’étreint en frères. La grande voix sonore résonne : « Le monde veut vous arracher votre héritage familial d’enfant de Dieu, aliéner votre identité, vous voler votre patrimoine ecclésial, et moi je suis venu vous le restituer. » Comme ce message fait vibrer nos cœurs de prêtres !

Je ne le reverrai plus aux JMJ suivantes. Quelques jours plus tard, il aura passé dans la Réalité, dont chaque JMJ est une brève anticipation : dans le Jour sans soir, avec des jeunes de l’éternelle jeunesse de Dieu, de toutes races, nations, peuples et langues. Ici, ils chantent ensemble le mot unique : « Abba », suivi de sa traduction en chacune de nos langues : Father, Vater, Padre, Oijce, Père ! Ainsi que ce Marie Regina mundi vigilamus qu’il fredonnera si souvent les derniers jours et développera magnifiquement à la messe de retour Que s’est –il passé là-bas, ce soir-là ? Dans le brouhaha de la foule archi-dense, le voilà les yeux fermés, plongé dans un profond silence, enveloppant ceux qui l’entourent. Et que signifiait cette étrange finale d’homélie à la messe de retour, le 18 août : «  Le Rendez –vous est donné bien sûr au Ciel. Tout simplement » ?

Mais qui donc est-il ? D’où sort-il ? Et d’abord, comment s’appelle t-il ? Jean-Paul 1 ! Tiens ! Comme le S. Père qui nous rassemble ici. Je le découvrirai : il y a tant de connivences entre les deux, tant de complicités !

I. Quelques étapes d’un pèlerinage.

C’est aux Vigiles de la Fête de la Croix glorieuse qu’il reçoit ce nom, en devenant enfant de Dieu, en 1956, près de Châlon-sur-Saône, non loin de Taizé. Il est le dernier de 4 frères, avant 3 sœurs qui vont suivre. Toute son adolescence est marquée par le scoutisme qui devient une des passions de sa vie. Expérience fondatrice, marquant toute son existence : sa promesse scoute, comme éclaireur dans la Troupe S. Germain-en Laye. Il a 14 ans.


Ecône ou la déchirante brisure

Décembre 73. 17 ans. Lors d’une retraite à Montmartre, dans le centre Ephrem fondé par Mgr Charles…., l’appel de Jésus retentit avec force et douceur. C’est clair et net : je serai prêtre. Appel que ses chers parents accueillent avec émotion et joie.

Mais se pose la question : où trouver une formation vraiment fidèle au Magistère de l’Eglise, véritablement catholique, dans une ambiance de prière et de belle fraternité fervente ?

L’Eglise de France est en pleine tourmente, suite à l’électrochoc de «  Mai 68 » (voir Larousse), au siècle dernier. Le libéralisme théologique fait rage dans les séminaires. Les théologiens de la suspicion – infectés par les philosophes du soupçon, eux jamais suspectés – sèment leurs virus d’hérésie. Certains cours frisent l’arianisme. Dans l’Evangile, tout devient suspect. On flirte avec le communisme, Marx et Lénine sont plus cités que S. Augustin ou Jean Chrysostome. Le Pape ? C’est n’est que l’évêque de Rome, qui peut tout juste émettre quelques avis personnels. La tradition ? C’est vieux-jeu. Le sacerdoce ? Une fonction. Le célibat des prêtres ? Du masochisme. La messe ? Toast au champagne exprimant la gaieté d’être ensemble. La virginité de Marie ? Mythe ! Noël ? Légende. Résultat : dramatique hémorragie dans le clergé.

Devant tant de dérives, d’interprétations abusives du Concile Vatican II, tant d’innovations, jusqu’à des aberrations liturgiques, certains prêtres se croyant tout permis, on comprend que beaucoup en soient ébranlés, déroutés, profondément meurtris. Contre ce courant impétueux, emportant tout sur son passage, certains vont «  entrer en résistance » pour sauver le pays. Résistance qui bientôt deviendra dissidence. Par fidélité à l’Eglise, et à sa grande Tradition, ils tiennent à garder la liturgie telle que l’ont vécue Thérèse et Bernadette, Charles de Foucauld et tous nos saints depuis au moins 5 siècles. La tête de file de ce mouvement de résistance : Mgr Lefebvre, spiritain qui fut un remarquable archevêque de Dakar, puis de Tulle. Il ouvre, dans la vallée du Rhône, cœur du Valais, à Ecône, un séminaire. Jean-Paul y entre fin septembre 75. De longues et nombreuses lettres nous donnent en détail le quotidien de sa vie de séminariste. Au début, on suit les cours à l’Université de Fribourg, où se sont réfugiés bien d’autres Français étudiants en théologie, comme ceux qui suivent les cours magistraux de ce prophète-philosophe que fut le dominicain Marie Dominique Philippe, y formant le premier noyau des petits frères et petites sœurs de saint Jean. Plusieurs Congrégations récentes ou en voie de fondation y ont leurs maisons d’études : les sœurs de Bethléem, petits frères et sœurs de Jésus, de l’Evangile, mission ouvrière Pierre et Paul de cet autre dominicain Jacques Loew, qui y crée la fameuse école de la Foi au rayonnement international. Le cardinal Christophe Schönborn n’y enseigne pas encore et le très humble abbé Journet – cardinal- vient de partir contempler la Face de la Vérité, Vérité si passionnément aimée et enseignée tout au long de sa vie. Y enseigne toujours le futur Cardinal Cottier, que Jean-Paul II choisira comme théologien personnel. Bref, l’âge d’or de la fac de théologie. Mais les séminaristes d’Ecône étant très encadrés et toujours entre eux, comme je l’ai moi-même constaté à cette époque, Jean-Paul n’a pas dû connaître cette passionnante effervescence ecclésiale de Fribourg.

Mais sans doute sont-ils allés en pèlerinage au monastère cistercien de Hauterive, sur les rives de la Sarine, ou à la Chartreuse de la Valsainte – le paradis blanc- où le bon cardinal Journet vient de se faire ensevelir.

La vie à Ecône se déroule paisiblement, au rythme des grandes solennités liturgiques, des vendanges à l’automne, des batailles de boule de neige et d’une grande course sur les sommets au printemps. Aux vacances, retour en famille à Versailles, et camps de jeunes à Riaumont dans le Jura, ou ailleurs. Mais de gros nuages noirs viennent assombrir la fin de son année. Le conflit entre Mgr Lefebvre et le S. Père devient de plus en plus dramatique. La tension entre Ecône et Rome s’intensifie. Un premier pas de rupture survient quand le 29 juin, Mgr Lefebvre ordonne des prêtres sans qu’ils soient incardinés dans un diocèse.

Ces événements tragiques bouleversent Jean-Paul, ainsi que sa famille et ses amis. Il est littéralement écartelé, crucifié. Il prend conscience dans les larmes, du paradoxe dramatique. Pour rester fidèle à l’Eglise catholique, on se coupe du Pape, sa clé de voûte ! Et voilà, d’un côté, des baptisés fervents adorateurs de la Présence réelle au Saint Sacrement, amoureux de Marie, fidèles à la Tradition, en principe au pape, et qui s’excommunient par fidélité ! Et de l’autre, des prêtres qui restent dans la structure hiérarchique, mais ont perdu la foi sur des points essentiels, se sont «  protestantisés » et ne cessent de critiquer le Pape !

