24 mars 2013, date historique - France Catholique
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Marie, secours des chrétiens
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24 mars 2013, date historique

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Que sommes-nous allés faire ce dimanche des Rameaux sur ces immenses avenues parisiennes qui vont de la Défense à l’Étoile ? Auxquelles s’adjoignirent par nécessité les avenues Foch et Carnot ? Quel étrange plaisir fut donc le nôtre, dans le vent aigre de ce jour de printemps qui jouait à l’hiver ? Quel fol orgueil nous aurait poussés à piétiner sur place, parqués que nous fûmes comme du bétail ? Quelle délectation masochiste s’est emparé de nous à l’écoute des propos odieux prononcés depuis des jours et des jours contre nous, qui nous stigmatisaient comme étant la lie de la population française, les derniers restes des fascistes mussoliniens, ou pire encore, des émules du nazisme ?

Trop c’est trop et nous pouvons déceler chez nos insulteurs la tentation de copier ce totalitarisme culturel dont l’Europe des années 38-40 fut la victime ensanglantée. Les tueries exceptées, par bonheur. La tentation : avec des prémices qui me font froid dans le dos, car je crains naturellement que ne soit exact le proverbe « qui vole un œuf vole un bœuf », ce qui se traduirait « qui ment sur une manif mentira sur les lois ».

Levés tôt, nous nous étions mis en mouvement depuis les plus lointaines marches de notre pays, de notre patrie, parce que nous avions, nous tous qui allions à la « Manif pour tous », plus que le sentiment, la certitude que l’on était en train de faire virer de bord notre pays pour en faire un bouge, un lieu de prostitution généralisée, une académie de la perversion sexuelle considérée comme un art. Le seul art de vivre. Notre seule identité, car ainsi s’en était fini de tout ce qui touche à la spiritualité, de tout ce qui élève l’être au-dessus de sa condition, de sa bestialité. De faire de notre patrie le temple du sexe érigé en idole, l’école du mépris de l’être humain dans ce qu’il est et dans ce qu’il doit faire. De faire glisser notre culture et notre civilisation du cerveau au bas ventre.

L’enseignement présentant la pédérastie comme une sexualité « normale » constitue en soi une perversion de l’âme humaine. Disant cela, je ne suis aucunement homophobe, je ne fais que dire ce qui est vrai et qui détruit autant celle qui va avec une femme que celui qui ne va qu’avec un semblable masculin. J’ai rencontré des hommes attirés par d’autres hommes et qui n’hésitent pas à convenir que leur désir serait de vivre cette attirance sans la contamination d’un sexualisme débridé, hors de cet enfermement dévastateur.

Plus d‘un million et demi de citoyens — le doute à ce sujet n’existe pas, les analyses techniques l’expliquent sans qu’il soit possible de les contredire à moins de mauvaise foi ou d’intérêt obscur — ont osé, le 24 mars 2013, s’opposer à ce que la Gauche française compte dans ses rangs de plus sectaire, de plus obtus, de plus engagé dans la destruction de notre civilisation. Depuis des décennies un tel mouvement ne s’était vu, malgré les immenses difficultés rencontrées aujourd’hui par notre peuple : or ici nulle revendication de salaires, alors que les pauvres et demi-pauvres étaient largement majoritaires dans ce rassemblement, contrairement à l’affirmation éhontée prononcée par monsieur Pierre Bergé, l’égérie, si j’ose m’exprimer ainsi, de Messieurs les membres du Gouvernement actuel. Nulle revendication d’avantages du genre « amnistie générale et automatique » pour les casseurs syndiqués quand ils manifestent : une loi fut votée pour oser cette impudence conceptuelle. Nulle revendication en faveur de groupes sociaux désireux de jouir d’une réputation de normalité délivrée à une pratique sexuelle totalement étrangère à ce qui est la justification première de toute la réalité sexuelle.

Non, ce fut une manifestation dont la gratuité est la garantie de sa sincérité : davantage encore, elle est la marque de ce mouvement qui avait pour but de proclamer la vérité de l’être, la délivrance des esprits qui savent sans oser le croire qu’ils ne sont pas seulement que les cousins des chimpanzés. De défendre les enfants contre la sottise orgueilleuse d’intellectuels dévoyés. De rendre aux adolescents leur capacité d’aimer sans aussitôt penser qu’il n’y a pas d’autre moyen pour eux d’exprimer leur amour naissant que le libertinage le plus éhonté.

Cette société que veulent nos « élus » socialistes, elle est répugnante : combien d’hommes et de femmes ont ressenti la brûlure du plus profond dégoût quand ils ont pu lire sur une des pages de Touiteur la phrase de Pierre Bergé : « Quelle différence entre travailler à l’usine et vendre son ventre ? ». Elle avait beau avoir été vite gommée, elle restera gravée à jamais sur le fronton du temple des abjections. (Certains me disent que j’use d’expressions trop fortes : je n’en connais aucune qui le soit assez pour dire mes répugnances.)

