Cent mille € : qui dit mieux ? - France Catholique
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Marie, secours des chrétiens
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Cent mille € : qui dit mieux ?

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La facture des 100 mille € passe mal le nœud de la gorge. La pomme d’Adam se gonfle d’indignation. 100 mille €, c’est quelque chose, une jolie somme !!! Ce papier municipal sent l’entourloupe, l’excès de zèle, la rancœur même, l’aigreur d’estomac : Monsieur Delanoë doit aimer les mesures punitives…

Je vois le maire de Paris comme j’imaginais, enfant, le Roi Dagobert avec ses deux culottes. La première, enturbannée du rouge de la révérence amoureuse, quand Johnny chante sur une scène installée au pied de la Tour Eiffel en regardant le Champ de Mars bondé ! Y sont assis sur chaises 700 milles spectateurs. La seconde, de couleur d’outre-tombe, pour les 340 milles dangereux réactionnaires qui osent fouler le même noble gazon, serrés comme des sardines. Johnny touche 250 milles € de subvention, les « réacs » doivent en payer cent milles…

On ne sait pas encore comment ces 340 milles « sardines » debout sur leurs pieds ont pu occuper le même espace des 700 milles sur leurs chaises : normalement, seule la première moitié du Champ aurait dû être remplie. Mystère que l’élégant locataire temporaire de l’Hôtel de Ville nous expliquera, sans faillir à la courtoisie. Quoique la facture me paraisse des plus discourtoises…

Je m’explique par le menu des détails.

La facture a donc été portée au Ministre de l’Intérieur en même temps qu’annoncée : afin qu’il la communique à l’Alliance Vita. Pourquoi ce détour ? Pour qu’Emmanuel Vals, sans doute, se compromette en la faisant tenir par l’un de ses huissiers : ainsi tout le gouvernement sera compromis et Delanoë sera aussi grand qu’un dieu. Pourquoi compromis ? Parce que cette facture est en elle-même une indignité commise par le Maire de Paris et une telle indignité se doit d’être partagée à plusieurs.

Il y a lieu en effet de se poser quelques questions, dont la principale pourrait être : « Est-ce que les Parisiens, même ceux qui ont élu ‘’leur maire’’, sont d’accord avec ces largesses delanoéennes ? » Je pense ici aux 250.000 € reçus en cadeau alors que les 700 mille ‘’fans’’ de Johnny n’ont pu que dévaster au moins deux fois plus les pelouses bienaimées de Monsieur le Maire. On nous répondra, probablement, que cette subvention concerne la politique parisienne de la culture et que ça ne se discute pas, même si massacre des pelouses est accompli.

La seconde question est peut-être davantage à approfondir : quelles sont les associations, culturelles ou non, subventionnées par la Mairerie parisienne ? (Mairerie est le mot ancien plus tard devenu mairie. Son avantage serait le suivant : le maire au masculin deviendrait le ‘’mairerien », au féminin la ‘’mairerienne’’. On m’a déjà fait valoir que ce pourrait être entendu comme péjoratif et donc « discriminant », nouveau péché mortel reconnu par les instances canoniques mises en place par Monsieur Peillon… N’en parlons plus. Ou alors l’on pourrait revenir à ‘’échevin’’, qui éviterait la confusion « homophonique » entre maire et mère… quoique certains ne se gêneraient pas pour penser à un rapprochement désagréable avec « homophobie », le vice étant partout. De plus, échevin et échevine sont des mots bien agréables à prononcer… Il est vrai qu’ils appartiennent au passé d’avant la Révolution-qui-n’est-pas-finie chère à M. Peillon… et donc mots à rejeter hors du dictionnaire de progrès qu’il recommande avec feu.)

Il faudrait tout de même beaucoup d’audace pour aller vérifier si les sommes rassemblées et déversées sur le rouge-tablier tendus par les mains expertes des responsables d’association parisienne sont partagées égalitairement – vertu républicaines que l’égalité ! – à toutes les structures déclarées, qu’elles appartiennent à quelque couleur que ce soit de l’arc-en-ciel …

Il n’en reste pas moins que nous sommes ici devant un cas flagrant de traitement déséquilibré entre un chanteur professionnel, aussi adulé qu’il soit, et des manifestants bénévoles.