Jean-Paul n’y voyant plus clair du tout décide de faire son service militaire, dans l’espoir que les choses finiront par s’arranger. Le voilà affecté au 9ème régiment de Chasseurs paras (RCP) de Toulouse, profitant des permissions pour rejoindre famille ou camps de jeunes. Pendant ce temps, hélas, la situation d’Ecône se dramatise. La communauté se fissure, le supérieur du séminaire et plusieurs professeurs et une douzaine de séminaristes quittent, avant que le pire n’arrive. En fait, il arrivera l’année suivante, le 29 juin 78. Malgré les multiples tentatives de dialogue de la part de Rome, le schisme (du mot schisma : déchirure) sera consommé l’année suivante, lorsqu’il osera ordonner 4 évêques sans l’approbation du pape (Forcing du type des régimes communistes en Chine, pour une Eglise nationale, séparée de Rome). La veille au soir, encore, un certain cardinal Joseph Ratzinger est envoyé d’urgence par Paul VI pour à tout prix éviter l’irréparable : une terrible blessure dans le corps de l’Eglise.

Beaucoup de fidèles de Mgr Lefebvre auront alors le beau courage de la quitter, comme les moines du Barroux. Certains se constitueront en Fraternité S. Pierre, alors que les autres formeront la Fraternité S. Pie X. Héroïquement : car, bien que merveilleusement accueillis par Paul VI, puis Jean-Paul II, et maintenant Benoît XVI, ils ne l’ont pas toujours été par dans les diocèses par les évêques. (un peu comme les gréco-catholiques, après avoir quitté l’Orthodoxie pour se rattacher à Rome, tout en gardant tous leurs rites orientaux).

De son côté, Rome leur accorde largement de garder la liturgie d’avant la réforme conciliaire. (Ce que Benoît XVI appelle le missel de Jean XXII, puisque les dernières modifications ont été faites par celui-ci, en 1962). Paul VI fait ouvrir à Rome un séminaire spécial pour eux, dans la cité Léonine, derrière la colline du Vatican.


Rome, sweet Rome.

Le 2 février 78, notre Jean-Paul y arrive. Et ce seront les années exaltantes de découverte de la Cité sainte, dont il fait des descriptions enthousiastes. Le 16 octobre de cette première année : l’électro-choc ecclésial et mondial : un pape venu de loin, de cette Pologne encore prisonnière du glacis communiste. Il est là sur la place, la nuit tombante, applaudissant à tout rompre. Quel nom prend–il ? Le même que le sien ! Jean-Paul. De plus, n’a-t-il pas étudié la théologie au même prestigieux studium dominicain de l’Angelicum ?

Une date au fer rouge qu’il n’oubliera jamais : ce 13 mai 81 où, en pleine audience, sur la place s. Pierre, Jean-Paul II est tombé sous le coup de plusieurs balles et sera quasi miraculeusement sauvé in extremis à la clinique Gemelli. 2

A Rome, il découvre le « ranch » des petites sœurs de Jésus, à Tre Fontane où se trouve reconstituée la chapelle du petit frère Charles de Jésus à Beni Abbès. Ils y sont reçus par la fondatrice, petite sœur Magdeleine (dont le procès de béatification est ouvert) et peut-être par le Père Voillaume qui si souvent y passe. C’est aussi la découverte de la Curie, de tous ces serviteurs humbles de l’Eglise, œuvrant dans l’obscurité des bureaux. C’est la rencontre avec nombre de cardinaux qui « chouchoutent » ce séminaire plein d’espoir.

Grande nouvelle : l’évêque de Versailles, Mgr Simoneaux, l’accueille en octobre 80, avec 12 autres anciens. Il y sera donc incardiné. Du coup, il passe du Leonium au séminaire français, via santa Chiara, près de la tombe de sa chère Catherine de Sienne. Ô joie !

Il y apprend à s’ouvrir à d’autres sensibilités ecclésiales, sans rien renier de la sienne propre, ce qu’il vit comme un enrichissement. Avec sa délicatesse, il sait se faire non seulement accepter, mais apprécier même de ceux qui ne partagent pas forcément ses points de vue.

Humble prêtre, serviteur de son peuple

Etudes terminées, il va vivre une année d’expérience pastorale à la paroisse S. Louis de Poissy, où il est très vite adopté par les paroissiens. Echo de son curé :

« . C’était un homme libre, libéré. Il aimait inviter à table et être invité. »

Et d’un confrère :

«  Ce qui a le plus frappé : sa simplicité, sa droiture, sa hauteur de vues, son souci de ne rien laisser dans l’ombre, de chercher, de comprendre, d’être disponible, ouvert, très proche de tous… Tout ceci n’excluait pas, bien au contraire, sa joie de vivre. Oui, il était très joyeux, farceur même, débordant de vitalité. »

Et voici enfin le Jour tant attendu, désiré, préparé. C’est la Vigile du 1er dimanche de ce temps de l’Avent qu’il aimait tant, en la cathédrale de Versailles. Son évêque, descendant d’un apôtre de Jésus, lui impose les mains. Le voilà prêtre de Jésus, partageant le propre sacerdoce du Seigneur – « cette réalité si belle qu’on ne peut que la trahir » ! confiera t-il dans son testament.

Cette cathédrale S. Louis (encore lui !) devient alors le cœur de son ministère en tant que vicaire. Entre lui et le curé, l’Abbé Grognet : merveilleuse harmonie !


II. Ses passions d’amour.

1. Cet amour tendre et passionné pour son Epouse

Il en a une vive conscience : Jésus lui a confié sa propre épouse qu’il doit protéger jalousement et rendre belle de la Beauté même de Jésus. Il veut l’aimer comme Jésus lui-même. Etre prêt à donner sa vie, à verser son sang pour Elle. Cet amour, il veut le partager, car Elle est source d’un si grand bonheur. Dès qu’il en parle, il vibre et fait vibrer.

«  Nous pouvons avoir à souffrir par l’Eglise, mais toujours pour l’Eglise et jamais contre l’Eglise. » 3

Son geste courageux de quitter Ecône avait manifesté son attachement si profond à la catholicité de l’Eglise, et donc à Pierre. Son cœur était trop meurtri par ces fractures, déchirures, blessures dans le grand Corps ecclésial de Jésus, pour ne pas en devenir un serviteur inconditionnel de son unité, de la Koinonia, entre ses membres. Comme il souffrait quand il entendait des critiques amères de Rome, des paroles de mépris du S. Père, venant de ce fameux «  complexe anti-romain » stigmatisé par ce théologien immense que fut Hans Urs von Balthazar, à propos de l’Eglise de France. Dans son testament : «  L’ Eglise est belle car elle est siene, et je ne regrette rien de ce que j’ai contemplé en elle !

Célébrer dans la beauté la Gloire de Dieu.