J’ai, personnellement, des regrets brûlants : nous aurions dû marcher, marcher tout le jour et toute la nuit, nous aurions dû, croyants, si nombreux, comme incroyants, prier tous ensemble pour que cette pourriture en train de gangrener notre peuple soit à jamais balayée au plus profond des abîmes et à jamais enfournée dans la gueule horrifiante des démons !

J’aurais aimé, si je pense à ce qui aurait été possible, peut-être, que, depuis la dalle de la Défense, la foule immense mais immobilisée se soit soudain mise lentement à pousser devant elle, de tous ses corps côte à côte, barrière formidable et puissante : alors ceux à leur devant se seraient eux aussi mis en route en poussant encore plus hardiment devant eux jusqu’à la Porte Maillot, ce lieu central où ma femme, mon petit fils et moi fûmes bloqués depuis 13 h 15 jusqu’à 17 heures tel un point minuscule au centre de la multitude.

Nous n’avons pu qu’écouter nombre d’interventions dont certaines furent remarquables, justes, documentées : mais ce n’était pas pour les entendre, elles qui, après tout, ne faisaient que répéter ce que nous avions tous déjà compris ! Nous avions décidé seulement de manifester, indésireux d’entendre, à un moment, quasi l’éloge de l’homosexualité, laquelle est par nous considérée comme une cause d’infinies souffrances et de désolations, une affaire privée débouchant trop souvent sur des désastres : seule cette poussée silencieuse, calme et grave aurait accompli le miracle espéré. Pour que les sourds et les muets qui sévissent à l’Élysée finissent par entendre le cri d’un peuple décidé dans son malheur à dire « C’en est assez, c’en est trop ». Pauvres petites paroles qui nous furent même confisquée : sur les médias, rien sur ce qui s’est réellement passé, tout pour des incidents minuscules et mineurs.

De la Porte Maillot alors l’autre immense bloc de manifestants se serait ébroué et aurait avancé pas à pas, obstinément, vers l’Étoile afin de déferler sur les champs élyséens, la place de la Concorde, les quais de la Seine jusqu’à la République ! Alors oui, notre présence à Paris, nous les membres d’une sorte de Grande Armée sans armes, aurait eu une singulière et décisive portée : nous aurions alors connu le sentiment légitime d’avoir fait reconnaître la vérité et la justesse de notre cause.

C’est en effet pour défendre la vérité de celui que chacun de nous se trouve être depuis sa conception – bien autre chose que ce à quoi sans cesse veulent nous réduire les gros médias dévoués depuis si longtemps à ce pouvoir qu’incarnent aujourd’hui les « incoyables » d’une Révolution qui n’aspire toujours qu’à renaître de ces cendres sanglantes – que nous avons accepté d’engager le fer le plus doux qui soit, la volonté de faire reconnaître pour les enfants à venir le seul véritable amour qui leur ait dû : en exposant nos corps et nos âmes afin de laisser s’exprimer notre esprit commun.

« Quelle vérité ? », s’écrient les émules de Ponce-Pilate, à peu près la seule question qu’ils aient retenu du livre où l’on parle de lui. Une vérité qui déboule du fond des âges, des siècles comme des millénaires et que des incultes qui se croient philosophes assassinent, réduisant à rien toute la sagesse de l’humanité, cherchant à nous imposer dictatorialement l’idole la plus inconséquente que jamais l’orgueil ait réussi à façonner, celle d’une théorie dont l’absurdité globalisante est la seule « gloire ». Dont la caractéristique essentielle est qu’elle est l’argument majeur d’une tyrannie en voie de développement sous le couvert fallacieux de la démocratie. L’infamie au mufle de monstre.

En somme, le mariage entre semblables n’est qu’une étape vers la généralisation d’un mensonge jamais osé jusqu’à ce jour et qui vise à éliminer tous les obstacles sur la route d’une société qui rejette toute règle morale, toute contrainte : tout ce qui permet en somme de vivre dans une paix certes relative mais réelle, hors de la violence de mœurs dévoyées, hors d’un absurde débilitant, hors du mépris de soi comme des autres. (S’ils veulent leur perte, qu’ils l’assument sans toucher à ce qui nous est si précieux.)

Un détail auquel les Français n’ont pas pris garde : on leur a déjà volé le droit qui est le leur et seulement le leur, d’éduquer leurs enfants, notamment en ce qui concerne la sexualité ! Voici le bon apôtre Vincent Peillon qui veut accélérer les choses et permettre, lui qui n’a aucun droit légitime sur ladite éducation, à ce qu’elle soit effective dès le primaire et peut-être même dès la maternelle ! Quelle obsession morbide de débauché travaille donc les esprits de nos notables, de nos députés et sénateurs — hormis quelques exceptions louables, car j’en vois parmi ceux de l’opposition actuelle qui devrait comme un seul homme se lever et dire non comme nous l’avons fait dimanche, hésiter, se mettre à trembloter on ne sait quel semblant de justification honteuse alors qu’il est dit « Que Oui soit Oui, et que Non soit Non ». Nous savons que la trahison vient toujours de l’intérieur…


***

Ah ! Le beau jeu de l’imposture tel qu’il a été joué par Monsieur le Ministre de l’Intérieur, et dire que même des députés de l’opposition le trouvaient charmant, le meilleur atout du Président Hollande, et même digne de devenir premier ministre, etc..

