François à Tirana - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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François à Tirana

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Cette visite du pape François à Tirana ne pouvait échapper à de douloureux souvenirs. D’ailleurs, le Pape a rappelé le passé de persécution de l’Albanie : « En repensant à ces décennies d’atroces souffrances et de très dures persécutions contre les catholiques, les orthodoxes et les musulmans, nous pouvons dire que l’Albanie a été une terre de martyrs. » Pour les nouvelles générations, il faut faire un bond en arrière pour comprendre comment fut possible la dictature exercée par Enver Hodja sur ce tout petit pays, dans le contexte d’un monde où l’emprise communiste s’exerçait sur une multitude de peuples. Sans doute faut-il recourir à la littérature pour restituer un certain climat historique. En ce sens, Ismail Kadaré peut-il être comparé pour son pays à ce qu’est Alexandre Soljenitsyne pour la Russie. Mais il est aussi des témoignages plus directs : dans l’après-midi de dimanche, un prêtre de 84 ans et une religieuse de 85 ans ont bouleversé le Pape jusqu’aux larmes par le récit de ce qu’ils avaient vécu.

On a peut-être oublié que nombre de dirigeants de l’Empire communiste avaient été formés chez nous, dans nos universités et qu’il fut une époque où il était interdit de dire la vérité sur l’oppression par crainte, disait Sartre, de « désespérer Billancourt », c’est-à-dire notre classe ouvrière. Le régime albanais se distingua par sa rigueur idéologique totale, un radicalisme sans mesure qui crucifiait tout un peuple, sans doute le plus pauvre d’Europe. Fort heureusement, cette époque est révolue, et l’Albanie vit des jours plus heureux, même si elle n’a pas rattrapé son retard économique. À bien des égards, elle se montre exemplaire, notamment en ce qui concerne la coexistence entre les religions. Le Pape s’en est félicité à l’heure où l’extrémisme fait les ravages que l’on sait en Irak ou au Nigeria. Et François de scander : « Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence ! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège ! Discriminer au nom de Dieu est inhumain. » Il est admirable que ce petit pays qui frappe aux portes de l’Europe puisse être donné aujourd’hui comme exemple de fraternité entre ses habitants de toutes confessions.

Nous avons pu apprécier par la télévision l’ampleur de l’accueil populaire réservé à l’évêque de Rome. C’est la population unanime, avec une proportion impressionnante de jeunes, qui saluait François. Et comment ne pas retenir le nom de la place où fut célébrée hier la grand-messe de Tirana ? Place Mère Teresa : c’est tout un symbole ! Un peuple entier se reconnaît désormais dans celle qui, née en Albanie, constitue aujourd’hui sa fierté.