La liturgie : son bonheur, sa vie ! Il vit au rythme des saisons. De fête en fête. Et aussi, au rythme des jours et des nuits. Pour rien au monde, il ne manquerait une heure de la liturgie des Heures (le bréviaire), célébrer le plus chronologiquement possible. Sa préférence : chanter, au moins Complies, si ce n’est Laudes et Vêpres avec quelques uns. Il y initie les jeunes qui lui sont confiés. (Au jour de son départ au Ciel, le marque page y sera au 28 août, S.. Augustin). Mais surtout, la messe ! Là, rien n’est trop beau pour Dieu. Tout doit être digne de sa splendeur ! Pour la joie de ces Anges qu’il aime tant, et avec qui il concélèbre.

Déjà à Ecône et à Rome, il avait goûté la magnificence des liturgies orientales. Avec son ami libanais Abbuna Labaki, il participera au rite maronite, durant la marche de Compostelle. Il tenait à ce que le rite dit de Paul VI soit célébré, sans rien brader ou oublier de ce qui est toujours prévu : l’eau bénite, l’encens, les différentes processions. L’autel, le chœur : avec un maximum de fleurs et de luminaires. Surtout pour les saluts du Saint Sacrement et ces messes pontificales dont il était le cérémoniaire.
Sa joie était de former des enfants de chœur, impeccablement vêtus et stylés, avec les beaux gestes liturgiques traversant les siècles.

Et la chorale ! Que dire de sa passion pour le chant polyphonique- aussi bien que grégorien, dont témoigne sa vaste collection de K7. Pas de plus grand repos, aux jours de grosse fatigue, que d’écouter un choral de Bach, joué sur les grandes orgues, résonnant sous les voûtes : le ciel sur la terre !
Cet amour de la splendeur liturgique, il s’y ressourçait chez les fils et filles de S. Benoît. Il les avait découverts, pendant son service militaire à l’Abbaye de Fontgombault. Puis, ce sera celle de Solesmes, où il aimera entraîner ses scouts et guides pour récollections et retraites.

Liée à la liturgie : l’homélie. Il la prépare avec le plus grand soin. «  Toujours sans notes, les mots coulaient avec l’impétuosité du torrent. Ce n’était jamais un savoir, malgré toute l’étendue de sa culture, mais une chose vécue, accessible à chacun. Chaque mot touchait et résonnait. »
Autre passion connexe : la lectio divina. Il avait enregistré toutes les lettres de S. Paul, pour les écouter en voiture.

2. Chantre toujours émerveillé de la splendeur de la Création.
La Beauté ! Tout ce qui en relève le fascine. C’est l’attribut de Dieu qui le touche le plus intimement. Beauté de l’art sous toutes ses formes : littéraire, musical, théâtral, architectural : de Chartres à l’humble chapelle de Notre Dame de la Gorge. Parmi les cadeaux qu’il appréciait : un beau livre d’art. Comme il aurait vibré à l’enthousiasmante lettre de Jean-Paul II aux artistes.
Plus que tout, la splendeur de la montagne l’éblouit. Les cimes enneigées aux premières caresses du soleil le fascinent. Il y contemple la première révélation de la Gloire du Créateur, la première manifestation de sa splendeur. Il partage le propre éblouissement de Dieu, devant son chef d’œuvre. «  Et Dieu regarde : cela est beau ! »

Déjà, à Ecône, il pouvait s’émerveiller du soleil levant sur les 7 dents du Midi, face Nord.

Il ne peut garder pour lui un tel bonheur. Il faut qu’il le partage. Le plus souvent possible, il entraîne en haute montagne, surtout dans les massifs du Mont Blanc, les jeunes à lui confiés, surtout guides et scouts. Il les ouvre sur les horizons à perte de vue depuis un fier 3000.

Il se fait un devoir d’y entraîner les jeunes, car la montagne est pour lui non seulement une provocation à l’éblouissement qui les arrache à leur nombril comme à leur environnement, qui les ouvre aux vastes horizons, mais aussi parce qu’elle est école du courage, d’audace, d’effort, de maîtrise de soi, de dépassement et surpassement, un étonnant stimuli de toutes leurs jeunes énergies.

En cela, il rejoint le bienheureux Pier Giorgio Frassati dont il était un fan. Le top du top : sur un sommet, offrir et consacrer toute la création en permettant au Créateur en personne de se trans-figurer en son Eucharistie : son visage de gloire se transformant en visage de pain. Il rejoint Jean-Paul, l’autre, son Pape qui aimait tant les messes en plein soleil ou sous les étoiles, jusqu’à cette fameuse messe « sur l’Europe », sur les glaces d’un 4000 à côté du Mont Blanc. Alors qu’il n’aimait pas se voir en photo, il s’extasiait devant celle ou l’on voit le calice posé sur le roc. A la dernière page de son bréviaire, il glisse un véritable petit herbier.

Ce n’est pas un hasard si le Seigneur est venu le cueillir comme on cueille un petit edelweiss des sommets, au cœur de cette nature grandiose où tout chante l’immensité de Dieu.

3. Cette jeunesse à entraîner vers les cimes.

Le cardinal Gantin qui l’avait rencontré à Rome, me confiait un jour, dans un ascenseur menant à son appartement de San Callisto : «  l’Eglise a une grande carence aujourd’hui : elle n’a pas donné à la jeunesse des entraîneurs ». Il n’a pas dit : professeurs, éducateurs, moniteurs, mais bien : entraîneurs. Il n’aurait pu le dire s’il avait vu le ministère de Jean Paul. Déjà, pendant ses années de séminaire, toutes ses vacances sont données aux camps, retraites, veillées de jeunes. En paroisse, il leur donne une priorité. Il saisit que là est la première urgence apostolique absolue, tout simplement pour survivre au naufrage de nos pays occidentaux. Ce scoutisme, il le sait d’expérience, est une incomparable école d’humanisation, car de formation au courage, à la maîtrise de soi, à la générosité, au service humble et dévoué, au respect de la création, à l’audace, à la libérante chasteté, à l’engagement sans atermoiement. Elle rend les hommes hommes, et les femmes femmes, développant leurs grâces respectives et complémentaires. Par là, splendide préparation au mariage comme au célibat consacré. Ecole de divinisation – au sens des Pères d’Orient- formant à l’amour du Seigneur, à la prière, à la vie intérieure, au regard prophétique sur l’autre, au regard émerveillé sur la nature.

Etant répartis en 3 branches – France- Europe- unitaires- à Poissy comme à Versailles, il se veut tout à tous, sans en privilégier. (même si- par toute sa sensibilité- a plus d’atomes crochus avec ceux d’Europe). Il a trop souffert des divisions de l’Eglise pour ne pas être, coûte que coûte, un serviteur de la Communion. Il va jusqu’à organiser des rencontres communes – prophétiques à l’époque – pour qu’ils se découvrent frères dans leurs caractéristiques respectives. Avec eux, il porte toujours son foulard, au dessus du col romain. Presque à chaque Toussaint, il participe au pèlerinage des Guides aînées à Paray le Monial, s’il n’était pas à la marche des Routiers à Vezelay, avec ces splendides montées à l a lueur des torches vers la basilique toute illuminée. Ayant moi-même eu la grâce de participer à ces deux événements, je devine ce qu’il a pu en ressentir.