C’est fini, il s’est dévoilé le samedi 23 en dictant l’évaluation à diffuser que nous ne serions qu’une poignée, seulement 100.000 participants et en priant les services de la police comme de la gendarmerie d’installer adroitement un véritable piège en haut des Champs-Elysées… S’y est ajouté certainement l’autorisation d’user des gels lacrymogènes le dimanche après-midi alors qu’il ne pouvait que savoir que nous serions une grande armée pacifique, composée de grands parents, de pères et de mères de famille, de jeunes gens et d’adolescents comme d’enfants. Il devinait aisément que le piège prévu serait efficace.

Sa tête de Ministre à la télévision ! Sinistre ! On aurait cru que la France avait été envahie par des troupes ennemies ! Une gueule de Trafalgar ! L’insulte majeure à la bouche : à nouveau le mépris. Le voici qui nous a donné toutes les justifications de l’attaquer en justice, vu l’ensemble des témoignages actuellement collectés. Honte à ce « serviteur » qui nous a traités comme on traite des salopards et non comme des citoyens dans l’exercice de leur droit ! Il a usé du mot « factieux », synonyme de séditieux. Pourquoi pas révoltés ? Car nous le sommes et à juste titre.

J’ai lu quantité de témoignages tous concordants : dont celui d’Yvan Roufiol, journaliste et chroniqueur au Figaro : il fut sur le terrain à enquêter tout l’après-midi et non allé s’abriter au concert de Madame l’épouse du ministre de l’Intérieur1, donné au Grand-Rex sur les grands boulevards.

J’ai lu également des articles du Monde : mais qu’attendre du Monde ? Comment ce quotidien a-t-il encore des lecteurs payants ? Comment des Français, soucieux de ne pas se laisser intoxiquer par le propagandiste patenté du mensonge, lui versent-ils encore l’obole du servage ? Mais lire le Monde c’est déchiffrer par le négatif ce qui sert de guides à nos messieurs du pouvoir, à ces messieurs du Grand Orient ! Ce quotidien est leur bouche et leur cerveau, leur esclave soumis.

Lecteur, nous nous sommes abstenus de tout excès, persuadés que « l’excessif est insignifiant » : mais nous sommes mis en face de bien plus grave qu’un simple projet excessif : nous sommes en face d’un projet qui supprime jusqu’au respect dû à l’être que chacun de nous a pour vocation première d’accomplir ! Et non de saloper sa vie comme un mauvais ouvrier saloperait un travail de grande portée.

L’affaire du comptage faussé n’est pas insignifiante : elle révèle la volonté systématique et cynique de ces soi-disant responsables de mentir au peuple, non à celui qui a manifesté et qui sait à quoi s’en tenir et de quoi il va témoigner dans les jours qui viennent, mais au peuple qui leur donne sa confiance, sans deviner que l’équipe est constituée de manipulateurs et de désinformateurs.

On a dit et répété qu’en 1968 la manifestation grandiose qui avait permis de rétablir soudain un ordre qui basculait avait rassemblé environ un million de manifestants ; hors elle ne couvrait que les Champs-Élysées, qui ne font pas plus de deux kilomètres et demi. La nôtre, dimanche dernier couvrait pratiquement huit kilomètres aussi larges que les Champs : les cinq qui vont de la Défense à l’Étoile et qu’occupait presqu’intégralement une foule compacte et des plus difficile à traverser… (Je le sais, je l’ai tenté.) Mais s’ajoutent à cette distance énorme les trois kilomètres des deux avenues Foch et Carnot. Les photographies sont formelles, qui prennent en compte l’ensemble des quatre voies : les manifestants doivent y être comptés plus près de deux millions que d’un seul. Partageons et disons pour être modérés, entre 1.400.000 et 1.800.000.

Alors pourquoi ce déni obstiné à nier l’évidence ? Les médias de gauche nient, la préfecture nie, le gouvernement nie, le président nie ! Diable ! Ont-ils à ce point peur qu’il leur faille à tout prix imposer leur vision, leur fantasme, leur mensonge ? Quelles promesses doivent-ils tenir et envers qui ? Car l’anguille est parfaitement sous roche et mériterait d’être délogée afin que nous puissions y voir clair dans cet ensemble de refus et de faux-fuyants, de comprendre l’ouvert et le caché, le secret de ces gens qui ne cessent de singer l’innocence alors que nous saisissons fort bien qu’ils nous trompent de la façon la plus scandaleuse qui soit.

  1. …ce qui laisse le champ libre à la pensée que peut-être l’avenue élyséenne fut interdite pour que rien ne fasse obstacle audit concert. Nous sommes en effet assez édifiés pour aujourd’hui être enclins à imaginer la gamme complète de la rouerie et du machiavélisme.