Article fort instructif de Jean-Marie Guénois dans Le Figaro d’hier. Sous le titre « Ces jeunes qui n’ont plus honte d’être cathos », l’informateur religieux du quotidien tire les leçons de l’engagement de milliers de jeunes dans l’organisation de l’extraordinaire manifestation du 13 janvier. On a raison, bien sûr, de préciser qu’il ne s’agissait pas d’une initiative confessionnelle, puisqu’elle a coalisé des gens très divers, dont le cercle pourrait encore s’élargir pour les prochaines mobilisations. Mais il n’est pas niable que l’importance du mouvement est liée à la présence active de ces jeunes gens et jeunes filles qui, pour la première fois, ont eu l’occasion d’exprimer leurs convictions dans un événement public de premier ordre.
Il suffit d’avoir participé à l’un des trois cortèges pour avoir constaté l’omniprésence de ces équipes de jeunes pour le service d’ordre, l’animation et je dirais même le tonus général. Dans certains médias acquis au mariage gay, la réaction furieuse est à la mesure de cet enthousiasme auquel on ne voulait pas croire. Il y a quatre mois encore, ceux qui se plaignent aujourd’hui amèrement étaient persuadés que l’opposition serait des plus modeste. On pensait que l’Église se contenterait du service minimum, d’autant plus que les jeunes ne comprenaient pas ce qu’on stigmatisait comme une attitude d’exclusion. Eh bien, les choses se sont passées à l’inverse. Au fur et à mesure des mois qui ont précédé Noël, une prise de conscience s’est affirmée et ce sont souvent les jeunes qui ont compris avec le plus d’acuité l’enjeu des réformes dites sociétales. De ce point de vue, nous avons changé d’époque.
Ce qu’on a appelé la génération Jean-Paul II, relayée par la toute nouvelle génération Benoît XVI, entend défendre moins un héritage qu’un avenir à visage humain. Bien loin de se définir par le passéisme, l’engagement des jeunes chrétiens se projette dans un futur qu’on n’accepte pas de voir colonisé, impuissant, par des idéologies formatées. Sans doute ressentent-ils douloureusement ce qu’il y a de pathogène dans la crise de nos sociétés, mais c’est grâce à leur ancrage dans la foi qu’il sont sûrs de ne pas céder aux sollicitations d’une culture mortifère.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 23 janvier 2013.
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