Scouts ou non, il veut transmettre aux jeunes le meilleur de ce qu’il a vécu. N’ont-ils pas droit à la vie de l’Eglise, en sa plénitude ? Rien ne lui donne de la joie que de leur donner l’essentiel des Pères et docteurs de l’Eglise, comme de l’enseignement des Papes. On devine ente les lignes Jean Chrysostome, Augustin, Basile, Thomas d’Aquin, mais aussi Pie XII , Jean XXIII et très spécialement, bien sûr, ce Jean-Paul II dont il se nourrit constamment, dévorant pratiquement toutes ses catéchèses, encycliques, lettres apostoliques. Mais pour en refiler la substantifique moelle. Il le fait surtout les mercredis soirs, enseignement hebdomadaire précédent toute une après midi réservée – pardon !- consacrée à l’écoute personnelle de chacun qui le désire. Ces catéchèses où passent tous les mystères de la foi, les fêtes liturgiques mais aussi les problèmes d’actualité, sont donc aussi le fruit de cette attentive écoute des jeunes, y décelant leurs aspirations profondes, leurs besoins spécifiques, leurs attentes et leurs problèmes. Le recueil de ces textes, comme de ses homélies forme une véritable mine. Il a le don de mettre à leur portée, dans leur langue, leur culture, toute la grande théologie de l’Eglise, en sa tradition bi-millénaire, sa sagesse, son expérience.

Il est un domaine vital pour les jeunes, qu’il aborde en toute clarté, vérité et profondeur : celui de la sexualité. Come un certain tout jeune vicaire des environs de Cracovie – Karol Wotyla –il a saisi toute l’urgence de flasher le soleil de Dieu, sur ce chef-d’œuvre entre tous de la création, son sommet lumineux : cette capacité de donner avec Dieu et en Dieu l’existence à une personne humaine qui d’emblée est mis sur orbite de vie éternelle. Chef d’œuvre terriblement attaqué, ravagé, galvaudé, perverti aujourd’hui. Durant les camps surtout d’été, comme ceux de ce Karol Wotyla dans les Tatras, ils en parlent beaucoup. Pas de fausse pudeur ni de curiosité malsaine : ce mystère de l’amour donnant la vie par le corps, est vu dans sa belle clarté divine.

Avec quelques jeunes, il publie «  Aimer, corps et âme » y mettant en langage simple, la fabuleuse théologie du corps de Jean- Paul II, couvrant les 4 premières années de son pontificat. Par discrétion, il n’a pas voulu signer l’ouvrage, laissant toute la place aux jeunes.

Il entre courageusement dans le combat pour protéger l’amour de tout ce qui peut le pervertir, le dégrader, le détruire. « Il n’avait pas peur de proclamer la vérité bien haut, même lorsqu’elle n’était pas agréable à entendre. Il eut quelques homélies violentes pour dénoncer des abus dans des soirées de jeunes et rappeler la morale chrétienne.» C’est la sainte colère de Jésus devant ceux qui profanent sa maison la plus belle : l’âme de ses enfants.

Il vit son célibat d’amour comme un cadeau de Jésus, le mettant au service de ces jeunes dans ce mystère de leur sexualité. Si comme et avec Jésus, il renonce à fonder une famille, c’est pour être prêt à donner sa vie au service de ceux dont l’appel à la sainteté se vit dans le mariage. Sa relation avec les jeunes filles était d’une grande justesse :

«  Il m’a donné des conseils pour la direction spirituelle et l’accompagnement des âmes. Il m’a parlé (ô sujet combien délicat !) des relations qu’il entretenait avec les jeunes filles : prudence, distance sans sévérité. Il avait su effectivement établir des relations vraies :

respectueuses et paternelles qui respiraient la pureté et la clarté. D’où la fécondité du ministère de direction spirituelle qu’il exerçait auprès d’elles. Il était libre et laissait libre ; bien plus, il rendait libre. 4»

Il consacre une grande partie de son temps à la préparation personnalisée aux fiançailles. Les messes de mariage sont pour lui une formidable occasion de faire resplendir la lumière divine sur ce grand mystère. Chaque fois un autre aspect des Noces est abordé dans ses homélies : «  le dialogue de l’amour, c’est que l’aimé soit premier. Il n’y a pas amour tant qu’il n’y a pas priorité du «  tu » sur le « je » ». Il y donne conseils et consignes pour toute une vie de couple, puis de famille.

Mais parallèlement, c’est un éveilleur hors pair de vocations religieuses ou sacerdotales. Surtout par son seul exemple. Dans son sillage, nombreux sont ceux et celles qui sont entrés au séminaire au carmel, à Solesmes.. Il leur consacrait beaucoup de temps, pour essayer de discerner avec chacun, les saintes préférences du Père pour lui, elle, comme l’aurait dit Mgr Vladimir Ghika.

Il définit merveilleusement la vie monastique pour laquelle il avait lui-même un attrait si fort :

«  Etre moine ou moniale : vivante louange de l’Eglise. Vivre devant la Beauté qui se voile. Etre religieux, religieuses, consacrés dans le monde : sourire de Dieu offert aux hommes pour être le rayonnement de cette joie d’aimer et d’être aimé. » 5

Un de ses grands principes pédagogiques : éduquer le regard. Un Regard qui s’émerveille de la splendeur devant la Création. En camp, il prévoit des temps où l’on ne fait qu’écouter le murmure cristallin d’un ruisseau, que regarder la dernière caresse du couchant, « coup de pinceau » sur les prairies de la vallée.

Parfois en route, il se met à crier : «  Article 6 à gauche » (N° de la loi scoute : il voit dans la nature l’œuvre de Dieu) pour faire remarquer une fleur, un oiseau, un glacier, ou une cascade.

Regard qui s’émerveille aussi devant la beauté des mystères de Dieu. Pour la croix glorieuse le 14 sept. 80, il lance ces questions :

« Sommes-nous émerveillés quand nous voyons une Croix, et quand nous réalisons ce qu’elle représente ? Sommes-nous émerveillés quand nous participons à l’Eucharistie, quand nous communions ?  Ceci est le Corps du Christ, qui est allé jusqu’à mourir sur une Croix ! »

Surtout, un regard prophétique qui voit toujours le plus beau, profond, pur, en chacun. Qui détecte ses dons et charismes, tel un sourcier. Et qui les met en pleine lumière, les faisant venir au jour. Et qui s’en émerveille.

5. Ces cimes de sainteté à gravir en cordée avec nos aînés.

Il le sait d’expérience : rien n’entraîne comme l’exemple des témoins. Leur seule existence est appel vers le haut. Aussi, les fait-il rentrer dans l’intimité des grands saints qui ont marqué la vie de l’Eglise et la sienne.

Entre tous, sa petite et grande sœur, Thérèse de Lisieux. Il en est un fan inconditionnel. Ses pélés à Lisieux, seul ou en groupe, ne se comptent pas. Sans cesse, il la cite, car c’est elle qui a ouvert la brèche à la sainteté des petits, des pauvres, faibles, fragiles et donc blessés de notre temps.
Mais aussi Jeanne d’Arc – son second nom de baptême – pour son intrépidité, sa vaillance, sa droiture, son héroïque chasteté.

