Inévitable PMA - France Catholique
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Marie, secours des chrétiens
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Inévitable PMA

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Ceux qui suivent les débats actuels de l’Assemblée nationale ne peuvent se défendre d’une certaine admiration pour nos députés engagés dans un combat homérique, qui requiert toutes leurs forces et où la perspective d’une défaite annoncée ne décourage nullement les champions pénétrés de la grandeur de leur cause. Décidément, les difficultés rencontrées au fur et à mesure du corps à corps du palais Bourbon montrent à quel point toucher à ce dispositif central du mariage expose à de graves déconvenues. Il était inévitable que la procréation médicalement assistée (PMA) intervienne dans la discussion, même si elle n’est pas dans le projet de loi du « mariage pour tous ». La question est bien de savoir à quoi donne droit ce mariage d’une autre essence. On ne prononce pas vainement le mot égalité. S’agit-il vraiment de mettre les couples du même sexe sur un pied d’égalité avec l’union de l’homme et de la femme ? En ce cas, il faut pouvoir doter ces nouveaux couples des enfants que leur constitution biologique leur refuse. Il faut en passer par les moyens artificiels. Visiblement, le Président et le Premier ministre rechignent. Le recours au conseil consultatif d’éthique est significatif d’une incertitude, sinon d’un trouble. Le parti socialiste aurait voulu, massivement, inscrire cette PMA dans la loi, nous allons vivre un curieux suspens dans les mois à venir, ce qui pourrait bien montrer que nos vaillants défenseurs de la famille ne poursuivent pas un combat si désespéré.

L’affaire est grave. C’est là qu’on perçoit ses vraies dimensions. Ceux qui n’hésitent pas à franchir le pas de la transgression partagent une certaine philosophie de la vie et de l’humanité, qui va bien au-delà de la volonté d’adapter le droit à certaines situations pratiques. Le projet est bien plus radical et décisif. Il implique la négation de la différence sexuelle et la légitimation de tous les moyens possibles pour fabriquer des enfants, hors de la relation de l’homme et de la femme. Il s’agit bel et bien d’établir un droit à l’enfant qui se substituera au droit élémentaire des enfants à se reconnaître dans leur père et dans leur mère. On sait d’ailleurs qu’une frange importante des partisans du mariage dit pour tous est en faveur de la gestation pour autrui et que plusieurs ministres l’ont dans le passé approuvée. Plus on avance, mieux on perçoit le sens d’un débat fondamental, dont l’opinion prend de plus en plus conscience.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 4 février 2013.