« Discrimination » et homosexuels. - France Catholique
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« Discrimination » et homosexuels.

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Dans le dictionnaire anglais d’Oxford, discrimination a de nombreux sens premiers en usage depuis le 17° siècle pour indiquer un discernement rationnel et un choix prudentiel. Exemples tirés des siècles récents : La séparation des « brebis »  et des « boucs » au Jugement dernier ; un mot ayant deux sens distincts ; la distinction entre des efforts valables et des efforts inutiles ; discrimination entre le bien et le mal ; séparation entre les droits avantageux et désavantageux sur les importations ; distinction entre les généralisations, et les cas isolés, etc. Tout à la fin, au sixième exemple dans le dictionnaire – « pour un usage secondaire » – nous trouvons le sens qui est devenu le plus courant à présent en Amérique : traitement favorable ou défavorable d’une personne ou d’une catégorie de personnes, basé sur le préjugé.

Dans de nombreux procès, il y a eu présomption de « discrimination » compris dans ce dernier sens, en particulier pour Brendan Eich, CEO de Mozilla qui avait soutenu la proposition 8 sur le mariage homosexuel en Californie ; pour Barronelle Stutzman, la fleuriste qui ne voulait pas réaliser la décoration florale d’un mariage gay ; pour Kelvin Cochran, le chef pompier afro-américain d’Atlanta pour avoir fait référence à des « perversions » au sujet de l’homosexualité et du lesbianisme ; et pour les mémoires de pizzéria de la famille O’Connor dans l’Indiana, pour avoir répondu par la négative à un reporter qui leur demandait s’ils accepteraient d’être traiteur dans un mariage homosexuel.

Que dire si ceux d’entre nous qui ont été victimes, enfants, d’abus sexuels par un homosexuel ont un accès de nausée incontrôlable quoiqu’involontaire, à la seule pensée de contribuer à un liaison homosexuelle pour la vie ? Alors que les souvenirs d’enfance réprimés reviennent à la surface, tandis que l’on décore un gâteau ou que l’on photographie des homosexuels qui s’embrassent passionnément, l’envie de vomir peut être difficile à réprimer. (Il est probable que ceci ne serait pas reconnu comme un « handicap » authentique par le gouvernement ou les assurances. En fait, selon l’interprétation, on pourrait même le mettre dans la catégorie des « crimes de haine »)

Mais de telles réactions ne sont pas réservées aux victimes d’abus sexuels. Dieu le Père, dans les « dialogues » de Sainte Catherine de Sienne, indique que les habitants des ordres spirituels réagissent de même. «  (La sodomie) ne déplaît pas seulement à moi….mais aussi aux démons…Ce n’est pas le fait que ce soit un péché qui leur déplaît, car ils n’aiment rien de ce qui est bon. Mais du fait de leur nature angélique, cette nature a toujours horreur de voir commettre cet acte abominable…A la vue de cet acte mauvais, ils se sauvent. »

Jusqu’en 1973, date où l’APA (Association Psychologique Américaine) a reclassé l’homosexualité de «  pathologie »  à « nouvelle normalité », il aurait paru louable de témoigner de la sympathie à ceux qui font l’expérience de « SSA » (l’attrait pour le même sexe ) Mais maintenant, la sympathie est hors de propos, on n’en a pas besoin ; par contre, la réponse correcte est un soutien louangeur pour ce qui fait le caractère unique de « l’orientation du genre » de quelqu’un.

Mais le bon sens doit prévaloir. Comme je l’ai déclaré dans un article précédent, SSA est un handicap psychologique ; et les handicaps, typiquement, sont accompagnés de certains inconvénients. Un commerce peut hésiter à employer un kleptomane. Des couples qui cherchent à faire gardes leurs enfants peuvent avec raison y réfléchir à deux fois avant d’employer quelqu’un de leur voisinage qui sort de prison à la suite d’une agression sexuelle sur des enfants. Un débit de boisson qui cherche un barman refusera la candidature d’un alcoolique notoire. Les entreprises de camions ou les compagnies aériennes hésiteront à accepter la candidature comme pilote d’un malvoyant. Les gens qui ont des déficiences telles que daltonisme, surdité, difficultés d’apprentissage, épilepsie, etc. orienteront leurs recherches d’emplois vers des métiers où ces déficiences ne seraient pas un obstacle.