Mais il sait que les jeunes témoins – déjà béatifiés ou pas encore – proches chronologiquement de leur génération a une puissance de stimulation prodigieuse, il trouve sa joie à leur en faire découvrir quelques uns. De manière très spéciale : Claire de Castelbajac. Elle était pour lui la prophète de la joie de Dieu pour notre temps, toute claire, ardente et joyeuse de la simple joie d’être enfant de Dieu :

Sur la route de Compostelle, avec ses 340 jeunes, étape stratégique : sa maison de Lauret, où ils sont reçus par sa chère maman Solange, qui y vit toute seule, dont le rire éclatant est reflet (ou source) de celui de sa fille. Ils prient dans la chapelle où elle a tant prié, dans la petite chambre pleine de souvenirs et surtout sur sa tombe. (Actuellement, son corps provisoirement repose au monastère cistercien de Boulaur, chargé de promouvoir sa cause de béatification). Plusieurs fois, il y reviendra seul ou avec un groupe. Solange m’en parlait souvent, frappée qu’elle était par ce jeune prêtre rayonnant.

«  Dès le premier instant où je le vis, il me fit une forte impression ; son regard, son élan intérieur, même sa poignée de main venaient au devant de moi. Comme si c’était lui-même qui m’accueillait chez moi… Et à chacune de nos rencontres, mon impression ne cessa de grandir. Jamais je n’oublierai cette messe du 14 août 1989 célébrée dans la cour de Lauret, avec la foule de cette jeunesse résolument tournée vers Dieu, déjà dévouée à l’Eglise, dont la Foi, la Paix, la Joie rayonnaient dans l’équilibre. C’était une grande espérance qui se levait… »

Il leur donne en exemple une autre Claire, dramatiquement proche d’eux : Claire de Saint Martin, guide de Versailles, tuée le 18 sept 1989, avec 4 autres jeunes dans un accident de la route, laissant un sillage de joie et de profondeur spirituelle. Il gardera son image dans son bréviaire.
Sans oublier aussi Robert Naoussi, ce jeune lépreux Camerounais dont les Frères Jacquard qui l’avaient soigné à la Dibamba lui avaient parlé.
Et maintenant, c’est lui, Jean-Paul, qu’on peut proposer aux jeunes comme magnifique premier de cordée vers les cimes de la sainteté.

Ne résumait-il pas son service des jeunes par : il faut les entraîner « vers le plus beau, le plus haut . Les aider à avancer vers la lumière. »


La sainteté, c’est de tout mon cœur.

Quel que soit le chemin précis de chacun, l’essentiel est de devenir un saint. La sainteté c’est le maximum d’amour, donc de bonheur. Il aurait pu dire : Holiness is hapiness.

Comme pour ces jeunes saints qu’il aime, la joie – celle des profondeurs- est une caractéristique d’une vie dans cet Esprit Saint qui est la Joie mutuelle du Père et du Fils. Etre la joie de Marie, en faisant de Jésus la joie de notre cœur. Tout faire et vivre pour la seule joie du Père :

«  Donc, la joie de l’homme, cela va être de faire la joie de Dieu, cela va être de laisser Dieu véritablement rayonner en lui sa joie, sa présence, son bonheur, comme Dieu au milieu de la Cité sainte, au milieu de la Jérusalem nouvelle. … La joie de Dieu cause notre joie. » 6

Joie s’exprimant par le chant, la musique. Dès qu’il le peut, il chante. A tue-tête parfois, d’une voix juste, claire et sonore. (A la différence de Pier Giorgio Frassati qui chantait faux).

Or, gravir ces cimes, impensable de le faire seul, sans courir tous les risques. Il faut être encordé. Bien sûr, la grande cordée, c’est l’Eglise avec Pierre comme premier de cordée, mais cette Eglise se concrétise et s’actualise dans ma famille, ma paroisse, mon mouvement de jeunes, mon groupe de prière.

C’est pour créer une véritable fraternité spirituelle, un lien vivant entre eux qu’il lance une petite revue spirituelle, au nom qui est tout un programme : «  La cordée. » Le programme tient en 5 points comme autant de piolets pour la varape.

«  Cette cordée consiste dans l’engagement libre de jeunes de 16 à 25 ans qui veulent s’aider à vivre ensemble ce que l’Eglise propose aux chrétiens qui veulent progresser à la suite du Christ : des points de repère pour la vie de prière personnelle (en particulier l’oraison), pour la vie sacramentelle, et pour le rayonnement de la foi. »

Pour vivre l’expérience de la grande cordée ecclésiale, il est un Fan des JMJ7, cette intuition formidable de son célèbre homonyme Jean-Paul II. Il y entraîne un maximum de jeunes, déjà à Compostelle en 89, alors que l’Eglise en France n’y était pas encore très sensibilisée. Celles de Czestochowa sera le couronnement de son ministère, un sommet… C’est avec quelques uns de ces mêmes jeunes qu’il partira quelques jours plus tard en haute montagne.

6. Ceux qui achèvent la Passion de Jésus

Mais il n’y as pas que les jeunes, bien qu’ils soient son option pastorale privilégiée. Il se veut tout à tous. Avant d’être aumônier scout, il est simplement vicaire d’une paroisse. Et tout berger, ne doit-il pas être celui qui rassemble son troupeau autour de ce Pasteur qui est en même temps Agneau ?

Une seconde priorité sont les malades, les personnes portant un handicap, du corps ou de l’esprit, celles à l’automne de leur vie. Et très particulièrement ceux qui, aux portes de la Vie éternelle, vont bientôt vivre le Grand Passage sur l’autre rive. Il tient absolument à être prévenu, avant qu’il/elle ne perde connaissance.

Pour pouvoir les aider à vivre leur naissance au ciel, comme le plus bel acte de liberté de leur vie. Toutes affaires cessantes, il se précipite à leur chevet – revêtant la tenue hospitalière si c’était à l’hôpital – pour leur apporter le Pain de l’ultime route, le «  viatique » : la dernière communion, avant le Face à Face.

C’est en recueillant en son âme tant et tant de détresses, d’épreuves, de souffrances à lui confiées, qu’il prêche si souvent sur le mystère de la croix.

7. Le salon de beauté de Dieu

A tous, il veut offrir le sacrement de la Miséricorde de Dieu, dont il devient le pauvre et humble serviteur, cette chirurgie esthétique divine, nous rendant notre beauté d’enfant de Dieu. Pour lui, il serait criminel de ne pas l’offrir aux jeunes, frustrant ainsi le Cœur du Père de cette étreinte joyeuse d’un de ses enfants. C’est qu’il veut des jeunes «  assoiffés de transparence et donc de joie. »

«  Nous avons à avancer notre pèlerinage en nous, avec cette lucidité, cette Sagesse Eternelle, qui nous donne le clair discernement de ce qu’il faut accomplir pour le bien, et de ce qu’il faut fuir le mal, qui nous donne l’amour du pécheur, sans jamais transiger avec la haine du péché, qui nous donne le sens de la beauté sans jamais appeler beau ce qui est laid, qui nous donne le sens de la vie pourvu que toujours dans les artères de notre cœur, circule la vie de ce corps dont nous nous nourrissons à chaque Eucharistie, cette nourriture des pèlerins que nous sommes ». 8

III. Ses secrets les plus intimes

Mais quel est le foyer incandescent d’où brûle ces différentes passions ? D’où lui vient cet enthousiasme, cette ardeur, ce dynamisme, si puissant qu’il en entraîne les autres ?


