Évangéliser l'Asie - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Évangéliser l’Asie

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Les graves problèmes que nous avons à affronter dans notre pays ne sauraient nous détourner de notre souci de toutes les Églises. Le voyage que vient d’accomplir le Pape au Sri Lanka et aux Philippines nous invite à nous tourner vers le continent asiatique, qui pourrait connaître, au XXIe siècle, un véritable avènement du christianisme. Il est frappant que François ait appelé les religieux et les prêtres philippins à sortir de leurs frontières « pour préparer les nouvelles voies de l’Évangile en Asie ». Le jeune jésuite qui, rappelle Jean-Marie Guénois dans Le Figaro, rêvait de partir comme missionnaire au Japon, n’a rien perdu de la fougue de sa vocation. L’évangélisation demeure la démarche impérative de l’Église, à travers les mutations de l’histoire.

De ce point de vue, l’appel de Manille constitue une invitation pour tous les catholiques à se remettre dans la dynamique de la Pentecôte et à n’en pas laisser l’exclusivité aux mouvements protestants évangéliques très présents en Asie, et notamment en Chine. Il faut bien avouer que la crise post-concilliaire a pu produire une certaine démobilisation des énergies, avec le déni explicite du commandement du Christ : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu 28,19-20).

La tentation du relativisme a imprégné bien des mentalités, en inspirant une conception d’une religion réduite à une aire culturelle limitée. En France, c’est même un jésuite, apprécié par ailleurs par le pape François pour ses travaux historiques sur la Compagnie de Jésus, qui se faisait le théoricien du repli évangélique : « Aucun groupe particulier, écrivait Michel de Certeau, n’est plus habilité à fournir en réponses les questions radicales de l’homme. Il faut donc cesser à la fois de supposer universelle (vraie pour tous) cette option singulière qu’est la foi chrétienne et de restreindre à l’idéologie d’un groupe particulier (chrétien) la base d’une réflexion théologique. »

Ce n’est pas parce que le dialogue inter-religieux s’impose aujourd’hui, ne serait-ce qu’en raison d’une exigence de véracité intellectuelle, au-delà des impératifs de la paix, que la venue du Christ dans le monde doit être ramenée à un fait religieux analogue à ceux des diverses traditions. La Bonne Nouvelle du Verbe incarné doit être annoncée à tous, dans la Lumière de son attestation absolument unique dans l’histoire des hommes.