De même, les Scouts ne choisiront pas un chef de troupe qui soit un homosexuel avéré, pour participer aux camps, veiller au couchage, etc. Et des homosexuels consciencieux éviterons sans aucun doute les postes qui les amèneraient risquer une attirance inappropriée pour des mineurs, tels que professeurs, prêtres ou coaches. On pourrait aussi espérer que les juges homosexuels se récuseront dans les procès concernant les droits des gays.

Mais ironiquement, alors que les victimes d’abus sexuels par des prêtres homosexuels ont reçu une compensation généreuse pour avoir subi « douleur et souffrance » ces dernières dizaines d’années, les victimes des activistes en faveur du mariage homosexuel sont menacées couramment de perdre leur entreprise et/ou leurs moyens de subsistance pour avoir refusé de contribuer aux célébrations nationales du mariage gay.

Il est évident que vos réactions à un comportement considéré comme vilain, antinaturel et pervers ne devraient pas se traduire automatiquement en jugements éthiques. Si je vois quelqu’un affligé du syndrome de Tourette qui éructe un langage dégoutant, ou si je vois un enfant débitant une haine raciale ou religieuse inspirée par ses parents, je n’en fais pas une question éthique.

Au même titre, en ce qui concerne l’homosexualité, des causes inconnues sont en jeu, particulièrement au moment de la puberté, qui peuvent mener la sexualité dans une impasse ; et l’individu handicapé peut être relativement innocent. Aristote appelle cela l’incontinence (au sens de manque de contrôle des pulsions sexuelles – et non au sens médical courant) et c’est hautement révélateur.

Une analogie avec l’avortement : Si les femmes avaient un moyen d’exécuter une aspiration par le vide, qui déchire le corps du bébé en morceaux alors qu’il passe par le tuyau, ou un procédure D&E (dilatation et expulsion) qui arrache les jambes de son bébé avant la naissance, ou toute autre procédure commune d’avortement, nous pouvons être sûrs que la plupart des femmes ne pourraient pas s’y résigner. Elles ont besoin de « professionnels » pour faire ce travail qui soulève le cœur. Elles peuvent éviter de penser à la souffrance en fantasmant sur leur enfant en tant que « problème fœtal » ou en se concentrant sur le grand idéal de « libération de la femme » ou même en se félicitant de participer à la lutte contre la « surpopulation ».

De même, le public en général peut éviter de reconnaître notre curieuse institutionnalisation de la sodomie contractuelle en se concentrant sur la beauté des passions humaines et la fascinante diversité des façons dont on peut les réorienter. On peut présenter le mariage gay comme une extension des droits civiques, même s’il n’y a pas la moindre preuve scientifique que l’orientation sexuelle, soit quelque chose de «  génétique » comme l’est la race. Et on peut affirmer l’idéal grandiose de la « diversité » et le principe incontournable d’  « égalité » ( exception faite comme d’habitude, pour le désaccord religieux ou moral, ou certaines orientations politiques.)

D’un autre côté, la situation peut changer très vite. Si les médias d’information rassemblent assez de courage pour sonder les boulangers musulmans à Dearborn, Michigan, afin de savoir s’ils accepteraient de faire des gâteaux pour les mariages gays, le problème disparaîtrait comme par enchantement de l’écran radar. Problème résolu. Liberté religieuse rétablie.


Cet article est la traduction d’une chronique parue sur le site américain The Catholic Ting http://www.thecatholicthing.org/2015/04/23/discrimination-and-gays/


Illustration : « St. Catherine de Sienne « de Carlo Dolci, c. 1650