Son cœur à cœur avec Jésus-Hostie.

Jean-Paul est avant tout un homme de prière. Il cherche à vivre sans cesse dans l’intimité avec son Seigneur, à en recevoir les sentiments mêmes de son Cœur.

«  Le secret des secrets dans l’oraison, c’est de suivre les attraits de Dieu en toute simplicité de cœur, c’est une affaire d’amour. 9 »

Pour rien au monde, il ne manque son Oraison silencieuse matinale.
« Parfois, au milieu de la journée, nous « clamions » avec force des versets de psaumes (en particulier le ps.90) un peu comme des acteurs d’opéra. »
C’est cette vie intérieurement contemplative qui est le secret de ce calme qu’il garde, lorsqu’il est débordé d’urgences à répondre, de cette sérénité qui ne le quitte pas, face aux imprévus comme aux coups durs.

L’Eucharistie : cœur de son cœur, vie de sa vie, car amour de tout amour. Le prêtre n’est –il passionnante celui par qui Dieu peut aller jusqu’au bout de son amour ?

«  Le prêtre, dont le rôle est de donner l’Amour à l’aimé, pour que l’aimé aime l’Amour. »

Un de ses frères prêtres a ce mot de splendeur à son propos : «  Il aimait l’Amour. » Et surtout cet amour fait chair, fait pain, mettant le comble à son amour.

Dans son testament, il lâche cet aveu émerveillé : « Le sacerdoce est une réalité si belle ! » Et cet autre : «  Avec l’ordination, nous ne sommes plus les mêmes ! »

L’Adoration : que d’heures, de jour comme de nuit n’a-t-il pas passé à contempler silencieusement son Seigneur, en son humble présence eucharistique. Comme il aimait ce face à Face en vue d’un cœur à cœur.

Marie, joie de Dieu, sourire pour nous.

N’a-t-il pas vécu sa première communion et sa profession de foi dans des sanctuaires mariaux (N.D en Vaux, N.D de l’Epine). D’abord, il y a Marie. Il y fait sa promesse de louveteau. Ah ! Ce merveilleux petit sanctuaire, d’où on n’entend que le murmure du torrent dévalant des hautes vallées. Elle qui est ce torrent doux et impétueux « dévalant des montagnes du Liban », pour nous désaltérer des bouillantes eaux vives de l’Esprit, car la Source, elle la porte au-dedans d’Elle : la chapelle Notre Dame de la gorge sur les flancs Ouest du Mont Blanc. Sur le fronton du sanctuaire, une inscription : Marie, cause de notre joie. Il apprendra plus tard qu’un Séraphim de Sarov la nommait : « joie de toutes les joies ». Et dans quelle vallée, ce sanctuaire est –il blotti ? Contamines… Montjoie ! Elle qui l’aidera à travailler sur un tempérament parfois colérique, pour devenir à son école, doux et humble, comme le cœur de son Fils ? ici se source son inaltérable joie. Rayonnante, communicative, s’exprimant souvent par un grand rire contagieux.
Lumineuse cette joie mariale !

«  Relire notre vie comme la Vierge Marie dans le Magnificat, comme une trame de joie de Dieu en nous. 6  Marie fait la joie de Dieu. 10 »

«  Se tourner vers le Christ (être) capable d’accueillir le sourire de celle qui est la Mère de l’Espérance (la Vierge Marie), et qui elle seule sait tourner nos cœurs comme une fleur se tourne vers le soleil. Nous sommes comme des fleurs qui ont à se tourner vers le Mystère du Christ ; nous nous tournons pour cela vers Marie qui est toute grandeur, toute Foi et toute Charité, mais qui n’est toute Foi et toute charité que parce qu’elle est toute Espérance12»

Marie ! Qu’est-ce qu’il l’aime ! Pratiquement pas une homélie sans l’évoquer, et pas juste en finale : chaque fois son visage s’illumine.

Elle nous apprend à faire de toute notre vie un Avent, dans l’attente de notre Noël éternel : notre naissance au Ciel. Le mystère qui le bouleverse le plus : Dieu qui en elle se fait le plus petit, son tout petit et notre propre frère.

«  Le Roi de Gloire s’est préparé une demeure de silence, de pureté, d’humilité. Mystère accompli en Marie pour qu’i s’accomplisse en moi. »11

« Regardez Marie, taisez-vous, soyez purs, dites oui au Roi de gloire. 12 »

Et dans son ultime homélie le 18 août, 10 jours avant son départ :

«  Je suis tout près de Toi, Marie, car par Toi, je suis tout près de la Source de la Sagesse, qui me fera discerner le vrai du faux… «Je suis tout près de la source de la Vie. En même temps, je suis tout près de ce monde, dont tu es la Reine et qui est à sauver… plongé dans le monde où j’ai à vivre en enfant de lumière.

Alors, je me souviens de Toi, Fille de Lumière, Fille de Beauté…et je sais que la vie, toute ma vie sera un combat prodigieux entre la mort et la Vie, entre le mal et le bien, entre la haine et l’amour, entre le mensonge et la Vérité, entre la souillure et la Pureté… Je me souviens de Toi, joyeuse disant oui, exultante. Je me souviens de Toi, effacée, mais intercédante. Je me souviens de Toi, à la croix, dans la gloire. »

Le soir même de son Ordination, il se livre tout entier, en tant que prêtre à sa maman Reine.

«  Vierge du Magnificat, Messagère de ma reconnaissance, pour eux tous, je vous prie.

Pour tous les jeunes qui m’entourent ce soir, soyez le sourire de Dieu, ainsi que pour ceux, plus nombreux encore, dont mes pas ont un jour croisé la route : par vous, qu’ils prennent goût à la belle aventure de la Consécration au service de Dieu et des hommes. Je vous les confie.

En ce soir de joie, je viens renouveler la prière de Consécration que le jeune diacre vous avait faite, et je viens la faire «  sacerdotale ».

En ce soir de fête, de paix et de joie, je livre et consacre à votre Cœur immaculé toute ma personne de prêtre, corps et âme, biens et pauvreté, richesses et limites : que votre Fils, m’ayant apporté par vous le Salut, par vous me reçoive.

Je vous appartiens et je vous consacre tout mon ministère de prêtre de Jésus Christ, vous demandant d’être présente à tous les actes et à toutes les pensées de ma vie, pour qu’ainsi le Christ en soit plus sûrement le Maître.
Je vous confie tous ceux que je rencontrerai dans mon ministère : soyez près d’eux pour qu’ils ouvrent les portes de leur cœur au Christ.

