La renonciation de Benoît XVI à sa charge a provoqué un vrai déluge médiatique, comme il fallait s’y attendre. Sur les différentes chaînes d’information continue notamment, se succèdent des témoins, des experts, des consultants plus ou moins inspirés. J’avoue que c’est parfois irritant, même si c’est la règle du jeu. Les prétendus experts déversent en fait tout un discours idéologique, qui est souvent l’envers d’un véritable ressentiment envers l’Église institution. Nous en avons pris l’habitude depuis plusieurs années, mais en des circonstances comme celles-ci le phénomène acquiert une ampleur d’une rare intensité.
Si l’on essaie d’analyser ce type de discours, on y reconnaît une thématique dominante. L’Église catholique se distinguerait par son anachronisme, sa volonté de demeurer en marge des évolutions de la société et de la culture commune. Une sociologue, qui se caractérise par ses positions très polémiques à l’égard de l’Église, a mis en valeur un terme assassin qui est censé définir la faute irrémissible de Jean-Paul II, de Benoît XVI et de tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent dans leur enseignement. C’est celui d’exculturation. Il faut dire les choses comme Mme Hervieu-Léger les pense. Le catholicisme serait condamné à terme, parce qu’il s’est placé hors des canons de la culture contemporaine et des évolutions inéluctables de la société.
Je ne puis en deux mots développer ma propre pensée pour montrer que cette accusation est foncièrement erronée. Je crois surtout que ce type de sociologie cache un discours de fait militant, qui se place hors de la culture chrétienne. Cela rejoint une véritable difficulté, celle des médias, qui s’explique d’abord par la perte de mémoire à l’égard de tout un patrimoine, dont Benoît XVI est le témoin privilégié, tout en étant lui-même parfaitement averti de la pensée contemporaine et des mœurs actuelles. D’où l’énorme difficulté de beaucoup à comprendre ce qui se déroule à Rome et ce qui va s’y passer dans les prochaines semaines. La tentation, c’est de vouloir faire entrer de force les réalités spécifiques à l’Église dans des catégories qui lui sont étrangères. Catégories souvent empruntées au langage politique, comme l’opposition entre progressistes et conservateurs. Il faut bien s’en débrouiller, en s’expliquant sans faiblir et en espérant qu’en fin de compte, quelque chose puisse émerger qui ressemble au mystère chrétien que le ministère de Pierre est chargé de mettre en pleine lumière.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 13 février 2013.
— –
Le Pape a pris des décisions courageuses « Direct Matin »
http://www.directmatin.fr/monde/2013-02-12/gerard-leclerc-benoit-xvi-pris-des-decisions-courageuses-381705
Publicité :
Pâques à Rome avec le nouveau pape
Un événement historique et un hommage à Benoît XVI
http://www.terreentiere.com/LETTRE-INFORMATION/lettres/lettre_info52.htm