Notre Dame de l’Aventure, Vierge de l’Audace et du Bel Amour, Mère de la Sainte Espérance, c’est une nouvelle vie qui commence pour moi :

Aidez moi… à être prêtre, et pour être pleinement serviteur de mes frères, aidez-moi à n’être plus fasciné que par le seul Jésus Christ ;

Aidez-moi à le rayonner : aimer, être aimé et faire aimer l’Amour du Christ Rédempteur. Aidez-moi à faire aimer l’Eglise, Mère au cœur brûlant d’amour.
Aidez-moi à être frère, avec mes frères prêtres, à être homme de Communion et de Paix, à être un homme d’Eglise, à être un homme de l’Eucharistie.

Aidez-moi à être témoin de la Miséricorde et du Pardon, à en être Sacrement.
Aidez-moi à être un fidèle intendant des Mystères du Seigneur, un bon pasteur, pour qu’au soir de ma vie, je puisse en vérité dire au Maître : «  je n’ai perdu aucun de ceux qu’en Ton nom, mon évêque m’a confié. »
Mère très patiente, voilà ce que je vous confie.

A tous, donnez votre sourire, pour que nous soyons de vrais témoins de la Bonne Nouvelle du Salut, vivant dans la Paix et dans la Joie, avant d’aller chanter éternellement les miséricordes du Père plein de tendresse, par son Fils, et dans la communion de leur Esprit très saint !  Amen. »

C’est Marie qui confie à son cœur de prêtre, le Corps même de ce Fils, à qui elle a donné et sa Chair et son Sang et 33 ans plus tard, il nous rend cette même chair, ce même Sang.


Je veille, je scrute, j’attends, je guette….

«  Toujours prêt ». Combien de fois n’ai t-il pas commenté cette devise scoute. Prêt, il l’était, pour la grande Rencontre finale avec son Seigneur. Il y pensait souvent. Mais surtout les dernières semaines, comme s’il pressentait une rapide fin de pèlerinage terrestre. Au Carmel de Marienthal, sur la route de retour de Czestochowa :

«Tandis qu’il reprenait la dernière phrase du Je vous salue Marie, il nous dit : «  Songez qu’il y aura un moment où le maintenant et à l’heure de notre mort ne seront qu’un. Alors, à ce moment exact, Marie sera là, près de nous.

Il nous cita aussi cette phrase de saint Jean de la Croix :

«  C’est vers un Amour que je marche en m’en allant,

C’est dans son amour que je tends les bras

C’est dans la Vie que je descends doucement

Je viens vers Vous, comme un enfant, je viens me jeter dans votre Amour
Votre Amour qui m’attend. 13»

Le lendemain, 18 août, lors de la messe de clôture du pélé, dans la cathédrale de Versailles, son homélie improvisée a les accents d’un testament.

Après la fervente litanie du «  Je me souviens de toi » cité plus haut et après avoir évoqué « l’éternelle jeunesse de Dieu que nous avons contemplée dans le mystère de l’Assomption de Notre Dame », tout à coup, il s’enflamme :

«  Et je veille, c’est l’appel à être veilleurs, à être des foyers de lumière pure…. 

Etre de ces guetteurs, de ces pèlerins de Dieu. Et je veille, aux aguets, à l’affût, attentif, espérant, scrutant, guettant l’apparition d’un jour nouveau, ce jour éternel de Dieu. Et je scrute, et je veille, et je guette, et je regarde au loin les lueurs de cette cité de lumière, dont je suis le citoyen encore en exil, pèlerinant vers cette montagne de Sion, vers cette Jérusalem éternelle et je veille parce que je vois déjà au loin dans le regard de mes frères et sœurs – peut-être très proches, qui ont été près de toit, qui se sont souvenus de toi, qui ont veillé et qui sont déjà citoyens du ciel. Alors je regarde et tendant le regard de mon cœur, je fais de ma vie toute entière, une course, oubliant la pesanteur de la vie, tout tendu que je suis à l’ardeur de l’Amour qui m’habite. Alors, je regarde et…

(le rythme s’accélère, le ton s’élève, son débit se fait alors, rapide, saccadé)…

et je veille, je scrute, j’attends, je guette, je sonde le monde, je vois les attentes, les appels, je vois mes frères dans l’attente, la détresse, l’obscurité, l’épreuve, le péché, je vois le Christ, je vois sa puissance, je vois sa force, je vois avec le regard de leur foi. «  Nous voulons voir Dieu. C’est maintenant la grande passion de notre monde. » Chantons le double canon : «  Je veux voir Dieu, là où passent les saints, Dieu passe avec eux. » Nous sommes pèlerins de Dieu jusqu’à la cité du ciel, mais nous pèlerinons sur notre terre qui est appelée à la réconciliation. Nous en sommes les témoins. Nous en sommes les porte-flambeaux. Avec Marie, flambeaux du Christ. Paul VI disait : soyez non des roseaux, mais des flambeaux. Oui, je me souviens de toi Marie, et je veille car là où les saints passent, Dieu passe avec eux.

Et après un instant de silence, d’ajouter :

Si nous n’êtes pas décidés à être des saints, il vaudrait mieux cesser là, tout de suite, votre pèlerinage. »

Et de clore la messe avant la bénédiction finale par ce mot prophétique :

« Maintenant, il nous faut vivre une nouvelle étape du pèlerinage de notre vie. Rendez-vous au Ciel, bien sûr, tout simplement 14.
 »

10 jours plus tard, il y sera !

Vers l’ultime sommet, où tu ne règnes que la lumière.

Dès le lendemain, il file vers sa Haute Savoie, pour laquelle il éprouve toujours une irrésistible attraction. Il est à un tournant : le premier septembre, il doit rejoindre sa nouvelle paroisse, comme curé : S. Martin le Bretonneux. Il va se réserver deux pleins jours de désert, dans la grande paix des hauteurs. Les autres jours seront consacrés alternativement à sa chère famille et à ces jeunes, «  la prunelle de ses yeux ». La parole à l’un deux, pour ces heures tragiques :

Nous sommes partis sur le glacier des Bossons faire un peu d’école de glacier en vue d’une petite course le lendemain. Nous avons croisé un ou deux groupes qui en revenaient, et, en avant de nous, nous en apercevions d’autres.

Au début du glacier, nous nous dirigeons vers une zone plate pour pouvoir mettre nos crampons et nous encorder quand, sans crier gare, tout à coup, le rocher s’est détaché de son socle de glace et nous est arrivé dessus en un instant. Ceux de devant ont à peine le temps de réagir, ceux sur qui le rocher tombe, courent… 5 secondes après, quand tout est calmé, nous allons tous voir ce qui se passe. A. est blessée. G. égratignée et le père, coincé, mais conscient. Il s’évanouit très vite tandis que nous essayons de le dégager. Sans rien nous dire de particulier. 10 minutes plus tard, les secours alertés par E. parti en courant arrivaient en hélicoptère. Puis l’hôpital pour les uns, la gendarmerie pour J.B et moi, où nous contactons le père Grognet et votre famille. Nous nous retrouvons sous le choc au chalet, et, là, ensemble, nous avons chanté les vêpres pour les défunts (où il y a un psaume qu’aimait bien le père). Puis, nous avons appelé les Bonnet pour les prévenir. Ils ont appelé Argentan et nous ont rappelés pour prier une dizaine de chapelet avec nous en lien par téléphone. Le lendemain, déposition à la gendarmerie où nous nous retrouvons. Je n’oublierai jamais ce que vous m’avez dit alors : » Merci de l’avoir accompagné jusqu’au bout. 15»

Parlant de son enterrement, ou plutôt de son encièlement, il avait écrit : «  Que tout soit célébré dans la sérénité et même la joie. » Et ce fut ainsi. Une immense paix, toute mariale, enveloppait l’assemblée, emplissant la cathédrale, composée de personnes de toutes tendances, toutes sensibilités ecclésiales, de tous âges, manifestant à quel point il s’était fait   tout à tous, mais pour que Dieu soit tout en tous.

Le dernier mot à son évêque, les larmes aux yeux :

«  Que tous, nous puissions dire : Seigneur, merci de nous l’avoir donné. Seigneur, Seigneur, accueille-le, nous te prions pour lui, car il le dit lui-même : «  priez pour le pauvre pécheur que je suis, moi ai tant trahi mon Dieu, moi qui n’ai pas su faire pénitence, moi qui ai tant besoin de la Miséricorde. » Oui, mais nous connaissons la Miséricorde de Dieu, et Lui qui a tant de fois absout au nom du Christ, réconcilié, nous sommes sûrs que tout ce qu’il a à se faire pardonner est pardonné, à cause du grand Amour qu’il a déployé, et dont parle une personne parmi les nombreuses lettres que j’ai reçues : » C’était un disciple de saint François de Sales ». Pour lui, le Christ était le Bien Aimé, et quand il dit : « j’aurais voulu que tous soient amoureux du Christ, c’est tout dire. 

C’était une âme droite, transparente, ardente, oublieuse de soi pour les autres, désireuse de sainteté pour soi et pour les autres, prudente sans scrupule, audacieuse sans témérité. L’impulsivité de la jeunesse était maîtrisée par une maturité acquise dans l’épreuve de ses difficultés à accéder au sacerdoce. Disciple du Bien Aimé !»

Tout est beau !

Un signe ? Il s’envole en la fête de S. Augustin qu’il aimait tant citer, mais aussi, en la Vigile du martyre de l’humble et ardent Précurseur, Jean Baptiste, tué parce que témoin de mystère nuptial de l’Amour et de la Vie. N’a-t-il pas lui aussi été, comme Jean, prophète de la Joie, témoin de la Lumière fait chair, parce qu’Ami de l’Epoux, lui qui en a conduit tant aux Noces avec le Christ, lui dont il reprenait à chaque messe le : «  Voici celui qui ôte le péché du monde »

Il part entouré par ce qu’il aimait tant : la montagne et les jeunes !
Toute sa vie, n’a-t-il pas été cet Exultet qu’il avait chanté la première fois dans la Nuit Pascale, en pleine cathédrale de toute sa voix, comme un jaillissement de son cœur ?

Cette joie d’ailleurs qui irradiait son visage, il l’a laissée resplendir sur tant de jeunes, dont il a été l’apôtre de la joie. D’une joie qui illumine l’épreuve. Lors de cette même veillée pascale au moment où la croix fleurie s’est embrasée, il murmure à son voisin : «  Qu’elle est belle cette croix ! »
Mais la croix de son « exode » de son passage en Dieu, a quelque chose de pascal : en haute montagne, comme pour le Christ transfiguré, – ce mystère du Thabor qu’il aimait tant célébrer sur les sommets. Ses toutes dernières paroles, entendues, le trahissent tout entier : «  Tout est beau ! » Nous en sommes sûrs : tout ce qu’il a lancé, avec tant d’enthousiasme, il le continue depuis la Jérusalem céleste. Sa mission sur terre n’était qu’une répétition générale en vue de sa mission au Ciel. C’est maintenant que ses plus grands rêves peuvent se réaliser : «  Que tous soient amoureux du Christ. Que Marie règne en tous pour que tous soient à Jésus. »

Pour clore, recevons à genoux son testament. Laissons-le résonner dans notre âme, profondément :

«  Je demande pardon à tous ceux que j’aurais pu blesser
Ou scandaliser durant ma vie terrestre. Pardon à tous ceux qui auraient vu dans ma vie sacerdotale un contre-témoignage : le Sacerdoce est une réalité si belle qu’on ne peut que la trahir.

J’aurais voulu être un saint… j’aurais voulu que tous soient embrasés d’Amour, j’aurais voulu être un prêtre donné, mangé, j’aurais voulu que tous soient amoureux du Christ, j’aurais voulu absoudre tous les péchés de tous les pécheurs que j’ai rencontrés, j’aurais voulu que Marie règne en tous pour que tous soient à Jésus, j’aurais voulu faire aimer l’Amour, j’aurais voulu que l’Eucharistie soit le centre de ma vie, j’aurais voulu… Qu’un autre prenne le relais et monte à l’Autel et soit un saint.

Et priez pour le pauvre pécheur que je suis, moi qui ai tant trahi mon Dieu, moi qui n’ai pas su faire pénitence, moi qui ai tant besoin de la Miséricorde.
Que les jeunes, et parmi eux, tous nos scouts et nos guides, soient assoiffés d’absolu, de pureté, de transparence, de joie, de sainteté.

Dieu est Amour. L’Eglise est belle, car elle est sienne, guidée par Marie, je ne regrette rien de tout ce que j’ai contemplé en elle. Je rends grâce à Dieu pour la Sainte Eglise catholique et romaine pour mon diocèse de Versailles, et je demande pardon à mon Evêque de lui faire faux bond !…

Gloire au Père et au Fils, et au Saint Esprit

Louange et Gloire à l’Etoile de ma vie,

Marie très pure. »

Fait à Versailles, en la fête du Baptême du Seigneur, dimanche 12 janvier 1986.

Jean –Paul Hyvernat

Chrétien

Scout

Prêtre pour l’éternité !

Et toi, qui viens de recevoir ce témoignage, il te pose l’unique question pour laquelle il vaille la peine de vivre :

Cet Amour si peu aimé, si mal aimé

Veux-tu l’aimer et le faire aimer à ton tour ? – reprendre et transmettre le flambeau, te laissant brûler de la même flamme ?


http://www.librairietequi.com/A-2144-pretre-pour-l-eternite-jean-paul-hyvernat.aspx


  1. Lire : Danièle et Odette Germain, Prêtre pour l’éternité, Téqui, 1997.
  2. Voir détails, in : Rire et pleurer, pp 139
  3. Prép. Sermon août 87.
  4. D. et O. Germain, op.cit. p 145
  5. Prép. Serm. Dim. Vocations mai 87
  6. Solesmes n° 2, nov 87
  7. Entre ces 2 JMJ, il organise et anime une marche de l’abbaye bénédictine de Maylis (Landes) jusqu’à Lourdes, avec crochet, bien sûr, par Lauret.
  8. Homélie au retour de Czestochowa.
  9. Solesmes, n° 1 nov. 87
  10. id.
  11. Prép. Sermon 4°. Avent déc. 87
  12. Prép. Sem. 4° Avent « B ». déc 87
  13. Prêtre pour l’éternité, op.cit, p 159
  14. dernière homélie
  15. Prêtre pour l’éternité, op.cit. p 167-68